Sang Souillé. Amy BlankenshipЧитать онлайн книгу.
de sa colère. Il disait la vérité... elle l'espérait.
â Pourquoi quelqu'un te ferait un truc pareil ?
Les yeux bleus aux reflets d'acier de Trevor se teintèrent d'une nuance un peu plus sombre en soutenant le regard de son âme sÅur .
â Parce que tout le monde sait que je t'aime et que tu me hais. Ils trouvent cela amusant. Pourquoi crois-tu que Chad était en train de rire comme un bossu pendant tout le trajet ?
â Trevor, répondit Envy, qui sentait son cÅur se serrer douloureusement à ces paroles. Ce n'est pas vrai, corrigea-t-elle à voix basse. Je ne pourrais jamais te hair.
â Je sais, lui assura-t-il avec un petit sourire, qui s'évanouit bien vite quand une expression soucieuse envahit ses traits. Je suis tout à fait conscient que tu nous aimes tous les deux. Devon le sait aussi.
Envy écarquilla les yeux et recula aussitôt d'un pas. Secouant imperceptiblement la tête, elle chuchota :
â Pourquoi penserais-tu cela ?
â Nous sommes des métamorphes, Envy⦠nous pouvons le sentir, insista Trevor, en avançant d'un pas pour réduire la distance entre eux. Ne me dis pas que tu n'as pas envie de moi quand je sais que c'est la vérité. Tu m'aimes autant que tu l'aimes lui, parce que tu as deux âmes sÅur s.
Il déglutit avec difficulté, maintenant qu'il l'avait dit à voix haute.
Envy resta silencieuse, puis leva des yeux de biche vers les siens, avec le sentiment d'avoir été prise dans les phares de sa voiture. Elle ne savait pas comment répondre à cela parce qu'en vérité... Trevor pouvait encore la faire changer d'avis. Elle s'était même fait violence pour réprimer cette attirance qu'elle ressentait pour lui, parce qu'elle avait choisi Devon.
â Dis-moi que tu ne m'aimes pas, murmura Trevor, qui se pencha un peu plus vers elle jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent presque.
Cette fois, ce fut Envy qui déglutit péniblement. Elle se forçait à nier ce que lui disait Trevor parce que des sentiments enfouis ne le lui permettaient pas. Elle détestait qu'on lui mente⦠donc elle était quasiment incapable de le faire elle-même. Elle l'aimait encore... mais c'était mal d'être amoureuse de deux hommes en même temps.
â J'aime Devon, souffla-t-elle tout contre ses lèvres, tout en se maudissant intérieurement de lui faire encore du mal.
â Bonne tactique⦠l'esquive, contra Trevor suite à un moment de silence, avant de se reculer juste un peu pour transpercer son regard du sien. Parce que si tu me mens... je serais capable de le sentir sur toi.
Envy recula d'un pas tandis que Trevor se tenait au-dessus d'elle, bloquant tout le reste de sa vue, bien qu'il se fût écarté. Passant une main dans son dos, Envy tâtonna pour trouver la poignée de porte. Elle ne voulait pas y penser... cela lui brisait le cÅur.
Enfin, ses doigts effleurèrent la poignée et elle la tourna, ouvrant ainsi la porte. Elle se faufila à l'intérieur et allait pour la refermer quand la main de Trevor surgit et l'empêcha de le faire.
â Tu sais que j'ai raison, chuchota Trevor. Tu éprouves la même chose. »
Envy sentit qu'elle commençait à avoir des papillons dans le ventre et claqua aussitôt la porte au nez de Trevor. Tournant le verrou, elle pivota et s'appuya dos à la porte, attendant d'entendre le son de la voiture de Trevor en train de démarrer et de s'éloigner. Pour une raison obscure, elle avait l'impression qu'il se tenait toujours derrière elle, à attendre de franchir la porte pour la serrer dans ses bras.
