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Absolution Providentielle. Pamela Fagan HutchinsЧитать онлайн книгу.

Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins


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coin traînaient en petits groupes aux coins des rues. Plus souvent que je ne l’aurais cru, nous croisions un sans-abri poussant un caddie rempli de trésors ramassés çà et là. Les touristes en t-shirt se faufilaient parmi les habitants, sacs à provisions dans une main, cônes de glace dans l’autre.

      Il ne nous prit pas trop de temps pour traverser la ville. À son extrémité, nous arrivâmes à un bâtiment danois de deux étages de couleur bleu layette. Quartier général de la police. On s’arrêta sur le parking pour sortir de la voiture.

      Il était temps de rendre justice à maman et papa.

      Chapitre 8

      Taino, St Marcos, USVI

      Le 18 mars 2012

      Ava s’était arrangée pour rencontrer son ami à 11h30 tapantes. Nous entrâmes dans la vieille maison convertie en commissariat de police avec un quart d’heure de retard, ce qui, selon Ava, était à la limite d’être trop en avance. Ava, roulant lascivement des hanches, et moi, je retenais ma longue foulée en me sentant ridiculement vierge dans ma robe blanche à ses côtés. J’enlevais mes lunettes de soleil et les rangeai dans leur étui dans mon sac.

      - Bonjour, annonçais-je à notre entrée dans la station. Un chœur de « bonjour » résonna en réponse. Je failli exploser de rire. Ava se tourna vers moi pour voir si je me moquais d’elle, puis me récompensa d’un signe de tête approbateur.

      - Bonjour ! Nous sommes ici pour voir Jacoby, dit-elle à la greffière assise au bureau derrière le comptoir d’accueil, l’interrompant au milieu d’une demi-sieste.

      Ava se retrouva entourée d’officiers serviables en quelques secondes, tous prétendant connaître Jacoby, être Jacoby, ou être plus viril que Jacoby ne le sera jamais. Ils occupaient le hall du rez-de-chaussée, une petite pièce qui, une centaine d’années plus tôt, avait probablement été le vestibule d’une grande maison. Il abritait désormais des chaises pliantes et une table basse en stratifié couverte de magazines et de journaux pas très frais. Je ramassais un journal pendant qu’Ava faisait la cour, et parcouru vaguement une histoire d’acquisition de la compagnie locale de téléphonie cellulaire par un gros patron de l’île. Son nom était Bonds. Gregory Bonds. Je gloussais à lisant son nom. Ah, oui, ça devait être le futur mari d’Ava, le gars avec un stupide chauffeur. La flagornerie des journalistes me dégouta de poursuivre ma lecture.

      Lorsque le vrai Jacoby se présenta, j’eus un choc. Il était un Shrek noir, pas le dieu d’ébène exotique que j’avais imaginé convenant à la beauté sulfureuse d’Ava. Ava gloussa comme une poule, ce qui me laissa bouche bée, et jeta ses bras autour de son cou sous un concert de murmures masculins déçus, de grognements et de bruits de bécotages humides. Beurk. Les autres policiers se dispersèrent, disparaissant derrière des portes et par un escalier visible dans une pièce adjacente au hall.

      - Katie, voici Jacoby. On a été copains d’école depuis la maternelle. Jacoby, Katie.

      Il me tendit sa main.

      - Darren Jacoby.

      Je la saisis.

      - Ravi de vous rencontrer, Officier Jacoby. Je suis Katie Connell.

      Jacoby pointa du geste vers l’une des pièces jouxtant le hall, et s’engagea dans cette direction. Il ouvrit la porte en bois massif donnant sur une salle de conférence vide, aux murs intérieurs épais en béton. Construite pour résister à Mère Nature. Il y avait là une table métallique pliante et d’autres chaises pliantes identiques à celles du hall. Encore une fois, mon esprit identifia les origines de la pièce. Je décidai qu’elle avait été une chambre. Nous prîmes place autour de la table.

