Эротические рассказы

Bric-à-brac. Alexandre DumasЧитать онлайн книгу.

Bric-à-brac - Alexandre Dumas


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que les peintres ont été idéalistes comme Giotto, Orcagna, Benezzo Gozzoli, Beato Angelico, Mazaccio, Pérugin, Léonard de Vinci et Raphaël dans sa première manière, la poésie biblique et évangélique a été aussi bien rendue que possible.

      Mais, quand Raphaël eut fait les Sibylles; Michel-Ange, le Jugement dernier; quand la peinture païenne, sous le pinceau de Carrache, se fut substituée à la peinture chrétienne; quand la Vierge fut une Niobé pleurant ses fils et non plus Marie s'évanouissant au pied de la croix; Jésus, un Minos qui juge les vivants et les morts au lieu d'un apôtre qui pleure et pardonna; le Père Éternel un Jupiter Olympien clouant implacablement Prométhée sur son rocher au lieu d'un maître compatissant se contentant de chasser Adam et Eve du paradis terrestre, la poésie et la peinture rompirent l'une avec l'autre.

      À l'heure qu'il est, il est impossible qu'un poète et un peintre jugent de la même façon.

      Le peintre peut voir juste à l'endroit du poète, et le poète le reconnaître; mais le peintre n'admettra jamais que le poète voie juste à l'endroit du peintre.

      Ainsi, prenons, par exemple, la Pêche miraculeuse de Rubens.

      Le poète dira:

      —C'est admirablement peint; c'est un, chef-d'oeuvre d'exécution. Le côté matériel de la couleur et de la brosse est irréprochable du moment que ce sont des pêcheurs d'Ostende ou de Blankenberghe qui tirent leurs filets; mais, si c'est le Christ avec ses apôtres, non!

      —Pourquoi non?

      —Dame, parce que j'ai dans l'esprit la poésie traditionnelle, du Christ, de l'homme au corps mince, aux longs cheveux blonds, à la barbe rousse, aux yeux bleus et doux, à la bouche consolatrice, aux gestes bienveillants; parce que mon Christ, à moi, c'est celui qui prêche sur la montagne; qui plaint Satan de ne pouvoir aimer; qui ressuscite la fille de Jaïr; qui pardonne à la femme adultère, et qui, de ses deux bras cloués sur la croix, bénit le monde, et que je ne vois rien de tout cela dans le Christ de la Pêche miraculeuse, pas plus que je ne vois un Arabe des bords du lac de Génézareth, dans ce gros et puissant gaillard à vareuse rouge qui tire la barque à lui.

      Le peintre vous répondra:

      —Vous n'avez pas le sens commun, mon cher ami; Rubens a vu le Christ comme l'homme au manteau rouge, et l'Arabe comme l'homme à la vareuse.

      Que voulez-vous répondre à cela? Rien. Il faut admirer le côté matériel de la peinture, convenir que Rubens et Rembrandt sont les deux plus habiles peintres, qui aient jamais existé, mais se dire à soi-même; tout bas:

      —Si j'avais à prier devant un Christ ou devant une Vierge Marie, ce ne serait point devant un Christ de Rubens ou une Vierge Marie de Rembrandt que je prierais.

      Voilà pourquoi le peintre peut apprécier le poète au point de vue, de la poésie; voilà pourquoi le poète n'appréciera jamais le peintre au point de vue de la peinture.

      Maintenant, pourquoi les poètes sont-ils si froids à l'endroit de la musique, qu'ils se contentent de ne pas la craindre, quand ils ne la haïssent pas?

      Ce sera encore plus simple que ce que je viens de vous expliquer.

      La poésie n'aime pas la musique, parce qu'elle est elle-même une musique. Quand la poésie a affaire à la musique, elle n'a donc point affaire à une soeur, mais à une rivale.

      En effet, que la musique fasse les honneurs d'une partition à la poésie, sous prétexte de donner l'hospitalité à la poésie, elle la conduira dans le château de Procuste; elle la couchera sur son lit, c'est-à-dire sur un véritable échafaud.

