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Le Ciel De Nadira. Giovanni MongiovìЧитать онлайн книгу.

Le Ciel De Nadira - Giovanni Mongiovì


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      “ Vois-tu cet outil, mon garçon ? C’est ainsi que Abd-Allah entendait nous battre, en disposant des centaines de ces outils sur le terrain. Mais nos chevaux sont chaussés avec de larges plaques et les aiguillons ne leur ont rien fait. Commence par apprendre quelque chose sur la guerre. ”

      Des chars chargés du butin continuaient à arriver, escortés par des soldats réguliers et ils convergeaient vers le grand espace près de la tente du commandant, celle de Georges Maniakès ; naturellement les chars et les bœufs aussi faisaient partie du butin. Sur certains de ces chars il y avait également des hommes et des femmes devenus prisonniers lors des raids : il s’agissait des malchanceux civils, morts qui n’étaient pas parvenus à se cacher. Beaucoup de ces femmes auraient fait partie de la fête comme acte initial de servitude, avant d’être envoyées sur la Terre ferme comme butin à envoyer aux familles des nouveaux patrons.

      Les femmes auraient fait partie des cours dans les palais nobles et les hommes seraient devenus des servants de la glèbe, où, tant les hommes que les femmes auraient aboutis dans les mains des marchands d’esclaves juifs, qui les auraient répandus sur les marchés de toute la Méditerranée. Il était en effet théoriquement interdit aux chrétiens de faire du commerce directe d’être humains réduits en esclavage, mais la vérité était que le trafic des prisonniers rapportait beaucoup à tous, chrétiens ou pas.

      Une délégation des habitants de Rametta arrivaient avec des chars de provisions à destiner aux troupes. Rametta, nichée dans une formidable position sur les Nébrodes, était tombée dans les mains des sarrasins seule-ment en 965, la dernière parmi toutes les villes de la Sicile, et elle était considérée le bastion du christianisme sicilien et de l’héroïsme montré pour la défense de la foi. Georges Maniakès l’avait récupérée peu après son passage outre le détroit, en engageant une sanglante bataille où les guerriers normands avaient payé le plus grand prix. Maintenant ses habitants soutenaient le reconquête chrétienne de toute leur force, en envoyant des hommes et des victuailles. Les citoyens faisaient de même de Rinacium49 – nom de la ville dans les actes officiels – à quelques miles à l’ouest, étant le centre habité d’une certaine consistance, le plus proche du camp.

      Après peu de temps Tancred se présenta en portant une bouteille de vin.

      “ Certains en ont déjà bu trois ! ” dirent-ils, en donnant à son compagnon d’armes l’objet auquel il faisait référence.

      “ Tiens, bois-en une source ! ” l’invita Roul, en passant le vin à Conrad. Le jeune garçon le saisit et en but une gorgée, il fit la grimace et l’avala difficilement. Les autres deux rirent de bon goût en voyant la difficulté qu’avait le fils de Rabel à se comporter en adulte.

      “ Je crois que pour les femmes il faudra encore du temps ! ” exclama Roul, en soulignant le fait que si Conrad avait encore des difficultés avec le vin, on pouvait imaginer avec les femmes.

      “ Qu’attends-tu ? Il n’a que neuf ans. ” souligna Tancred.

      “ Moi, à neuf ans j’avais ma première aventure ! ” répondit Roul, même si cela semblait absurde.

      Ce fut la dernière phrase que Conrad écouta avec lucidité. A la seconde gorgée de vin il commença à voir moins clair, et à ne plus décerner les voix de l’énorme et bruyant fracas des milliers de bols parlants en langues différentes.

      “ Poing Dur, je crois que nous avons perdu le jeune enfant… ” commenta Geuffroi, un de leur ami, noble normand.

      “ C’est le fils de frère Rabel, pas le mien… le fils de Point Dur serait capable de boire le feu de cette montagne. ” se vanta Roul, en spéculant sur un héritier qu’il n’avait jamais eu et en indiquant Jebel.

      “ Les femmes, les dés et le vin…. hors de la tente des gardes, passent de bons moments ! ” intervint un autre, en arrivant tout excité et essoufflé.

      Ils partirent vers le lieu de leur intérêt, et, une fois arrivés sur la place de la tente du commandant, ils durent renoncer à tout. Conrad était encore abasourdi et suivait les vieux amis de son père sans rien comprendre. Des dizaines et dizaines de personnes, soldats de tout genre, religieux et même certaines femmes encore dénudées là où elles avaient bien voulu se laisser découvrir, étaient là au centre de la place, avec l’intention d’assister à quelque chose, Le silence régnait et l’appréhension était typique des moments où quelque chose de terrible doit arriver.

      Même les hommes des différentes gardes, ceux qui auraient du se reposer, étaient attentifs et fixaient le centre de la scène. Roul, passa en déplaçant les hommes devant lui ; Tancred, Geuffroi et Conrad en profitèrent pour avancer.

