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La Quête Des Héros . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

La Quête Des Héros  - Морган Райс


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lui, Thor, de tuer un Sybold ?

      Il sentit que c'était un signe, surtout ce jour-ci. Il sentit que quelque chose d'essentiel s'était passé. Il venait de tuer la bête la plus célèbre et la plus crainte de son royaume. Tout seul. Sans arme. Ça avait l'air irréel. Personne ne le croirait.

      Il sentit le monde tournoyer quand il se demanda quel pouvoir l'avait submergé, ce que ça signifiait, qui il était vraiment. Les seules personnes connues pour détenir de tels pouvoirs étaient les Druides. Cependant, son père et sa mère n'étaient pas Druides, donc, il ne pouvait pas en être un.

      Ou alors, était-ce possible ?

      Sentant la présence de quelqu'un derrière lui, Thor se retourna et vit Argon qui se tenait là et fixait l'animal du regard.

      “Comment êtes-vous arrivé ici ?” demanda Thor, étonné.

      Argon ne fit pas attention à lui.

      “Avez-vous vu ce qui est arrivé ?” demanda Thor, encore incrédule. “Je ne sais pas comment je l'ai fait.”

      “Tu le sais, en fait”, répondit Argon. “En ton for intérieur, tu le sais. Tu es différent des autres.”

      “C'était comme … un jaillissement de puissance”, dit Thor. “Comme une force que j'avais sans le savoir.”

      “Le champ de force”, dit Argon. “Un jour, tu le connaîtras très bien. Peut-être même apprendras-tu à le contrôler.”

      Thor se saisit l'épaule; la douleur était atroce. Il baissa les yeux et vit sa main couverte de sang. Il sentit qu'il avait la tête qui tournait et s'inquiéta de ce qui lui arriverait s'il n'allait pas chercher de l'aide.

      Argon fit trois pas en avant, tendit le bras, saisit la main libre de Thor et la plaça fermement sur la blessure. Il l'y maintint, se pencha en arrière et ferma les yeux.

      Thor sentit une sensation de chaleur lui parcourir le bras. En quelques secondes, le sang poisseux sécha sur sa main et il sentit que sa douleur commençait à disparaître.

      Il baissa les yeux et eut peine à croire à ce qui lui arrivait : il était guéri. Tout ce qui restait, c'était les trois balafres infligées par les griffes, mais elles étaient cicatrisées et semblaient dater de plusieurs jours. Il n'y avait plus de sang.

      Thor regarda Argon avec stupéfaction.

      “Comment avez-vous fait ça ?” demanda-t-il.

      Argon sourit.

      “Je n'ai rien fait. C'était toi. Je n'ai fait que canaliser ton pouvoir.”

      “Mais je n'ai pas le pouvoir de guérison”, répondit Thor, déconcerté.

      “Ah bon ?” répondit Argon.

      “Je ne comprends pas. Tout ça n'a aucun sens”, dit Thor, de plus en plus impatient. “Expliquez-moi, s'il vous plaît.”

      Argon détourna le regard.

      “Il y a des choses que tu devras apprendre avec le temps.”

      Thor pensa à quelque chose.

      “Cela signifie-t-il que je peux rejoindre la Légion du Roi ?” demanda-t-il avec excitation. “Si je peux tuer un Sybold, alors, je peux tenir tête aux autres garçons.”

      “Tu le peux sûrement”, répondit-il.

      “Cependant, ils ont choisi mes frères; ils ne m'ont pas choisi, moi.”

      “Tes frères n'auraient pas pu tuer cette bête.”

      Thor le fixa en réfléchissant.

      “Mais ils m'ont déjà rejeté. Comment puis-je les rejoindre ?”

      “Depuis quand un guerrier a-t-il besoin d'une invitation ?” demanda Argon.

      Ses mots firent leur chemin dans l'esprit de Thor et il sentit son corps se réchauffer.

      “Vous dites que devrais juste me pointer ? Sans invitation ?”

      Argon sourit.

      “C'est toi qui crées ta destinée. Pas les autres.”

      Thor cligna des yeux et, un moment plus tard, Argon avait disparu. Une fois de plus.

