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La Quête Des Héros . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

La Quête Des Héros  - Морган Райс


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il était dans un centre urbain, englouti par la foule.

      Il entendit un bruit fort, le gémissement des chaînes, le claquement d'un immense morceau de bois, si fort que le sol vibra. Quelques moments plus tard, il entendit un son différent, celui du claquement de sabots de chevaux sur le bois. Il baissa les yeux et se rendit compte qu'ils étaient en train de traverser un pont; en dessous d'eux, il y avait des douves. C'était un pont-levis.

      Thor sortit la tête et vit d'immenses colonnes en pierre et le portail hérissé de pointes de fer au-dessus. Ils étaient en train d'entrer par la Porte du Roi.

      C'était la porte la plus grande qu'il ait jamais vue. Il leva les yeux vers les pointes, songeant avec étonnement que si elles s'abattaient, elle le couperaient en deux. Il repéra quatre légionnaires de l'Argent du Roi qui gardaient l'entrée et son cœur se mit à battre plus vite.

      Ils parcoururent un long tunnel de pierre puis, quelques moments plus tard, le ciel apparut à nouveau. Ils étaient à l'intérieur de la Cour du Roi.

      Thor avait peine à y croire. Il y avait encore plus d'activité ici, si possible : on aurait dit qu'il y avait des milliers de gens qui s'affairaient dans toutes les directions. Il y avait de grandes étendues d'herbe, parfaitement coupée, et des fleurs qui poussaient partout. La route s'élargit, et tout au long, il y avait des baraques, des vendeurs et des bâtiments en pierre. Et au milieu de tout ça, les hommes du Roi. Des soldats en armure. Thor avait réussi.

      Tout excité, il se mit inconsciemment debout; quand il le fit, le chariot s'arrêta brusquement et le fit retomber en arrière et atterrir sur le dos dans la paille. Avant qu'il puisse se relever, il y eut le son du bois que l'on baissait et, quand il leva les yeux, il vit un vieil homme en colère, chauve, en haillons et qui le regardait d'un air renfrogné. Le conducteur du chariot tendit le bras, saisit Thor par les chevilles de ses mains caleuses et le traîna hors du chariot.

      Thor s'envola et atterrit durement sur le dos sur la route en terre en soulevant un nuage de poussière. Des rires se firent entendre autour de lui.

      “La prochaine fois que tu montes dans mon chariot, mon garçon, ça sera les chaînes pour toi ! Tu as de la chance que je n'appelle pas l'Argent dès maintenant !”

      Le vieil homme se retourna et cracha, puis remonta précipitamment sur son chariot et fouetta ses chevaux pour les faire repartir.

      Gêné, Thor reprit lentement ses esprits et se releva. Il regarda autour de lui. Un passant ou deux gloussa et Thor les regarda d'un air renfrogné jusqu'à ce qu'ils détournent le regard. Il s'épousseta et se frotta les bras; il avait mal à sa fierté mais pas au corps.

      Il retrouva le moral en regardant autour de lui, ébloui, et se rendit compte qu'il fallait qu'il soit content d'être au moins allé aussi loin. Maintenant qu'il était sorti du chariot, il pouvait regarder librement autour de lui et ce qu'il voyait était extraordinaire : la cour s'étalait jusqu'à perte de vue. En son milieu se trouvait un magnifique palais en pierre, entouré par d'écrasants murs de pierre fortifiés couronnés de parapets au sommet desquels l'armée du Roi patrouillait partout. Tout autour de lui, il y avait des pelouses vertes parfaitement entretenues, des places en pierre, des fontaines, des bosquets d'arbres. C'était une cité, et ça débordait de gens.

      Partout, toutes sortes de gens allaient et venaient, des marchands, des soldats, des dignitaires, et ils étaient tous très pressés. Il fallut à Thor plusieurs minutes pour comprendre qu'il se passait quelque chose de spécial. Alors qu'il avançait tranquillement, il vit qu'on se livrait à préparations, qu'on plaçait des chaises, qu'on érigeait un autel. On aurait dit qu'on se préparait à célébrer un mariage.