      Quatre hommes sortirent de la tente de Georges Maniakès, quatre stratiotes50 de Constantinople, on pouvait les reconnaître à leur armature et à leur aspect méditerranéen. Autour de la scène qui allait se concrétiser, d’autres soldats romioi51… calabrais, macédoniens et pouillais, se mirent en position de protection, craignant la réaction de quelqu’un parmi la foule.

      A ce point Tancred adressa la parole à un proche compagnon d’armes, qui avait probablement assisté à la scène depuis le début.

      “ mon ami, que se passe t’il ici ? ”

      Et lui, à voix basse et en mettant une main sur sa bouche :

      “ Maniakes52 et Arduin…. Il semble qu’une discussion est née entre eux. ”

      “ Et pour quoi ? ”

      “ Ils parlaient en grec, je n’ai rien compris… mais… ” ” Mais quoi ? ”

      “ Il semble que la discussion est née à cause d’un cheval. ”

      Les chars avec le butin avaient été vidés par les hommes de confiance et la marchandise avait été triée selon la typologie à laquelle elles appartenaient. Effectivement, un très beau pure sang arabe, noir comme le pétrole et au poil brillant, se trouvait devant les chars. A ce point les quatre soldats tirèrent rapidement la bête vers le lieu d’où ils étaient sortis. Quelques lombards53 avancèrent également mais les piques des soldats de la protection les firent renoncer à intervenir.

      C’est alors que sorti Georges Maniakès, les mains aux hanches et d’un air furieux. Avec son bon œil il commença à fixer en regardant de travers chaque personne présente. Puis il hurla dans sa langue, mais tout le monde comprit :

      “ Quelqu’un d’autre a t’il l’intention de défier le Strategos54 ? ” Cette question introduisait ce qui allait bientôt arriver.

      Les quatre qui avaient mis le cheval à l’intérieur tiraient maintenant à l’extérieur et par la force, comme on l’aurait fait pour une bête, Arduin, chef du contingent lombard. Ils le prirent par la barbe afin qu’il se sou-mette à la volonté de Maniakès, et ils le lièrent au mât qui se trouvait à l’angle de la tente du commandement, celui au drapeau avec l’aigle bicéphale de Constantinople. Enfin Georges Maniakès arracha une sphère de cordes des mains d’un de ses domestiques, il l’a mit de côté et après avoir fait dénuder le dos et les reins du malchanceux, Arduin commença à le frapper personnellement. Naturellement celui-ci n’émit aucun son, dur et têtu comme il était.

      Commander d’autres personnes n’a jamais été quelque chose de facile, on risque d’en contenter certains et d’en mécontenter d’autres, toutefois Georges Maniakès ne contentait personne, à l’exception des personnes du peuple qui le voyait comme un libérateur du christianisme, pour le reste, tout le monde le haïssait.

      Ce qui était arrivé sous les yeux de l’armée toute entière, était quelque chose d’incroyable : un chef… un chef des troupes auxiliaires, avait été humilié au même rang qu’un esclave. Maniakès misait sur le poids


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<p>49</p>

Rinacium: probable nom antique de la localité de Randazzo, dans la province de Catane.

<p>50</p>

Stratiote: soldat régulier de l’Empire byzantin.

<p>51</p>

Romioi; Rūm: sont tous deux les noms par lesquels étaient attribués à ceux qui étaient appelés byzantins au moyen âge; le second est en arabe. Littéralement ”romains”, l’Empire Romain d’Orient étant juste – ment Byzance. Le terme ”byzantin” fut inventé à une époque successive.

<p>52</p>

Maniakes: dans ce roman les noms propres sont comme ils étaient probablement prononcés dans chacune des langues. Le discours vaut surtout pour les langues parlées par des normands et des arabes. Au contraire, en ce qui concerne le latin parlé par le peuple, j’ai préféré le traduire dans la langue du récit, le français. Ainsi le français Maniakès devient Maniakes en langue d’oïl, Maniákes en grec et Maniakis en arabe. Naturellement il y a des exceptions, Mohammed reste tel quel même dans les langues différentes de l’arabe. Corrado, Conrad pour les normands, reste au contraire Corrado même pour les arabes, car ayant vécu parmi eux, il s’est fait connaître ainsi.

<p>53</p>

Lombards, (Longobardi): le terme indique au sens étroit les descendants du peuple germanique qui ont envahi la péninsule italienne au VI siècle, mais au sens large tous les habitants d’Italie qui, du nord au sud, furent soumis à ce peuple, et donc également ceux qui étaient d’origine italique (Campanie et Basilicate etc…). Au XI siècle les lombards parlaient officiellement le latin, même s’ils s’exprimaient dans les dialectes romancés des lieux où ils résidaient. Après la conquête normande du sud de l’Italie le terme ”lombards” commença à indiquer uniquement les habitants de l’Italie du nord.

<p>54</p>

Strategos: chef d’un régiment militaire de l’Empire byzantin et administrateur de la circonscription attribuée à ce régiment.

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