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Une Concession d’Armes . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Une Concession d’Armes  - Морган Райс


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qui le contemplait avec un petit sourire satisfait. Derrière lui, ses quatre fils et, à ses côtés, le commandant impérial.

      – L’argent a donc tant de valeur à vos yeux ? lança Kendrick à Tirus qui se tenait à quelques mètres, d’une voix glaçante. Vous vendriez votre propre peuple, votre propre sang ?

      Tirus ne montra aucun remords. Au contraire, son sourire s’élargit.

      – Ton peuple, ce n’est pas mon sang, tu ne te souviens donc pas ? dit-il. C’est pour cela que, selon vos lois, je n’ai pas droit au trône de mon frère.

      Erec se racla la gorge :

      – Selon les lois des MacGils, le trône doit aller au fils, pas au frère.

      Tirus secoua la tête.

      – Cela n’a pas d’importance maintenant. Vos lois n’importent pas. La force triomphe toujours des lois. Comme vous pouvez le voir, je suis le plus fort. Ce qui signifie que c’est moi, maintenant, qui dicte la loi. Les générations futures ne se souviendront même plus de vous et des règles que vous avez instituées. Ils se souviendront seulement du fait que moi, Tirus, je suis Roi. Pas vous, pas votre sœur.

      – Les règnes illégitimes ne durent jamais, rétorqua Kendrick. Vous pouvez nous tuer, mais vous ne convaincrez jamais Andronicus de vous donner le trône. Quoi qu’il arrive, vous et moi, nous savons bien que vous ne régnerez pas longtemps. La traîtrise que vous nous enseignez signera également votre mort.

      Tirus eut l’air peu impressionné.

      – Dans ce cas, je savourerai mon règne bref… Et j’applaudirai l’homme qui me trahira avec autant de talent que je ne vous ai trahis !

      – Assez parlé ! s’écria le commandant impérial. Rendez-vous ou vos hommes mourront !

      Kendrick lui renvoya son regard, furieux. Il savait qu’il devait obéir, mais il n’en avait pas la moindre envie.

      – Déposez vos armes, dit Tirus calmement et d’une voix rassurante. Je vous traiterai avec respect, comme des soldats. Vous serez mes prisonniers de guerre. Je ne partage pas vos lois mais j’honore le code des guerriers. Je vous promets qu’aucun mal ne vous sera fait sous ma garde.

      Kendrick jeta un coup d’œil à Bronson, à Srog, puis à Erec, qui lui renvoyèrent son regard. Tous se tenaient fièrement assis sur le dos de leurs chevaux qui piaffaient, silencieux et immobiles.

      – Comment vous faire confiance ? cria Bronson à Tirus. Vous nous avez prouvé que votre parole ne vaut rien. Je préfère mourir sur le champ de bataille, si cela peut faire disparaître votre sourire narquois.

      Tirus lui jeta un regard noir.

      – Tu prends la parole alors que tu n’es pas un MacGil ! Tu es un McCloud. Tu n’as pas le droit de te mêler des affaires des MacGils.

      Kendrick prit aussitôt la défense de son ami.

      – Bronson est aussi MacGil que nous tous. Il parle pour nous.

      Tirus serra les dents, visiblement agacé.

      – C’est votre choix. Regardez autour de vous : nos milliers d’archers sont prêts à tirer. Vous êtes tombés dans notre piège. Si vous tendez la main vers vos armes, vos hommes tomberont comme des mouches. Ce n’est pas ce que vous voulez. Parfois, il faut se battre et, parfois, il faut se rendre. Si vous voulez protéger vos hommes, vous ferez ce que tout bon commandant ferait. Baissez vos armes.

      Kendrick serra la mâchoire, consumé par la fureur. Il détestait l’admettre mais Tirus avait raison. Il regarda autour de lui et comprit immédiatement que la plupart de ses hommes mourraient s’ils essayaient de combattre, peut-être même tous ses hommes. Malgré son mépris pour Tirus, Kendrick devinait également qu’il disait la vérité et que ses hommes ne seraient pas en danger sous sa garde. Aussi longtemps qu’ils vivraient, ils pourraient se battre un autre jour, dans un autre endroit, un autre champ de bataille.