      Son cœur s'arrêta de battre quand il vit, au loin, un terrain de joute, avec sa longue allée de terre et la corde qui la coupait en deux. Sur un autre terrain, il vit des soldats jeter des lances sur des cibles distantes; sur un autre, des archers qui tiraient dans des cibles de paille. On aurait dit qu'il y avait des jeux et des concours partout. Il y avait aussi de la musique : des luths, des flûtes et des cymbales, des groupes de musiciens qui allaient çà et là, du vin, d'immenses tonneaux que l'on roulait, et de la nourriture, des tables qu'on préparait, des banquets qui s'étendaient jusqu'à perte de vue. C'était comme s'il était arrivé au milieu d'une grande fête.

      Aussi éblouissantes que soient toutes ces choses, Thor voulait quand même trouver la Légion au plus vite. Il était déjà en retard et il fallait qu'il se fasse connaître.

      Il se précipita vers la première personne qu'il vit, un homme plus âgé qui semblait, vu son tablier tâché de sang, être un boucher et qui se hâtait sur la route. Tout le monde semblait tellement pressé, ici.

      “Excusez-moi, monsieur”, dit Thor en lui saisissant le bras.

      L'homme baissa les yeux sur la main de Thor avec dédain.

      “Qu'est-ce qu'il y a, mon garçon ?”

      “Je cherche la Légion du Roi. Savez-vous où ils s'entraînent ?”

      “J'ai l'air d'une carte ?” siffla l'homme avant de partir, furieux.

      Thor fut déconcerté par son impolitesse.

      Il se précipita vers la personne suivante qu'il vit, une femme qui pétrissait de la farine sur une table longue. Il y avait plusieurs femmes à cette table, toutes en train de travailler dur, et Thor s'imagina qu'une d'elles savait forcément.

      “Excusez-moi, mesdemoiselles”, dit-il. “Sauriez-vous où s'entraîne la Légion du Roi ?”

      Elles se regardèrent les unes les autres et gloussèrent. Certaines d'entre elles n'avaient que quelques années de plus que lui.

      L'aînée se retourna et le regarda.

      “Tu cherches au mauvais endroit”, dit-elle. “Ici, nous préparons les festivités.”

      “Pourtant, on m'a dit qu'ils s'entraînaient dans la Cour du Roi”, dit Thor, perplexe.

      Le femmes se remirent à rire. L'aînée se mit les mains sur les hanches et secoua la tête.

      “On dirait que tu n'es jamais venu à la Cour du Roi. Ne sais-tu pas qu'elle est très grande ?”

      Thor rougit quand les autres femmes rirent, puis finit par partir furieusement. Il n'aimait pas qu'on se moque de lui.

      Il vit devant lui une dizaine de routes qui traversaient la Cour du Roi dans tous les sens. Il y avait au moins une dizaine d'entrées d'espacées dans les murs de pierre. Cet endroit était d'une taille et d'une étendue écrasantes. Il eut un serrement de cœur en comprenant qu'il pourrait chercher pendant des jours sans trouver ce qu'il cherchait.

      Il eut une idée : un soldat saurait sûrement où les autres s'entraînaient. Il avait peur d'aller parler à un vrai soldat du Roi mais se rendit compte qu'il n'avait pas le choix.

      Il se retourna et se précipita vers le mur, vers le soldat qui montait la garde à l'entrée la plus proche, en espérant qu'il ne le jetterait pas dehors. Le soldat se tenait droit en regardant droit devant lui.

      “Je cherche la Légion du Roi”, dit Thor de sa voix la plus brave.

      Le soldat continua à regarder droit devant lui, sans répondre.

      “J'ai dit que je cherchais la Légion du Roi !” insista Thor, plus fort, résolu à ce qu'on l'écoute.

      Au bout de plusieurs secondes, le soldat baissa les yeux avec mépris.

      “Pouvez-vous me dire où elle est ?” insista Thor.

      “Et qu'as-tu à faire avec eux ?”

      “Des choses très importantes” dit Thor avec insistance et en espérant que le soldat ne le forcerait pas à en dire plus.

      Le soldat se remit à regarder droit devant lui et à l'ignorer. Thor sentit son cœur se serrer et craint de ne jamais recevoir de réponse.

      Cependant, après ce qui sembla durer une éternité, le soldat répondit : “Prends la porte de l'est, puis dirige-toi vers le nord aussi loin que possible. Prends la troisième porte à gauche, puis tourne vers la


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