Эротические рассказы

The Collected Works of Oscar Wilde: 250+ Titles in One Edition. Оскар УайльдЧитать онлайн книгу.

The Collected Works of Oscar Wilde: 250+ Titles in One Edition - Оскар Уайльд


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PREMIER NAZARÉEN. Cet homme fait de véritables miracles. Ainsi, à l’occasion d’un mariage qui a eu lieu dans une petite ville de Galilée, une ville assez importante, il a changé de l’eau en vin. Des personnes qui étaient là me l’ont dit. Aussi il a guéri deux lépreux qui étaient assis devant la porte de Capharnaüm, seulement en les touchant.

      LE SECOND NAZARÉEN. Non, c’étaient deux aveugles qu’il a guéris à Capharnaüm.

      LE PREMIER NAZARÉEN. Non, c’étaient des lépreux. Mais il a guéri des aveugles aussi, et on l’a vu sur une montagne parlant avec des anges.

      UN SADDUCÉEN. Les anges n’existent pas.

      UN PHARISIEN. Les anges existent, mais je ne crois pas que cet homme leur ait parlé.

      LE PREMIER NAZARÉEN. Il a été vu par une foule de passants parlant avec des anges.

      UN SADDUCÉEN. Pas avec des anges.

      HÉRODIAS. Comme ils m’agacent, ces hommes! Ils sont bêtes. Ils sont tout à fait bêtes. [Au page.] Eh! bien, mon éventail. [Le page lui donne l’éventail.] Vous avez l’air de rêver. Il ne faut pas rêver. Les rêveurs sont des malades. [Elle frappe le page avec son éventail.]

      LE SECOND NAZARÉEN. Aussi il y a le miracle de la fille de Jaïre.

      LE PREMIER NAZARÉEN. Mais oui, c’est très certain cela. On ne peut pas le nier.

      HÉRODIAS. Ces gens-là sont fous. Ils ont trop regardé la lune. Dites-leur de se taire.

      HÉRODE. Qu’est-ce que c’est que cela, le miracle de la fille de Jaïre?

      LE PREMIER NAZARÉEN. La fille de Jaïre était morte. Il l’a ressuscitée.

      HÉRODE. Il ressuscite les morts?

      LE PREMIER NAZARÉEN. Oui, Seigneur. Il ressuscite les morts.

      HÉRODE. Je ne veux pas qu’il fasse cela. Je lui défends de faire cela. Je ne permets pas qu’on ressuscite les morts. Il faut chercher cet homme et lui dire que je ne lui permets pas de ressusciter les morts. Où est-il à présent, cet homme?

      LE SECOND NAZARÉEN. Il est partout, Seigneur, mais il est très difficile de le trouver.

      LE PREMIER NAZARÉEN. On dit qu’il est en Samarie à présent.

      UN JUIF. On voit bien que ce n’est le Messie, s’il est en Samarie. Ce n’est pas aux Samaritains que le Messie viendra. Les Samaritains sont maudits. Ils n’apportent jamais d’offrandes au temple.

      LE SECOND NAZARÉEN. Il a quitté la Samarie il y a quelques jours. Moi, je crois qu’en ce moment-ci il est dans les environs de Jérusalem.

      LE PREMIER NAZARÉEN. Mais non, il n’est pas là. Je viens justement d’arriver de Jérusalem. On n’a pas entendu parler de lui depuis deux mois.

      HÉRODE. Enfin, cela ne fait rien! Mais il faut le trouver et lui dire de ma part que je ne lui permets pas de ressusciter les morts. Changer de l’eau en vin, guérir les lépreux et les aveugles … il peut faire tout cela s’il le veut. Je n’ai rien à dire contre cela. En effet, je trouve que guérir les lépreux est une bonne action. Mais je ne permets pas qu’il ressuscite les morts … Ce serait terrible, si les morts reviennent.

      LA VOIX D’IOKANAAN. Ah! l’impudique! la prostituée! Ah! la fille de Babylone avec ses yeux d’or et ses paupières dorées! Voici ce que dit le Seigneur Dieu. Faites venir contre elle une multitude d’hommes. Que le peuple prenne des pierres et la lapide …

      HÉRODIAS. Faites-le taire!

      LA VOIX D’IOKANAAN. Que les capitaines de guerre la percent de leurs épées, qu’ils l’écrasent sous leurs boucliers.