      Il échangea un regard avec Erec, l’homme qui avait combattu bien des fois à ses côtés, le champion de l’Argent, et vit qu’il pensait la même chose. Se comporter en chef ou en guerrier, ce n’était pas la même chose : un guerrier pouvait se battre avec l’énergie du désespoir, mais un chef devait penser aux autres en premier.

      – Parfois, il faut se battre. Parfois, il faut se rendre, cria Erec. Nous entendons votre promesse de soldat : nos hommes ne seront pas en danger. Sur ces conditions, nous déposons nos armes. Si vous brisez cette promesse, que Dieu ait pitié de votre âme, car nous reviendrons de l’enfer pour venger nos hommes, jusqu’au dernier.

      Tirus hocha la tête, satisfait, et Erec jeta à terre son épée encore dans son fourreau. Elle atterrit avec un bruit métallique.

      Kendrick l’imita, tout comme Bronson et Srog. Tous étaient réticents mais c’était la seule chose à faire.

      Derrière eux, un fracas métallique retentit, comme des milliers d’armes tombaient sur le sol glacé par l’hiver : l’Argent, les MacGils et les Silésiens se rendaient.

      Le sourire de Tirus s’élargit.

      – Maintenant, mettez pied à terre, ordonna-t-il.

      L’un après l’autre, tous mirent pied à terre.

      Tirus sourit, ravi de sa victoire.

      – Pendant toutes ces années d’exil dans les Isles Boréales, j’ai envié la Cour du Roi, mon frère aîné et tout son pouvoir. Mais quel MacGil est le plus puissant, maintenant ?

      – Le pouvoir de la trahison n’est rien, lança Bronson.

      Tirus lui jeta un regard noir et fit signe à ses hommes.

      Ceux-ci se précipitèrent pour ligoter les poignets des chefs vaincus avec des cordes de chanvre. Ils les conduisirent ensuite à travers la plaine. Une longue ligne de prisonniers.

      Entraîné avec les autres, Kendrick songea soudain à Godfrey. Ils étaient partis ensemble, mais Kendrick ne l’avait pas vu depuis, ni lui, ni ses hommes. Son frère avait-il trouvé le moyen de s’échapper ? Kendrick espéra qu’il était en sécurité. Pour dire la vérité, il était presque optimiste.

      Avec Godfrey, il fallait s’attendre à tout.

      CHAPITRE QUATRE

      Godfrey chevauchait à la tête de ses hommes, flanqué de Akorth, de Fulton, de son général silésien et du commandant impérial dont il venait d’acheter généreusement la loyauté. Un large sourire éclairait son visage. Quelle satisfaction de voir la division impériale, forte de quelques milliers d’hommes, rejoindre sa cause !

      Il songea à la somme qu’il venait de leur verser, ces innombrables sacs d’or, se rappela l’expression de leurs visages… Son plan avait marché ! Il en était fou de joie. Jusqu’au dernier moment, il avait douté. Maintenant que c’était fini, il respirait plus librement. Il y a bien des façons de gagner une bataille, mais il n’y en a qu’une qui permet de gagner sans verser une seule goutte de sang. Godfrey n’était peut-être pas aussi chevaleresque ou téméraire que les autres guerriers… Mais il avait réussi. N’était-ce pas tout ce qui comptait ? Il préférait sauvegarder la vie de ses hommes en payant, plutôt que voir la moitié mourir en prenant une décision risquée.

      Godfrey avait beaucoup travaillé pour en arriver là. Il avait fait jouer tous ses contacts dans les bordels, les allées sombres et les tavernes pour découvrir qui couchait avec qui, quelles maisons closes les commandants impériaux fréquentaient et lequel d’entre eux accepterait de se faire soudoyer. Godfrey avait une meilleure connaissance de ces milieux-là que bien d’autres. Il avait passé sa vie à construire son réseau. Aujourd’hui, ses efforts servaient enfin. Tout comme l’or de son défunt père.

      Cependant, Godfrey n’était pas sûr de pouvoir leur faire confiance, du moins pas jusqu’à la fin. Il fallait qu’il profite de son avantage tant qu’il en avait le temps. C’était comme tirer à pile ou face : ces gens


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