Installés avec fracas dans l'après-guerre de 1914-1918, les surréalistes déclarèrent la révolution de la pensée, de la création et réclamèrent une rupture entre le monde d'hier et celui qui était à reconstruire. Ce refus de l'intégration à une société bourgeoise était également un leitmotiv du mouvement Dada, qui fit dire à André Breton que le dadaïsme était " une machine qui fonctionnait à toute vapeur, mais ne voyait pas comment elle continuerait de s'alimenter ", car il n'avait su fournir de nouvelles perspectives. C'est de cette constatation que naquit le surréalisme. Les surréalistes collaborèrent souvent avec les dadaïstes dans des nébuleuses intellectuelles où l'exclusion était souvent devenue règle de gouvernement. Décrivant les surréalistes comme une force d'opposition absolue, l'auteur apporte ici une approche originale du mouvement. Entre provocation et révolution culturelle, les surréalistes ne seraient-ils pas avant tout le produit de l'individualisme créatif de cette période chahutée par l'histoire?