Эротические рассказы

L'année terrible. Victor HugoЧитать онлайн книгу.

L'année terrible - Victor Hugo


Скачать книгу
familiarités d’oiseau vite envolé.

       Table des matières

      EN VOYANT FLOTTER SUR LA SEINE

      DES CADAVRES PRUSSIENS

      Oui, vous êtes venus et vous voilà couchés;

      Vous voilà caressés, portés, baisés, penchés,

      Sur le souple oreiller de l’eau molle et profonde;

      Vous voilà dans les draps froids et mouillés de l’onde;

      C’est bien vous, fils du Nord, nus sur le flot dormant!

      Vous fermez vos yeux bleus dans ce doux bercement.

      Vous aviez dit: «— Allons chez la prostituée.

      Babylone, aux baisers du monde habituée,

      Est là-bas; elle abonde en rires, en chansons;

      C’est là que nous aurons du plaisir; ô Saxons,

      O Germains, vers le sud tournons notre œil oblique,

      Vite! en France! Paris, cette ville publique,

      Qui pour les étrangers se farde et s’embellit,

      Nous ouvrira ses bras...» — Et la Seine son lit.

       Table des matières

      Prêcher la guerre après avoir plaidé la paix!

      Sagesse, dit le sage, eh quoi, tu me trompais!

      O sagesse, où sont donc les paroles clémentes?

      Se peut-il qu’on t’aveugle ou que tu te démentes?

      Et la fraternité, qu’en fais-tu? te voilà

      Exterminant Caïn, foudroyant Attila!

       — Homme, je ne t’ai pas trompé, dit la sagesse.

      Tout commence en refus et finit en largesse;

      L’hiver mène au printemps et la haine à l’amour.

      On croit travailler contre et l’on travaille pour.

      En se superposant sans mesure et sans nombre,

      Les vérités parfois font un tel amas d’ombre

      Que l’homme est inquiet devant leur profondeur;

      La Providence est noire à force de grandeur;

      Ainsi la nuit sinistre et sainte fait ses voiles

      De ténèbres avec des épaisseurs d’étoiles.

       Table des matières

      Je ne sais si je vais sembler étrange à ceux

      Qui pensent que devant le sort trouble et chanceux,

      Devant Sedan, devant le flamboiement du glaive,

      Il faut brûler un cierge à Sainte-Geneviève,

      Qu’on serait sûr d’avoir le secours le plus vrai

      En redorant à neuf Notre-Dame d’Auray,

      Et qu’on arrête court l’obus, le plomb qui tonne,

      Et la mitraille, avec une oraison bretonne;

      Je paraîtrai sauvage et fort mal élevé

      Aux gens qui dans des coins chuchotent des Ave

      Pendant que le sang coule à flots de notre veine,

      Et qui contre un canon braquent une neuvaine;

      Mais je dis qu’il est temps d’agir et de songer

      A la levée en masse, à l’abîme, au danger

      Qui, lorsqu’autour de nous son cercle se resserre,

      A ce mérite, étant hideux, d’être sincère,

      D’être franchement fauve et sombre, et de t’offrir,

      France, une occasion sublime de mourir;

      J’affirme que le camp monstrueux des barbares,

      Que les ours, de leur cage ayant brisé les barres,

      Approchent, que d’horreur les peuples sont émus,

      Que nous ne sommes plus au temps des oremus,

      Que les hordes sont là, que Paris est leur cible,

      Et que nous devons tous pousser un cri terrible!

      Aux armes, citoyens! aux fourches, paysans!

      Jette là ton psautier pour les agonisants,

      Général, et faisons en hâte une trouée!

      La Marseillaise n’est pas encore enrouée,

      Le cheval que montait Kléber n’est pas fourbu, *

      Tout le vin de l’audace immense n’est pas bu,

      Et Danton nous en laisse assez au fond du verre

      Pour donner à la Prusse une chasse sévère,

      Et pour épouvanter le vieux monde aux abois

      De la réception que nous faisons aux rois!

      Dussions-nous succomber d’ailleurs, la mort est grande.

      Quand un trop bon chrétien dans la cité commande,

      Quand je crois qu’on a peur, quand je vois qu’on attend,

      Qu’est-ce que vous voulez, je ne suis pas content.

      Ce chef vers son curé tourne un œil trop humide;

      Je le vois soldat brave et général timide;

      Comme le vieil Entelle et le vieux d’Aubigné,

      J’ai des frémissements, je frissonne indigné ;

      Nous sommes dans Paris, volcan, fournaise d’âmes,

      Près de deux millions d’hommes, d’enfants, de femmes,

      Pas un n’entend céder, pas une; et nous voulons

      La colère plus prompte et les discours moins longs:

      Et je l’irais demain dire à l’hôtel de ville

      Si je ne sentais poindre une guerre civile,

      O patrie accablée, et si je ne craignais

      D’ajouter cette corde affreuse à tes poignets,

      Et de te voir traînée autour du mur en flamme,

      Dans la fange et le sang, derrière un char infâme,

      D’abord par tes vainqueurs, ensuite par tes fils!

      Ces fiers Parisiens bravent tous les défis;

      Ils acceptent le froid, la faim, rien ne les dompte,

      Ne trouvant d’impossible à porter que la honte;

      On mange du pain noir n’ayant plus de pain bis;

      Soit; mais se laisser prendre ainsi que des brebis,

      Ce n’est pas leur humeur, et tous veulent qu’on sorte,

      Et nous voulons nous-même enfoncer notre porte,

      Et, s’il le faut, le front levé vers l’orient,

      Nous mettre en liberté dans la tombe, en criant:

      Concorde! en attestant


Скачать книгу
Яндекс.Метрика