      - Alors, Ava, je suppose que je n’ai pas rêvé de ton plan cul d’hier soir, commença-t-il.

      S’il existait un exemple d’espoir éternel, c’en était un.

      - Tu rêves d’un plan cul, mais c’est moi qui t’ai appelé, répondit-elle. Katie a besoin d’aide. Ses parents sont morts à St Marcos l’année dernière, pendant leurs vacances.

      Il détourna son attention d’Ava.

      - Je suis désolé, Mlle Connell, dit-il.

      - Katie, s’il vous plaît. Merci.

      Il me fit signe de continuer à parler.

      Ava voulait-elle continuer la conversation ? Je décidai qu’elle ne le voulait pas et je pris le relais.

      - La police nous a dit, à mon frère et à moi, que nos parents étaient morts dans un accident de voiture. Je ne voudrais pas offenser la police de St. Marcos, mais, compte tenu des circonstances telles qu’elles nous ont été expliquées, cela semble incohérent. Ça ne leur ressemble pas. J’espérais pouvoir parler à l’officier qui a travaillé sur l’affaire, et peut-être voir le dossier. Pour aplanir mes doutes, me faire à l’idée. Expliquais-je.

      Il plissa les yeux.

      - Connaissez-vous le nom de l’officier ? Demanda-t-il.

      - Non, je ne sais pas, répondis-je. Je suis désolée.

      Collin saurait cela. J’aurais dû lui demander.

      - Leur nom est Connell ?

      - Oui. Frank et Heather Connell.

      Sans un autre mot, il repoussa sa chaise. Un des pieds avait perdu son coussinet, et elle raclait le sol, ce qui me rappela Shreveport, et Nick. Jacoby quitta la pièce.

      - C’était abrupt, dis-je à Ava.

      - Ils ont tendance à se serrer les coudes, surtout si tu n’es pas du coin, dit Ava. C’est pourquoi je t’ai dit hier soir que tu avais besoin de moi pour t’accompagner, et que nous devions travailler avec Jacoby, du moins autant que possible.

      Une pensée me traversa l’esprit.

      - J’espère qu’il n’était pas l’officier chargé de l’affaire. Si c’était lui, je viens juste de l’accuser d’avoir bâclé son boulot.

      Ava ne répondit pas, un sourire de Mona Lisa sur les lèvres. Les secondes défilaient sur l’horloge murale derrière elle. Une minute passa, puis une autre, et encore une autre. Ava sortit son téléphone et commença à jouer avec. J’éloignai ma main de ma bouche, réalisant trop tard que j’avais arraché la cuticule de mon index. Une goutte de sang avait perlé.

      Puis Jacoby revint, sa carrure remplissant la pièce. Il tenait un dossier sous un bras et une petite feuille de papier dans son autre main.

      - J’ai parlé à mon patron, le chef adjoint. Tutein. Il m’a dit de vous donner ça. Il parlait « ma langue », au lieu de son patois précédent. Il me tendit le bout de papier qui avait été arraché d’un carnet de notes.

      Une adresse était écrite au crayon : Walker, 32 King’s Cross.

      - Est-ce le nom de l’officier ? Demandais-je.

      - Non, l’officier qui travaillait sur l’affaire s’est noyé il y a onze mois, dit Darren, d’une voix sans émotions. Il ne donna pas de détails. Je n’en demandai pas.

      - Je suis désolé d’entendre ça. Et le dossier ? Je peux le voir ?

      Il me lança un regard noir.

      - C’était juste un incident de circulation. Il se frotta l’arrière du cou de la main. Nous avons le rapport d’accident. Je vous en ai fait une copie. Peut-être que le médecin légiste a plus d’information.

      Il me tendit le dossier, puis l’ouvrit en le retournant. Une page. Je la pris avec précaution, mes yeux traçant les noms de Frank Connell et Heather Connell. Je parcouru le reste jusqu’à ce que j’arrive au nom de l’officier de police qui avait répondu à l’appel. Tapé proprement, je pouvais lire Michael Jacoby. Signé d’une main ferme


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