Sang Souillé. Amy BlankenshipЧитать онлайн книгу.
par-dessus le marché.
« Mais que s'est-il passé ici ? demanda Warren à voix basse.
Devon émit un grognement caverneux puis reprit forme humaine. Portant une main à sa tête, il se rassit lentement avec l'aide de Warren et regarda longuement autour de lui.
â La dernière chose dont je me rappelle, c'est de m'être battu avec un autre Faucheur après ton départ, répondit Devon. J'ai dû le piéger ici avant de le tuer⦠son regard tomba sur la pile de Faucheurs puis il eut l'air perplexe. â¦de les tuer, rectifia-t-il. L'un d'eux a dû violemment m'assommer à la tête avant de s'écrouler.
â Je crois que nous avons eu notre dose de bagarres pour le moment, avisa enfin Warren. Nous avons tous les deux besoin de sommeil.
Devon acquiesça et laissa Warren le remettre sur ses pieds.
â Super, nous sommes nus, grommela-t-il.
â Disons plutôt que nous faisons du streaking, plaisanta Warren avec un petit sourire malicieux. Tu veux qu'on sorte lentement d'un air nonchalant de cet endroit pour voir combien de sifflements nous allons récolter, ou bien tu veux foncer droit jusqu'à la voiture ?
â On compte jusqu'à trois, répondit Devon en haussant les sourcils.
Quand ils rejoignirent le véhicule, ils sortirent leurs vêtements de rechange qu'ils avaient gardés planqués là juste en cas de besoin.
â Dépose-moi chez Chad. Envy est là -bas, donc je n'aurais qu'à me glisser dans son lit, dit Devon en s'installant confortablement sur le siège. Et aussi, fais-moi plaisir.
Warren le regarda en conduisant.
â Je ne le dirai à personne, afin que ça ne remonte pas jusqu'aux oreilles d'Envy.
Devon sourit devant l'habileté surnaturelle de son aîné à toujours savoir ce que les autres pensaient. Parfois ce n'était pas aussi gênant.
â Merci, dit Devon. Je déteste quand elle s'inquiète.
Quelques minutes plus tard, Warren s'arrêta devant l'appartement de Chad puis il se tourna vers Devon.
â Va dormir un peu et appelle-moi quand tu te sens prêt à revenir.
Devon secoua la tête.
â Ne t'inquiète pas pour ça, soit Chad nous emmènera soit j'appellerais un taxi. »
Warren attendit que Devon ouvre la porte d'entrée et soit à l'intérieur de la maison avant de repartir. Il ne voulait pas en parler à Devon, mais trouver son frère dans cet état avait éveillé en lui quelques soupçons. La façon dont la porte avait été verrouillée de l'extérieur semblait un peu trop intentionnelle pour qu'il ne se demande pas si quelqu'un ou quelque chose l'avait enfermé là volontairement.
En secouant la tête, Warren choisit de ne plus y repenser pour aujourd'hui⦠il était épuisé.
Devon traversa silencieusement l'appartement en direction de la chambre d'Envy. En ouvrant la porte, il sourit devant le spectacle de son visage angélique, détendu dans son sommeil. Après avoir retiré ses vêtements, il se faufila dans le lit derrière elle et se pelotonna dans son dos, en passant un bras autour de sa taille.
Elle se blottit un peu plus contre de lui avant de se laisser aller contre sa poitrine et de reculer la tête. Sa respiration redevint profonde en raison de son sommeil avancé et Devon se détendit à son tour. Il choisit de la laisser dormir pour cette fois, au lieu de la réveiller pour lui signaler sa présence⦠il devait se rappeller de plus se préoccuper de son rythme de sommeil à partir de cet instant.
*****
Le septième étage de l'hôpital était tombé dans un calme serein. La garde avait été longue et ennuyeuse tandis que les infirmières faisaient leurs rondes auprès des nombreux patients. Les respirateurs artificiels émettaient leurs bips sur un rythme stable et diffus, créant assez de bruit de fond pour préserver l'étage tombé dans l'obscurité d'une atmosphère lugubre.
« Dix longues heures, hein ? lança l'agent de sécurité à l'une des infirmières en poste.
â Et bien plus encore, renchérit l'infirmière avec un sourire. Tu vas au resto du coin pour le déjeuner ?
â Ouais, répondit le surveillant. Tu veux quelque chose ?
L'infirmière acquiesça.
â Nous en parlions un peu plus tôt. J'aurais bientôt une réponse de tout le monde et te tiendrai au courant avant ton départ. »
Le système de surveillance des patients s'illumina soudain et l'infirmière bondit sur ses pieds. Des lumières à DEL bleues clignotaient sporadiquement, ce qui poussa l'infirmière à s'emparer du téléphone posé à côté d'elle.
« Docteur Gordon et Docteur Harris au septième étage immédiatement », appela-t-elle avant de raccrocher et de se précipiter de derrière le bureau.
D'autres infirmières arrivèrent de postes plus modestes situés à chaque extrémité du long couloir de l'étage, chacune d'elles tentant de couvrir une série de chambres pour voir le plus de patients en un temps réduit. Le surveillant sortit sa radio et appella la sécurité du rez-de-chaussée. Il s'écoula peu de temps avant que les deux docteurs de garde se précipitent à l'étage en compagnie d'une petite armée de dix infirmières supplémentaires, pour apporter leur aide.
Panique et confusion commencèrent à se faire sentir dans l'équipe alors que les patients mouraient comme des mouches. Ils restèrent auprès de chacun d'eux aussi longtemps que possible avant de passer de l'un à l'autre, prenant tout juste le temps de noter le temps du décès de chacun d'eux.
Alors que l'équipe longeait le couloir, ses membres comprirent que la cause de la mort des patients semblait se rapprocher du USI, situé également à cet étage. Bien qu'ils pensaient tous à la même chose, personne parmi eux n'exprima cette peur à voix haute... ce n'était qu'une coincidence après tout.
Le surveillant attendait déjà devant l'ascenseur lorsque la police arriva sur les lieux. Il était déçu de voir que seuls deux agents avaient répondu à l'appel, mais c'était mieux que rien. Avec le tremblement de terre datant d'environ une semaine, sans compter les habitants qui avaient été découverts morts et démembrés, il pouvait comprendre le manque de policiers disponibles.
Un hurlement retentit dans le couloir et les officiers dégainèrent leurs revolvers en se précipitant en avant. Deux infirmières furent projetées dans les airs à travers tout le couloir, heurtant au passage le mur avec assez de violence pour se briser les os. Elles s'effondrèrent en laissant de longues traînées de sang derrière elles, sur la peinture blanche immaculée.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? » chuchota l'agent de sécurité.
Les officiers resserrèrent leur prise sur leurs armes de poing et longèrent lentement le couloir en direction des corps. D'autres membres de l'équipe médicale commencèrent à fuser en volant par les portes tandis que d'autres tentaient de prendre leurs jambes à leur cou.
L'agent de sécurité regarda avec des yeux ronds une silhouette sombre émerger de la dernière chambre située avant la porte de l'unité des soins intensifs. Elle apparaissait puis disparaissait tour à tour de son champ de vision en se déplaçant. Son visage ne pouvait être visible dessous son manteau