      Thor tourna sur lui-même, regarda dans toutes les directions mais il n'y avait aucune trace de lui.

      “Par ici !” dit une voix.

      Thor se retourna et vit un immense rocher avant lui. Il sentit que la voix venait d'en haut et escalada immédiatement le grand rocher.

      Il atteint le sommet et fut étonné de ne voir aucun signe d'Argon.

      Cependant, de ce poste d'observation, il voyait au-dessus de la cime des arbres de Darkwood. Il vit où Darkwood se terminait, vit le second soleil se coucher dans un éclat vert foncé et, au-delà, la route qui menait à la Cour du Roi.

      “A toi de suivre cette route”, dit la voix. “Si tu l'oses.”

      Thor se retourna mais ne vit rien. Ce n'était qu'une voix qui résonnait. Cependant, il savait qu'Argon était là, quelque part, le poussant à agir et il sentait, en son for intérieur, qu'il avait raison.

      Sans un autre moment d'hésitation, Thor descendit maladroitement du rocher et partit pour la route lointaine en traversant le bois.

      Courant vers sa destinée.

      CHAPITRE TROIS

      Le Roi MacGil, corpulent, au torse puissant, avec une barbe qui foisonnait de poils gris, de longs cheveux de la même couleur et un front large et ridé par de nombreuses batailles, se tenait sur les remparts d'en haut de son château, sa Reine à côté de lui, et observait les festivités du jour qui commençaient. Ses terres royales s'étendaient sous lui jusqu'à perte de vue dans toute leur gloire et formaient une cité prospère murée par d'anciennes fortifications en pierre. La Cour du Roi. Des bâtiments en pierre de toutes formes et tailles, reliés par un dédale de rues tortueuses, abritaient les guerriers, les gardiens, les chevaux, l'Argent, la Légion, les gardes, la caserne, la maison des armes, l'armurerie et, parmi tous ces bâtiments, on trouvait des centaines de logis pour la multitude des sujets du Roi qui avaient choisi de résider dans l'enceinte de la cité. Entre ces rues s'étendaient des acres d'herbe, les jardins royaux, des places en pierre et des fontaines débordantes. La Cour du Roi avait été rénovée au cours des siècles, par son père et par le père de son père, et il trônait maintenant au sommet de sa gloire. C'était sans aucun doute la forteresse la plus sûre du Royaume de l'Ouest de l'Anneau.

      MacGil avait la chance d'avoir les guerriers les meilleurs et les plus fidèles qu'un roi quel qu'il soit ait jamais connu, et, de toute sa vie, personne n'avait osé l'attaquer. Il était le septième MacGil à être assis sur le trône, le gérait bien depuis trente-deux ans et avait été un roi bon et sage. Au cours de son règne, le royaume avait beaucoup prospéré. Il avait doublé la taille de son armée, agrandi ses cités, apporté l'abondance à ses sujets et personne ne se plaignait. On l'appelait 'le roi généreux' et, depuis qu'il était monté sur le trône, le royaume avait connu une période d'abondance sans précédent.

      Paradoxalement, c'était ce qui empêchait MacGil de dormir la nuit, car MacGil connaissait l'histoire de son royaume : quelle que soit l'époque, il n'y avait jamais eu une période de paix aussi longue. Il ne se demandait plus si il y aurait une attaque, mais quand. Et par qui.

      La plus grande menace se situait bien sûr au-delà de l'Anneau et venait de l'empire de sauvages qui régnait sur les Terres Sauvages extérieures et avait subjugué tous les peuples qui habitaient en dehors de l'Anneau, au-delà du Canyon. Pour MacGil et les sept générations qui l'avaient précédé, les Terres Sauvages n'avaient jamais été une menace directe. Grâce à la géographie unique de son royaume, qui avait la forme d'un cercle parfait (d'un anneau) et était séparé du reste du monde par un profond canyon d'un kilomètre de large et protégé par un champ de force actif depuis le règne du premier MacGil, ils avaient peu de raisons d'avoir peur des Terres Sauvages. A de nombreuses reprises, les sauvages


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