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Le Ciel De Nadira. Giovanni MongiovìЧитать онлайн книгу.

Le Ciel De Nadira - Giovanni Mongiovì


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la méfiance des gens. ”

      “ Corrado , je t’en prie ! Je t’ai vu de mes propres yeux pendant que cet étranger te parlait avant de disparaître dans la nuit. ”

      Corrado n’aurait jamais refusé cette vérité à une mère désespérée, toutefois, consciente que sa famille avait été depuis toujours sociale-ment pénalisée, elle eu la bonne idée de demander quelque chose en échange.

      “ Où vous êtes- vous installés ? ”

      “ Le Qā’id nous a permis de nous installer dans une petite maison aménagée. Pourquoi me le demandes-tu ? ”

      “ Pour ce que je te dirai je veux que ma famille trouve un logement dans une maison comme la vôtre. La nuit il fera froid et nous n’avons pas assez de bois et de couverture pour nous réchauffer. ”

      “ Ce que tu me demandes est impossible. Que penses-tu qui nous appartient à l’intérieur de ces murs pour que nous puissions permettre une chose pareille à quelqu’un ? ”

      “ Là où le Qā’id vous a accueilli vous avez certainement suffisamment d’espace. ”

      “ La loi du Prophète interdit de partager le même toit avec les dhimmi pendant plus de trois jours. ”

      “ Alors d’accord pour trois jours … ensuite tu demanderas au Qā’id, ton futur beau-fils, de trouver un endroit où rester. ”

      “ Ça pourrait aller dans les écuries ? ” demanda Jala, en voulant dire que de toute façon une installation de ce genre pouvait très bien aller pour les chrétiens.

      “ Si votre loi ne dit rien par rapport au fait de partager le même toit avec les mulets, une écurie va très bien aussi. ”

      Jala resta sans parole et prit conscience que l’arrogance de Corrado n’avait pas de limite.

      “ Tu désires nous humilier ? Pourquoi ? Ce que tu m’as fait ne te suffit pas ? ”

      La femme avait maintenant les yeux qui brillaient.

      Corrado fut envahit d’une étrange honte en voyant ces larmes et en entendant ces paroles. Il se retourna, fixant son regard ailleurs, loin du visage de Jala.

      “ Moi je ne t’ai rien fait. ” répondit-il en regardant encore au loin, vers un groupe d’enfants qui jouaient à courir derrière une poule.

      “ Je sais que tu étais là… et tu sais aussi que je t’ai vu. Croisons nos regards et ne me ment plus sur cela ! Depuis que je t’ai vu au Rabaḍ, un an après cette première fois, j’ai ardemment désiré que tu puisses mourir. Si j’avais raconté ce qui était arrivé je suis certaine que mes désirs auraient été satisfaits ; mais après que serait devenue Nadira et sa sérénité ? Et puis tu avais l’âge de Umar et penser du mal sur un enfant de dix ans me provoquait de la honte devant Allah, une honte encore plus forte que rencontrer ton visage dans la rue. Je t’ai haïs de toute mon âme, Corrado ! Et je ne parviens pas à ne pas te haïr aujourd’hui en-core… Tu représentes ma honte ! ”

      “ Vous faites références aux yeux de Nadira, et je suis sûr qu’au Ra-baḍ tout le monde suspecte cette étrange couleur. ”

      “ Mais ton sang représente la nature de cette honte… je n’ai jamais donné d’importance aux suspects. ”

      Maintenant Corrado trouva le courage de la regarder en face, se rendant compte qu’elle pleurait et tremblait.

      “ Jala, ma Dame, écoutes-moi ! C’est comme si j’avais porté personnellement ta honte durant ces longues années. Peut-être que le fait de m’être séparé de mon peuple et de m’être perdu parmi ces montagnes sont la peine que je paie pour ce mal. ”

      “ Dis-moi ce que je veux savoir, mon fils, et n’en parlons plus… Mais ne me fait pas du chantage et ne me fait pas de requête absurde, puisqu’il ne me reste plus qu’à te le demander à genoux et je suis certaine que Umar n’en serait pas très content. Je ferai tout mon possible pour aider ta famille, mais ne me le demande pas en rançon pour les paroles que tu détiens.

