Le Dernier Jour d'un Condamné. Victor HugoЧитать онлайн книгу.
certain côté, les effroyables exécutions que nous avons détaillées plus haut sont d'excellents signes. La guillotine hésite. Elle en est à manquer son coup. Tout le vieil échafaudage de la peine de mort se détraque.
L'infâme machine partira de France, nous y comptons, et, s'il plaît à Dieu, elle partira en boitant, car nous tâcherons de lui porter de rudes coups.
Qu'elle aille demander l'hospitalité ailleurs, à quelque peuple barbare, non à la Turquie, qui se civilise, non aux sauvages, qui ne voudraient pas d'elle [Le "parlement" d'Otahiti vient d'abolir la peine de mort.]; mais qu'elle descende quelques échelons encore de l'échelle de la civilisation, qu'elle aille en Espagne ou en Russie.
L'édifice social du passé reposait sur trois colonnes, le prêtre, le roi, le bourreau. Il y a déjà longtemps qu'une voix a dit: Les dieux s'en vont! Dernièrement une autre voix s'est élevée et a crié: Les rois s'en vont! Il est temps maintenant qu'une troisième voix s'élève et dise: Le bourreau s'en va !
Ainsi l'ancienne société sera tombée pierre à pierre; ainsi la providence aura complété l'écroulement du passé.
À ceux qui ont regretté les dieux, on a pu dire: Dieu reste. À ceux qui regrettent les rois, on peut dire: la patrie reste. À ceux qui regretteraient le bourreau, on n'a rien à dire.
Et l'ordre ne disparaîtra pas avec le bourreau; ne le croyez point. La voûte de la société future ne croulera pas pour n'avoir point cette clef hideuse. La civilisation n'est autre chose qu'une série de transformations successives. À quoi donc allez-vous assister? à la transformation de la pénalité. La douce loi du Christ pénétrera enfin le code et rayonnera à travers. On regardera le crime comme une maladie, et cette maladie aura ses médecins qui remplaceront vos juges, ses hôpitaux qui remplaceront vos bagnes. La liberté et la santé se ressembleront. On versera le baume et l'huile où l'on appliquait le fer et le feu. On traitera par la charité ce mal qu'on traitait par la colère. Ce sera simple et sublime. La croix substituée au gibet. Voilà tout.
15 mars 1832.
UNE COMÉDIE A PROPOS D'UNE TRAGÉDIE
[Note: Nous avons cru devoir réimprimer ici l'espèce de préface en dialogue qu'on va lire, et qui accompagnait la quatrième édition du Dernier Jour d'un condamné. Il faut se rappeler, en la lisant, au milieu de quelles objections politiques, morales et littéraires les premières éditions de ce livre furent publiées. (Édition de 1832).]
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