Trevor posa les mains à plat contre le chambranle, sentant qu'elle s'attardait juste derrière la porte... adossée au bois qui les séparait, de l'autre côté. Il pouvait entendre son cÅur battre la chamade à travers le bois épais et inspira profondément pour se calmer. Son instinct lui hurlait de briser cette porte et de reprendre ce qui était à lui... mais il serait maudit plutôt que de lui donner une raison de cesser de l'aimer.
Il fronça les sourcils un moment quand il ne l'entendit pas s'écarter de la porte d'entrée. Se penchant plus près de cette barrière entre eux, il posa son front contre la fraîcheur du bois et soupira.
« Envy, chuchota-t-il. Je t'aime. »
Ce fut à ce moment-là qu'il entendit de l'autre côté la jeune femme s'élancer pour se réfugier dans sa chambre.
*****
Jason s'assit sur un banc en pierre placé devant l'une des plus grandes cryptes pour reprendre haleine. Il n'avait pas été se cogner à quoi ou qui que ce soit depuis trois minutes et c'était un record pour cette nuit, jusqu'ici.
Tapotant l'anneau, il espéra que la chose voudrait bien d'une façon ou d'une autre se rallumer. Son ventre était noué d'inquiétude, car il ne savait pas où Tiara était et si elle allait vraiment bien. Baissant légèrement la tête, il se sermonna intérieurement de ne pas avoir été capable de la sortir du mausolée. Quel protecteur il faisait. Elle avait même dû demander de l'aide à un démon.
« Tu devrais regarder derrière toi, lança soudain une voix dans le silence qui les entourait.
Jason leva brusquement la tête pour apercevoir un homme aux longs cheveux noirs qui se tenait à peu de distance de lui. Il le regarda d'un air perplexe lorsque les derniers mots de l'inconnu prirent enfin tous leur sens.
Les cheveux sur sa nuque se dressèrent et Jason fit quelques pas précipités avant de partir dans la direction opposée pour voir qui était derrière lui. Quatre Faucheurs le fixaient à deux pas seulement, leurs bouches sans lèvres ouvertes sur leurs dents pointues.
â Oh allons ! tempêta Jason, qui sentait la colère l'envahir. Il était fatigué de se battre contre ces choses. Vous ne l'avez pas encore compris, abrutis ? Quand tu vis dans un cimetière, tu es censé être mort.
Angelica esquissa un sourire ironique, ayant rattrapé Syn juste à temps pour entendre Jason piquer sa petite crise.
â Eh Jason, tu veux voir un truc cool ? lança-t-elle en se postant à côté de lui et en levant les mains devant elle.
Elle ouvrit la bouche et se mit à chuchoter une formule censée les faire imploser. à sa consternation, les Faucheurs reculèrent soudainement, avant de se retourner et de courir se cacher dans les ténèbres.
â Chouette, dit Jason en pensant que c'était le sort qu'elle voulait lui montrer.
â Merde, si tu arrêtais de leur ficher la trouille, peut-être que je pourrais commettre un massacre décent cette nuit, répliqua Angelica en se retournant, pour trouver Syn posté juste derrière elle. Tu es un genre de répulsif anti-démons.
Jason sourit d'un air sarcastique en surprenant ce qu'elle était en train de déblatérer.
â Drapeau Noir pour les démons, grommela-t-il, avant de fermer aussitôt la bouche lorsqu'Angelica se tourna vers lui pour le foudroyer du regard. Je veux dire... d'accord. Tu as tellement raison.
En cas de doute, toujours être d'accord avec les femmes.
Syn rit doucement.
â Je n'ai rien fait à part marcher derrière toi, ma chère. Je n'y peux rien si les Arachs me craignent. Peut-être sont-ils simplement lâches. Devrions-nous nous mettre à la recherche de monstres plus courageux ?
Il fut récompensé de sa plaisanterie lorsqu'Angelica leva les yeux au