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La vita Italiana nel Risorgimento (1815-1831), parte II. VariousЧитать онлайн книгу.

La vita Italiana nel Risorgimento (1815-1831), parte II - Various


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prologue et le douloureux épilogue du règne de Charles-Albert.

      Et à propos de cette constitution, laissez-moi vous raconter un fait par lui-même insignifiant, mais qui cependant prouve qu'en histoire, les petites choses servent parfois à éclairer les grandes.

      Quelques jours avant de quitter Paris, je causais avec ce soldat, à la bravoure duquel, à Castelfidardo comme à Mentana, l'Italie a rendu hommage; je causais avec le général Charette de l'honneur qui m'attendait ici.

      Et lui, évoquant les lointains souvenirs de sa jeunesse, me raconta qu'en 1848, il était élève à l'école militaire de Turin.

      Grandes étaient pour l'enfant les bontés de Charles-Albert, car vous le savez, Charette est le petit-fils du duc de Berry.

      Or donc, comme tous ses camarades, à qui la proclamation du Statuto donnait une journée de liberté, le futur papalin acclamait la liberté de tout son cœur; à 18 ans, on aime l'amour pour l'amour, l'enthousiasme pour l'enthousiasme, et le Statuto par dessus le marché. Charette allait donc, faisant retentir la Via Dora Grossa de ses cris patriotiques lorsque passe un escadron de carabiniers, et qu'une main touche l'enfant à l'épaule.

      Il se retourne. C'est le roi. Le roi qui passe morne, triste, qui, de sa voix grave dit à l'enfant: «Ne crie donc pas si fort.»

      «Sans doute,» disait Charette, «Charles-Albert avait deviné les blasphèmes du Vendredi Saint par delà les acclamations du dimanche des Rameaux!

      «Le souvenir de cette apparition, de cette parole,» ajoutait-il, «me demeure présent comme s'il datait d'hier.»

      Les rares survivants, Messieurs, qui à cette heure décisive aperçurent Charles-Albert, rediraient, si on les questionnait, ce qu'a dit mon noble ami de la tristesse du roi. Car les pressentiments ne trompent pas; ne sont-ils pas les prophéties du cœur?

      Plus promptement encore que le roi ne l'avait imaginé, la révolution faisait son œuvre.

      À Paris, elle balayait un trône. Elle éclatait à Vienne, où elle balayait le prince de Metternich, en pleine conviction de son infaillibilité.

      Il ne fallait cependant chercher ni à Paris, ni à Turin, ni à Vienne, le point aigu de la situation: par la force des circonstances, il était à Milan.

      Je n'ai pas à vous rappeler la lutte héroïque des Milanais, en 1848.

      Je n'ai pas à vous rappeler davantage le mot prêté au maréchal Radetzky «qu'une saignée de trois jours assurerait une paix de trois siècles à l'Italie.»

      Cette paix ne pouvait être qu'une guerre à outrance. Elle allait soudainement révéler à l'Europe une solidarité qui, surmontant tous les obstacles, devait vous donner un jour, Messieurs, la Patrie Italienne!

      Quelle force unifiante dans l'idée monarchique, quelle puissance dans ce mot de Patrie!

      Le roi, pour un pays, est comme une clé de voûte.

      Les Italiens, alors, pouvaient ne pas aimer la personnalité de Charles-Albert, mais ils avaient foi dans le principe qu'il incarnait.

      Ce prince représentait l'affranchissement et l'autonomie d'une Italie, capable de vivre de sa propre vie et de se gouverner elle-même. Roi et peuple s'appelaient, devinant qu'un glorieux avenir couronnerait leur commun effort.

      Dans ses longues heures de solitude et de méditation, Charles-Albert si hésitant d'ordinaire, s'était fait une inébranlable certitude de cet avenir et sa foi religieuse, plus impérieuse encore, si je puis ainsi dire, que sa foi politique, le jetait dans l'action.

      «L'homme qui n'est pas ton frère ne doit pas régner sur toi»; tel était le verset biblique qui hantait sa pensée, et sans cesse passait devant ses yeux, éblouissant comme l'éclair.

