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Une Promesse De Gloire . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Une Promesse De Gloire  - Морган Райс


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mais il glissa sur un débris et retomba, désorienté par sa dernière bouffée d'opium.

      – Sire, je vais vous aider !

      Le garçon se précipita et attrapa le bras de Gareth qui était devenu trop mince – tout juste une enveloppe de chair et d’os.

      Toutefois, Gareth avait encore de la force en réserve et, quand le garçon lui toucha le bras, il le repoussa, l'envoyant bouler de l’autre côté de la pièce.

      – Touche-moi encore et je te coupe les mains, prévint-il, bouillonnant de colère.

      Le garçon eut un mouvement de recul, effrayé. Un autre domestique fit alors son entrée, accompagné d’un homme plus âgé que Gareth reconnut vaguement. Quelque part au fond de sa mémoire, il le connaissait, mais il n’était pas sûr de l’identifier.

      – Sire, dit l’homme d’une vieille voix rocailleuse, nous vous avons attendu dans la salle du conseil la moitié de la journée. Les conseillers ne peuvent plus attendre très longtemps. Ils ont des nouvelles urgentes et doivent vous les communiquer avant la fin du jour. Viendrez-vous ?

      Gareth lui jeta un regard mauvais pour le pousser à sortir. Il se souvenait vaguement que l’homme avait servi son père. La chambre du conseil… La réunion… Tout tourbillonnait dans son esprit.

      – Qui êtes-vous ? demanda-t-il.

      – Sire, je suis Aberthol. Le conseiller et homme de confiance de votre père, répondit son interlocuteur en s’approchant.

      Tous les souvenirs revenaient lentement. Aberthol. Le conseil. La réunion. L'esprit de Gareth se mit à tournoyer et ses pensées à l’étouffer. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’on le laisse seul.

      – Laissez-moi, dit-il sèchement. Je viendrai.

      Aberthol hocha la tête et quitta hâtivement le bureau avec le domestique, en refermant la porte derrière eux.

      Gareth tomba à genoux, la tête dans les mains, tâchant de réfléchir, de rassembler ses souvenirs. Tout cela le dépassait. Les souvenirs commençaient à lui revenir, petit à petit. Le Bouclier était tombé. L'Empire avait donné l’assaut. La moitié de sa cour avait fui, menée par sa sœur. Vers Silesia… Gwendolyn… Voilà. Voilà ce qu'il avait essayé de se rappeler.

      Gwendolyn. Il la haïssait avec une passion qu'il ne pouvait décrire. Maintenant, plus que jamais, il voulait la tuer. Il avait besoin de la tuer. Tous ses ennuis dans ce monde – tout était de sa faute. Il trouverait un moyen de lui rendre la pareille ou mourrait en essayant. Puis il tuerait ses autres frères et sœurs.

      Gareth commençait à se sentir mieux, à mesure qu’il réfléchissait.

      Avec un effort suprême, il lutta pour se relever et tituba à travers la pièce, butant en chemin sur le coin d’une table. Comme il s’approchait de la porte, il aperçut un buste d'albâtre représentant son père, une sculpture que ce dernier avait aimée. Il se pencha, l’attrapa par la tête et la jeta contre le mur.

      Le buste s’y fracassa en mille morceaux et, pour la première fois ce jour-là, Gareth sourit. Peut-être que ce jour ne serait pas si mauvais après tout.

*

      Gareth entra en se pavanant dans la salle du conseil, flanqué de plusieurs domestiques, ouvrant à la volée les grandes portes de chêne, ce qui fit sursauter tout le monde dans la pièce surpeuplée. Tous se levèrent brusquement devant lui.

      En temps normal, Gareth en aurait tiré quelque satisfaction. Ce jour-là, rien ne lui importait vraiment : le souvenir du fantôme de son père et sa rage à l’idée du départ de sa sœur occupaient son esprit. Toutes ses émotions bouillonnaient en lui et il fallait qu’elles sortent, qu’elles envahissent le monde.

