Эротические рассказы

L'année terrible. Victor HugoЧитать онлайн книгу.

L'année terrible - Victor Hugo


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le hasard passe sur un char d’ombre

      Par d’effrayants chevaux invisibles traîné.

      La lutte était farouche. Un carnage effréné

      Donnait aux combattants des prunelles de braise;

      Le fusil Chassepot bravait le fusil Dreyse;

      A l’horizon hurlaient des méduses, grinçant

      Dans un obscur nuage éclaboussé de sang,

      Coulevrines d’acier, bombardes, mitrailleuses;

      Les corbeaux se montraient de loin ces travailleuses;

      Tout festin est charnier, tout massacre est banquet.

      La rage emplissait l’ombre, et se communiquait,

      Comme si la nature entrait dans la bataille,

      De l’homme qui frémit à l’arbre qui tressaille;

      Le champ fatal semblait lui-même forcené.

      L’un était repoussé, l’autre était ramené,

      Là c’était l’Allemagne et là c’était la France.

      Tous avaient de mourir la tragique espérance

      Ou le hideux bonheur de tuer, et pas un

      Que le sang n’enivrât de son âcre parfum,

      Pas un qui lâchât pied, car l’heure était suprême.

      Cette graine qu’un bras épouvantable sème,

      La mitraille, pleuvait sur le champ ténébreux;

      Et les blessés râlaient, et l’on marchait sur eux,

      Et les canons grondants soufflaient sur la mêlée

      Une fumée immense aux vents échevelée.

      On sentait le devoir, l’honneur, le dévouement,

      Et la patrie, au fond de l’âpre acharnement.

      Soudain, dans cette brume, au milieu du tonnerre,

      Dans l’ombre énorme où rit la mort visionnaire,

      Dans le chaos des chocs épiques, dans l’enfer

      Du cuivre et de l’airain heurtés contre le fer,

      Et de ce qui renverse écrasant ce qui tombe,

      Dans le rugissement de la fauve hécatombe,

      Parmi les durs clairons chantant leur sombre chant,

      Tandis que nos soldats luttaient, fiers et tâchant

      D’égaler leurs aïeux que les peuples vénèrent,

      Tout à coup, les drapeaux hagards en frissonnèrent,

      Tandis que du destin subissant le décret,

      Tout saignait, combattait, résistait ou mourait,

      On entendit ce cri monstrueux: Je veux vivre!

      Le canon stupéfait se tut, la mêlée ivre

      S’interrompit.–le mot de l’abîme était dit.

      Et l’aigle noire ouvrant ses griffes attendit.

       Table des matières

      Alors la Gaule, alors la France, alors la gloire,

      Alors Brennus, l’audace, et Clovis, la victoire,

      Alors le vieux titan celtique aux cheveux longs,

      Alors le groupe altier des batailles, Châlons,

      Tolbiac la farouche, Arezzo la cruelle,

      Bovines, Marignan, Beaugé, Mons-en-Puelle,

      Tours, Ravenne, Agnadel sur son haut palefroi,

      Fornoue, Ivry, Coutras, Cérizolles, Rocroy,

      Denain et Fontenoy, toutes ces immortelles

      Mêlant l’éclair du front au flamboiement des ailes,

      Jemmape, Hohenlinden, Lodi, Wagram, Eylau,

      Les hommes du dernier carré de Waterloo,

      Et tous ces chefs de guerre, Héristal, Charlemagne,

      Charles-Martel, Turenne, effroi de l’Allemagne,

      Condé, Villars, fameux par un si fier succès,

      Cet Achille, Kléber, ce Scipion, Desaix,

      Napoléon, plus grand que César et Pompée,

      Par la main d’un bandit rendirent leur épée.

       Table des matières

       CHOIX ENTRE LES DEUX NATIONS

       A L’ALLEMAGNE

       Table des matières

      Aucune nation n’est plus grande que toi;

      Jadis, toute la terre étant un lieu d’effroi,

      Parmi les peuples forts tu fus le peuple juste.

      Une tiare d’ombre est sur ton front auguste;

      Et pourtant, comme l’Inde aux aspects fabuleux,

      Tu brilles; ô pays des hommes aux yeux bleus,

      Clarté hautaine au fond ténébreux de l’Europe,

      Une gloire âpre, informe, immense, t’enveloppe;

      Ton phare est allumé sur le mont des Géants;

      Comme l’aigle de mer qui change d’océans,

      Tu passas tour à tour d’une grandeur à l’autre;

      Huss le sage a suivi Crescentius l’apôtre;

      Barberousse chez toi n’empêche pas Schiller;

      L’empereur, ce sommet, craint l’esprit, cet éclair.

      Non, rien ici-bas, rien ne t’éclipse, Allemagne.

      Ton Vitikind tient tête à notre Charlemagne,

      Et Charlemagne même est un peu ton soldat.

      Il semblait par moments qu’un astre te guidât;

      Et les peuples t’ont vue, ô guerrière féconde,

      Rebelle au double joug qui pèse sur le monde,

      Dresser, portant l’aurore entre tes poings de fer,

      Contre César Hermann, contre Pierre Luther.

      Longtemps, comme le chêne offrant ses bras au lierre,

      Du vieux droit des vaincus tu fus la chevalière;

      Comme on mêle l’argent et le plomb dans l’airain,

      Tu sus fondre en un peuple unique et souverain

      Vingt peuplades, le Hun, le Dace, le Sicambre;

      Le Rhin te donne l’or et la Baltique l’ambre;

      La musique


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