      Toute sa vie le roi avait entendu, – pardonnez-moi d'employer ici encore une image, – toute sa vie le roi avait entendu un duo chanté par deux voix discordantes qui, tour à tour, s'élevaient des profondeurs de son âme, et voilà que, tout à coup, elles s'accordaient dans le splendide unisson du cri de guerre qui retentissait d'un bout à l'autre de votre pays.

      Arrière les scrupules! Qui du droit ou de la force l'emportera dans ce champ clos où ils vont se mesurer? Peu importe!

      Imaginez ce spectacle!

      En face du palais royal de Turin, le soir du 22 mars 1848, des milliers et des milliers de visages se lèvent vers le balcon; des milliers de poitrines ne respirent plus; des milliers de cœurs sont sans battements. Indescriptible est l'émotion. Tout à coup, la loge de Pilate s'ouvre, Charles-Albert sort de l'ombre, et se montre à la lueur des torches comme une fantastique apparition.

      Auprès de lui sont ses fils; un peu en arrière sont les envoyés de Milan. Le roi tient dans ses mains une écharpe aux trois couleurs italiennes. Il veut parler. Mais ne pouvant se faire entendre, il agite cette écharpe sur sa tête.

      Un ouragan de cris semble la soulever et la faire claquer comme un drapeau.

      C'était une déclaration de guerre jetée à l'Autriche par tout un peuple dont le roi, à cette heure, se faisait le héraut d'armes.

      Le lendemain, l'Italie lisait ce que ses peuples n'avaient pu entendre la veille.

      «Nos armes vous apporteront l'aide que le frère doit au frère, que l'ami doit à l'ami,» disait le roi dans son immortelle proclamation.

      «Nous vous seconderons, espérant en Dieu qui a donné Pie IX à l'Italie…»

      Et la patrie italienne s'était dès lors faite chair en lui. C'était la patrie que le petit soldat, gai et alerte, allait voir passer aux jours de victoire ou de défaite, dans ce roi pareil à un fantôme, qui toujours, chevauchait vers l'endroit où la fusillade était la plus nourrie, où le danger était le plus grand.

      «Son visage décharné, son air malade, presque mourant avec un regard de feu,» écrivait Minghetti à Pasolini, «sa tristesse qui semble repousser jusqu'à l'apparence d'un sourire, ont sur ses troupes une influence magnétique.»

      De ce visage rayonnait en effet, en même temps, une vaillance de race et une foi mystique dans la mission à accomplir!

      Charles-Albert se regardait comme l'instrument de la Providence, il était sûr de vivre, tant que la Providence aurait besoin de lui. De là, cette même impassibilité, et sous les fleurs, et sous les balles, et devant les acclamations qui saluaient son entrée en Lombardie, et devant les insultes qui furent, après Milan, la dernière escorte du vaincu.

      Il marchait, si sûr de sa mission, qu'il attribuait à d'obscures hallucinées, les visions de Catherine de Sienne, la grande libératrice.

      Ici, permettez-moi encore un souvenir personnel.

      Mon père, qui avait suivi le roi sur tous les champs de bataille de Lombardie, couchait le soir de la victoire de Goito, dans une mansarde au dessus de la chambre où dormait son maître.

      Le plafond qui les séparait était si mince, qu'aucun bruit ne pouvait échapper à l'oreille du fidèle serviteur.

      Tout à coup, au milieu de la nuit, voilà que des gémissements parviennent jusqu'à lui.

      Mon père descend effrayé, entr'ouvre la porte, croyant trouver le roi malade. Mais non. Le roi est là, à genoux, les bras étendus en croix, priant tout haut.

      Les larmes inondent ce visage, où nul, je crois, avant cette nuit là, ne les avait vues couler.

      Mon père a toujours pensé, qu'à cette heure, Charles-Albert s'était offert à Dieu, en victime pour son peuple.

      Et chose étrange, cette scène se passait le soir même d'une double victoire.

      Les succès qui avaient marqué les étapes de l'armée piémontaise en Lombardie, venaient d'être couronnés à Goito et à Peschiera. L'armée était dans un indicible enthousiasme.

      «Dieu aime et protége notre vieille race royale,» écrivait le Marquis Costa, «car Dieu lui a ménagé un double et beau triomphe. Comme le roi, devant toute l'armée, embrassait


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