      “ En ce moment je vois devant mes yeux le bon côté de Nadira, le côté pur et innocent de tout mal. Bien, je te dis tout, mais je te demande de me faire confiance, car ce que je vais te dire pourrait te sembler absurde. ”

      “ Tu sais certainement ce qu’est devenue ma fille ! ” s’exclama t’elle en prenant impulsivement le bras de Corrado.

      “ Le Qā’id vous a menti : personne ne demandera une rançon pour Nadira. ”

      “ Pourquoi l’a t’il donc capturée ? Ils savent qu’elle est promise à ibn al- Hawwās et ils pensent bien en profiter. ”

      “ Il sait très bien pourquoi il l’a capturée…. et il sait très bien aussi comment la libérer. ”

      “ Et pourquoi nous mentirait-il ? ”

      “ Parce qu’il ne satisfera jamais la requête de l’autre ; il ne peut pas car cela signifierais trahir son propre sang. ”

      Jala commença à sangloter en se secouant sur les épaules de Corrado. ” Je t’en pries; que t’on t’il dit ? ”

      “ Celui qui l’a capturée, et que vous vous obstinez à appeler Salim n’est rien d’autre que Mohammed ibn al-Thumna, Qā’id de Catane et Syracuse, et il libérera Nadira uniquement si ibn al- Ḥawwās lui rend son épouse. On m’a laissé en vie uniquement pour que je puisse reporter la nouvelle au Qā’id, toutefois il sait toute chose, et il le sait car ibn al-Thumna descendait de Qasr Yanna le soir où son beau-frère avait ignoré sa requête concernant le fait de lui rendre son épouse. ”

      Jala connaissait très bien la question, Maimuna elle même lui en avait parlé. Elle était le témoin de la détermination de cette femme à ne pas retourner chez son mari, au risque même de ne plus voir ses enfants, Jala lança un grand cri de désespoir.

      Corrado avait épuisé le but de cette conversation, il rentrait donc sous sa tente. En attendant, le typique brouillard qui entoure souvent le mont de Qasr Yanna descendait et cachait les larmes du présent et des souvenirs indicibles du passé.

      Chapitre 14

      Fin de l’été 1040 (431 de l’hégire), terres de la Sicile Centrale

      On ne peut tenir un troupeau uni si son berger bat ses moutons…ce qui frappe finit par se disperser. Ainsi, tandis que William de Hauteville convoquait ses principaux hommes pour discuter de ce qu’il y avait à faire, Georges Maniakès se déchaînait outre mesure contre ses subordonnés. Son génie militaire était incontesté mais son côté humain laissait à désirer. Et il est vrai que le naturel de l’homme réapparaît tou-jours, même lorsque le mythe et la gloire essaient de couvrir la réalité par leur halo d’héroïsmes et de légendes. Maniakès était acclamé par les chrétiens qui l’attendaient comme un libérateur et par les soldats qui le craignaient, mais la vérité est qu’il était un sale type. Ainsi après s’être fait détester par Arduin le lombard, Maniakès avait fait un pas plus long que sa jambe et avait agressé Stefano le Calfat, en l’accusant également de trahison. Toutefois il avait bien peu de pouvoir contre l’amiral incompétent, beau-frère de l’Empereur et apparemment appuyé également par l’Impératrice Zoé, qui commandait réellement l’Empire d’Orient.

      Arduin avait été sage dans ses choix, en se libérant pacifique-ment de ses obligations envers Maniakès, même si l’objectif était de lui faire payer le compte successivement ; normands et autres, comme on pouvait l’imaginer, l’avaient suivi. Stefano, au contraire, fort de ses appuis importants, avait dénoncé le fait et accusé Maniakès de vouloir prendre pour soi la Sicile toute entière. Le Strategos avait été arrêté et traduit à Constantinople, mais pas avant d’avoir dérobé les reliques de Sainte Agate et les avoir envoyées comme butin à la ville qu’il servait, en essayant de démontrer que les accusations de Stefano étaient fausses, et qu’aucune richesse conquise ne pouvait prendre la place de sa fidélité à l’Empereur. Une plaisanterie


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