      HÉRODIAS. Mais, c’est infâme.

      LA VOIX D’IOKANAAN. C’est ainsi que j’abolirai les crimes de dessus la terre, et que toutes les femmes apprendront à ne pas imiter les abominations de celle-là.

      HÉRODIAS. Vous entendez ce qu’il dit contre moi? Vous le laissez insulter votre épouse?

      HÉRODE. Mais il n’a pas dit votre nom.

      HÉRODIAS. Qu’est-ce que cela fait? Vous savez bien que c’est moi qu’il cherche à insulter. Et je suis votre épouse, n’est-ce pas?

      HÉRODE. Oui, chère et digne Hérodias, vous êtes mon épouse, et vous avez commencé par être l’épouse de mon frère.

      HÉRODIAS. C’est vous qui m’avez arrachée de ses bras.

      HÉRODE. En effet, j’étais le plus fort … mais ne parlons pas de cela. Je ne veux pas parler de cela. C’est à cause de cela que le prophète a dit des mots d’épouvante. Peut-être à cause de cela va-t-il arriver un malheur. N’en parlons pas … Noble Hérodias, nous oublions nos convives. Verse-moi à boire, ma bien-aimée. Remplissez de vin les grandes coupes d’argent et les grandes coupes de verre. Je vais boire à la santé de César. Il y a des Romains ici, il faut boire à la santé de César.

      TOUS. César! César!

      HÉRODE. Vous ne remarquez pas comme votre fille est pâle.

      HÉRODIAS. Qu’est-ce que cela vous fait qu’elle soit pâle ou non?

      HÉRODE. Jamais je ne l’ai vue si pâle.

      HÉRODIAS. Il ne faut pas la regarder.

      LA VOIX D’IOKANAAN. En ce jour-là le soleil deviendra noir comme un sac de poil, et la lune deviendra comme du sang, et les étoiles du ciel tomberont sur la terre comme les figues vertes tombent d’un figuier, et les rois de la terre auront peur.

      HÉRODIAS. Ah! Ah! Je voudrais bien voir ce jour dont il parle, où la lune deviendra comme du sang et où les étoiles tomberont sur la terre comme des figues vertes. Ce prophète parle comme un homme ivre … Mais je ne peux pas souffrir le son de sa voix. Je déteste sa voix. Ordonnez qu’il se taise.

      HÉRODE. Mais non. Je ne comprends pas ce qu’il a dit, mais cela peut être un présage.

      HÉRODIAS. Je ne crois pas aux présages. Il parle comme un homme ivre.

      HÉRODE. Peut-être qu’il est ivre du vin de Dieu!

      HÉRODIAS. Quel vin est-ce, le vin de Dieu? De quelles vignes vient-il? Dans quel pressoir peut-on le trouver?

      HÉRODE. [Il ne quitte plus Salomé du regard.] Tigellin, quand tu as été à Rome dernièrement, est-ce que l’empereur t’a parlé au sujet …?

      TIGELLIN. A quel sujet, Seigneur?

      HÉRODE. A quel sujet? Ah! je vous ai adressé une question, n’est-ce pas? J’ai oublié ce que je voulais savoir.

      HERODIAS. Vous regardez encore ma fille. Il ne faut pas la regarder. Je vous ai déjà dit cela.

      HÉRODE. Vous ne dites que cela.

      HÉRODIAS. Je le redis.

      HÉRODE. Et la restauration du temple dont on a tant parlé? Est-ce qu’on va faire quelque chose? On dit, n’est-ce pas que le voile du sanctuaire a disparu?

      HÉRODIAS. C’est toi qui l’a pris. Tu parles à tort et à travers. Je ne veux pas rester ici. Rentrons.

      HÉRODE. Salomé, dansez pour moi.

      HÉRODIAS. Je ne veux pas qu’elle danse.

      SALOMÉ. Je n’ai aucune envie de danser, tétrarque.

      HÉRODE. Salomé, fille d’Hérodias, dansez pour moi.

      HÉRODIAS. Laissez la tranquille.

      HÉRODE. Je vous ordonne de danser, Salomé.

      SALOMÉ. Je ne danserai pas, tétrarque.

      HÉRODIAS [riant] Voilà comme elle vous obéit!

      HÉRODE. Qu’est-ce


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