      Les vers qui seront trop courts, elle les tirera, au risque de les disloquer, jusqu'à ce qu'ils aient la longueur voulue.

      Les vers qui seront trop longs, elle les rognera, au risque de les estropier, jusqu'à ce qu'ils soient raccourcis à sa convenance. Elle aura besoin d'une syllabe en plus, elle l'ajoutera.

      Le poète a écrit:

      L'or est une chimère,

       Sachons nous en servir.

      Le musicien mettra:

      Oh! l'or est une chimère.

       Eh! sachons nous en servir.

      Elle aura besoin d'une, de deux, de trois, de quatre syllabes en moins, le musicien les retranchera. Et il aura raison.

      Quand les poètes voudront être lus comme poètes, ils feront les Odes et Ballades, les Méditations poétiques, les Contes d'Espagne et d'Italie. Quand ils voudront être écoutés comme librettistes, ou plutôt ne pas être écoutés, ils feront Guillaume Tell, le Prophète, la Marchande d'oranges.

      On a dit qu'on ne pouvait faire de bonne musique que sur de mauvais vers.

      C'est exagéré peut-être. Certains musiciens font d'excellente musique sur de beaux vers. Preuves: le Lac, de Lamartine, musique de Niedermayer; le Navire, de Soulié, musique de Monpou.

      Mais, en général, la puissance humaine ne va pas jusqu'à écouter et comprendre à la fois de belle musique et de beaux vers.

      Il faut absolument abandonner l'un pour l'autre.

      Les mélomanes suivront les notes, les poètes suivront les paroles; mais les paroles dévoreront les notes ou les notes mangeront les paroles.

      Supposez que l'on sorte d'un opéra de Scribe, on fredonnera la musique. Supposez que l'on sorte d'un opéra de Lamartine, on redira les vers.

      Ce qui signifie que, sans être un grand poète, et justement parce qu'il n'est pas un grand poète, Scribe sera, pour Meyerbeer, Auber et Halévy, un librettiste préférable à Hugo ou à Lamartine.

      Et la preuve, c'est qu'ils n'ont pas fait un seul opéra avec Hugo ou

       Lamartine, et qu'ils ont fait à peu près tous leurs opéras avec

       Scribe.

       Table des matières

      La mode des charades est passée. Oh! le beau temps pour les poètes sphinx que celui où le Mercure apportait, tous les mois, tous les quinze jours, et enfin toutes les semaines, une charade, une énigme ou un logogriphe à ses lecteurs!

      Eh bien, moi, je vais faire revenir cette mode.

      Dites-moi, donc, cher lecteur ou belle lectrice,—c'est pour l'esprit perspicace des lectrices surtout que sont faites les charades, —dites-moi de quelle langue est tiré l'apologue suivant.

      Est-ce du sanscrit, de l'égyptien, du chinois, du phénicien, du grec, de l'étrusque, du roumain, du gaulois, du goth, de l'arabe, de l'italien, de l'anglais, de l'allemand, de l'espagnol, du français ou du basque?

      Remonte-t-il à l'antiquité, et est-il signé Anacréon?—Est-il gothique, et est-il signé Charles d'Orléans?—Est-il moderne, et est-il signé Goethe, Thomas Moore on Lamartine?—Ou plutôt, ne serait-il pas de Saadi, le poète des perles, des roses et des rossignols?—Ou bien…?

      Mais ce n'est pas mon affaire de deviner; c'est la vôtre.

      Devinez donc, chez lecteur.

      Voici l'apologue en question:

      Un papillon avait réuni sur ses ailes d'opale la plus suave harmonie de couleurs: le blanc, le rose et le bleu.

      Comme un rayon de soleil, il voltigeait de fleur en fleur, et, pareil lui-même à une fleur volante, il s'élevait, s'abaissait, se jouait au-dessus de la verte prairie.

      Un enfant qui essayait ses premiers pas sur le gazon diapré, le vit, et se sentit pris tout à coup du désir d'attraper l'insecte aux vives


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