      Gareth tituba à travers la vaste chambre, intoxiqué par l’opium, et remonta l’allée menant au trône entre les dizaines de conseillers qui lui faisaient une haie d’honneur. Sa cour avait grandi et, aujourd'hui, on sentait ici une énergie frénétique : à ce qu’il semblait, de plus en plus de gens avaient entendu que la moitié de la Cour du Roi était partie et que le Bouclier était tombé. Il paraissait que tous ceux qui étaient restés se trouvaient là et cherchaient des réponses.

      Bien sûr, Gareth n’en avait pas à leur donner.

      Comme il monta en se pavanant les marches d'ivoire menant au trône de son père, il vit planté derrière lui, et attendant patiemment sa venue, le seigneur Kultin, le chef de ses mercenaires – son armée privée –, le seul homme demeuré à la cour en qui Gareth pouvait avoir confiance. Des dizaines de ses combattants se tenaient à ses côtés, en silence, les mains sur leurs épées, prêts à se battre jusqu'à la mort pour Gareth. C’était bien la seule chose qui puisse lui donner un peu de réconfort.

      Gareth s’assit sur son trône et balaya la salle du regard. Tant de visages. Il en reconnut quelques-uns. La plupart lui étaient inconnus. Il ne faisait confiance à aucun d'entre eux. Chaque jour, il purgeait un peu plus sa Cour. Déjà, il en avait envoyé un grand nombre aux cachots – et plus encore au bourreau. Pas un jour ne passait sans qu’il ne fasse exécuter quelques hommes au moins. Une bonne politique, selon lui : tous restaient ainsi bien en alerte et un coup d’état serait facilement évité dans ces conditions.

      Tous gardaient le silence, les yeux fixés sur lui comme dans un état second. Ils avaient l'air terrifié à la seule idée de parler. Voilà exactement ce que Gareth voulait. Rien ne le réjouissait plus que semer la terreur parmi ses sujets.

      Enfin, Aberthol fit un pas en avant, le son de sa canne se répercutant sur les pierres, et se racla la gorge.

      – Sire, commença-t-il de sa vieille voix, la Cour du Roi se trouve dans la plus grande confusion. Je ne sais pas quelles nouvelles vous sont parvenues. Le Bouclier est tombé. Gwendolyn a quitté la Cour en emmenant Kolk, Brom, Kendrick, Atme, l'Argent, la Légion et la moitié de votre armée – et la moitié de la Cour également. Ceux qui sont restés attendent vos conseils et vos instructions, pour savoir quelle sera notre prochaine étape. Les gens veulent des réponses, sire.

      – Par ailleurs, dit un autre membre du conseil que Gareth reconnut à peine, la rumeur rapporte que Andronicus a déjà franchi le Canyon et envahi le domaine de McCloud avec son armée d’un million d'hommes.

      On entendit alors dans toute la pièce des soupirs indignés et des dizaines de guerriers parmi les plus braves se mirent à chuchoter, saisis par la terreur. Un vent de panique se répandit comme une traînée de poudre.

      – Cela ne peut pas être vrai ! s’exclama un soldat.

      – Pourtant ça l’est ! insista le membre du conseil.

      – Alors tout espoir est perdu ! s’écria un autre soldat. Si les McClouds ont été renversés, l’Empire viendra pour nous. Nous n’avons aucun moyen de les retenir.

      – Nous devons discuter des termes de la capitulation, sire, dit Aberthol à Gareth.

      – La capitulation !? cria un autre homme. Nous ne céderons jamais !

      – Si nous ne le faisons pas, grogna un soldat, ils nous écraseront. Comment pourrions-nous résister à un million d'hommes ?

      Des murmures indignés éclatèrent ça et là. Les soldats et les conseillers se mirent à discuter les uns avec les autres, dans le plus grand désordre.

      Le chef du conseil fit sonner sa canne de fer sur les dalles de pierre en criant :

      – DE L’ORDRE !

      Peu à peu, la foule se calma. Tous les hommes se retournèrent et levèrent les yeux vers lui.

      – Ce sont là des décisions qu’un souverain doit prendre, pas nous, dit un des hommes du conseil. Gareth est notre Roi. Ce n’est pas à nous de discuter des termes de la reddition, ni même de décider de capituler.

      Tous se tournèrent vers Gareth.

      – Sire, dit Aberthol d’une voix qui laissait deviner une grande fatigue, que devrions-nous


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