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L'Holocauste: Roman Contemporain - Ernest La Jeunesse


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       Ernest La Jeunesse

      L'Holocauste: Roman Contemporain

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066077969

       LIVRE PREMIER

       LE VENUSBERG AU REZ-DE-CHAUSSÉE

       I

       LE PREMIER CHAPITRE, VRAIMENT

       II

       PETIT PANTHÉISME SENTIMENTAL

       III

       LUI!

       IV

       LE CŒUR, LE CERVEAU ET LES YEUX

       V

       «CELLE QUI EST TROP GAIE.»

       VI

       LES JEUX DE LA LUMIÈRE ET DU HASARD

       VII

       ÉTRENNES LYRIQUES ET TRAGIQUES

       VIII

       JADIS ET PARALLÈLEMENT

       IX

       LE CHAPITRE DES ENFANTS

       X

       L'ÉMOI

       LIVRE DEUXIÈME

       LE MÉMORIAL DE SAINTE-HÉLÈNE

       I

       LA FOUDRE

       II

       «UN BOUFFON MANQUAIT A CETTE FÊTE!...»

       III

       LE TROU AUX LETTRES

       IV

       LE TÉLÉPHONE SECRET DE LA DOULEUR

       V

       LE LIT DE LARMES

       VI

       LIVRÉ AUX BÊTES

       VII

       L'APPRENTISSAGE DE LA MORT

       VIII

       LA FIN

       FIN

      1898

      LIVRE PREMIER

      LE VENUSBERG AU REZ-DE-CHAUSSÉE

       Table des matières

      LE PREMIER CHAPITRE, VRAIMENT

       Table des matières

      A ma porte, c'est un bruit d'ailes.

      Ailes qui hésitent, ailes qui insistent, ailes qui se glacent au bois glacé de ma porte comme les ailes des mouettes se caressent au froufrou ridé de la mer, ailes qui se mouillent, qui se gèlent, qui se blessent délicieusement à un océan de perdition, ailes qui veulent se blesser assez pour n'être plus, pour pendre inertes, inutiles, lent canevas de légèreté, de blancheur et d'azur, ailes qui frémissent d'une nostalgie d'humilité, de néant.

      Et ce sont des mains aussi qui errent à ma porte, comme pour essuyer le souvenir de toutes les mains qui s'y sont posées, comme pour en faire une porte toute neuve, la porte neuve d'un temple neuf.

      Ma clef tourne sans grincer: son de patins d'argent sur une nappe d'argent à peine durci, murmure d'une barque bleue sur un lac nocturne,—et la porte glisse, s'entr'ouvre—presque pas,—se referme en un soupir complice, en un soupir de bon augure et de promesse et ce sont des ailes encore qui viennent vers moi.

      Ailes tendues, bras qui se jettent en avant pour étreindre plus vite, pour prendre plus tôt tout ce qu'il y a de baisers, d'étreintes, de tendresse, de passion, de ferveur dans cette chambre et dans l'univers.

      Une femme...

      Une femme? Pourquoi faire le malin envers toi-même? Il n'y a personne ici que toi et ton amour.

      Une femme! c'est ta femme, ta seule femme, la seule femme qui soit et qui ne soit pas—tant elle est belle et haute, tant elle est pure et grande, c'est ton espoir, ton souhait, ton idéal, celle dont tu avais fait tellement ton rêve et ton paradis que tu en avais fait ton deuil, celle que, secrètement, sans même te l'avouer, pour ne pas devenir plus ardent et plus triste, tu évoquais chaque soir et invoquais chaque matin; c'est ton avenir, c'est ta vie, c'est tout toi et c'est ce qui vaut mieux que toi, c'est ton lointain, ta déesse, ton Dieu et ton éternité, c'est ton infini qui s'avance les bras avides et câlins.

      C'est le geste qu'elle a dû avoir jadis lorsqu'elle allait à son père, à sa mère, à ses grands parents pour happer, entre leurs soucis, leur affection et leur émotion, pour cueillir des sourires parmi leur fièvre, et pour leur offrir de la jeunesse, de l'innocence, un refuge d'enfance et de cajolerie. Elle levait un peu plus les bras parce qu'elle était une fillette, une fillette pour missel anglais et pour conte moral, une fillette pour rondes et pour litanies de nourrices.

      Et c'est toujours une fillette, une fillette toute menue et toute sainte qui sort de son livre d'images, de son livre de prières pour m'apporter en ses bras tendus l'élixir d'utopie et la fleur des légendes, pour m'apporter du ciel coulé dans un baiser et qui m'apporte le baiser aussi, comme une brave petite fille.

      Lève un peu plus les bras, petite, lève-les comme jadis: je suis très grand, je suis grandi de tous mes désespoirs...

      Oui, te voilà.

      Te voilà


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