Un Ciel Ensorcelé . Морган РайсЧитать онлайн книгу.
un coup de poing au visage. Il la frappa si durement que son corps tout entier se renversa, et elle atterri sur le sol.la douleur pulsait à travers sa mâchoire, son visage tout entier, alors qu’elle gisait là, à peine consciente.
Luanda se sentit être soulevée bien au-dessus de la tête de Romulus, et elle regarda avec terreur alors qu’il se ruait vers le parapet du pont, s’apprêtant à la jeter par-dessus. Il cria tandis qu’il se trouvait là, la tenant au-dessus de sa tête, se préparant à la lancer.
Luanda regarda au-delà, en bas du gouffre, et sut que sa vie était sur le point de se terminer.
Mais Romulus se tint là, pétrifié, au bord du précipice, les bras tremblants, et manifestement se ravisa. Alors que sa vie ne tenait qu’à un fil, il semblait que Romulus hésitait. De toute évidence, il voulait la jeter au-dessus du parapet dans son accès de rage – pourtant il ne pouvait pas. Il avait besoin d’elle pour remplir son objectif.
Finalement, il la descendit, et enroula ses bras autour d’elle encore plus fort, chassant presque toute vie de son corps. Il se dépêcha ensuite à travers tout le Canyon, se dirigeant vers les siens.
Cette fois-ci, Luanda resta inerte, étourdie par la douleur, ne pouvant rien faire de plus. Elle avait essayé –et elle avait échoué. Maintenant tout ce qu’elle pouvait faire était de regarder son destin approcher pas à pas. Alors qu’elle était transportée à travers le Canyon, des tourbillons de brume se levèrent et l’enveloppèrent, puis disparurent tout aussi rapidement. Luanda eut l’impression d’être amenée sur une autre planète, vers un autre endroit duquel elle ne reviendrait pas.
Finalement, ils atteignirent le côté opposé du Canyon, et au moment où Romulus faisait le dernier pas, la cape sur ses épaules vibra avec un grand bruit, luisant d’un rouge luminescent. Romulus laissa tomber Luanda au sol, comme une vieille pomme de terre, et elle toucha le sol brutalement, cogna sa tête, et resta là.
Les soldats de Romulus se tinrent là, à l’entrée du pont, les yeux baissés, tous visiblement effrayés de faire un pas et de tester si le Bouclier avait vraiment disparu.
Romulus, exaspéré, empoigna un soldat, le souleva au-dessus de sa tête et le lança sur le pont, en plein dans le mur invisible qu’était auparavant le Bouclier. Le soldat leva les mains et cria, se préparant à une mort certaine alors qu’il s’attendait à être désintégré.
Mais, cette fois-ci, quelque chose de différent se passa. Le soldat continua à voler à travers les airs, atterrit sur le pont et roula encore et encore. La troupe l’observa en silence alors qu’il s’arrêtait de rouler – vivant.
Le soldat se retourna, s’assit et les regarda, lui le plus choqué d’entre tous. Il avait réussi. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : le Bouclier n’existait plus.
L’armée de Romulus laissa échapper un grand rugissement, et comme un seul être ils chargèrent. Ils déferlèrent sur le pont, se ruant sur l’Anneau. Luanda se recroquevilla, essayant de rester hors de leur passage tandis qu’ils se bousculaient devant elle, comme un troupeau d’éléphants, se dirigeant vers sa terre natale. Elle contempla la scène avec effroi.
Son pays tel qu’elle le connaissait avait disparu.
CHAPITRE TROIS
Reece se tenait au bord du cratère de lave, les yeux baissés, dans une incrédulité totale comme le sol tremblait violemment sous ses pieds. Il pouvait difficilement considérer ce qu’il venait tout juste de faire, ses muscles encore douloureux d’avoir libéré le rocher, d’avoir lancé l’Épée de la Destinée dans le gouffre.
Il venait à peine de détruire l’arme la plus puissante de l’Anneau, l’arme légendaire, l’épée de ses ancêtres depuis des générations, l’arme de l’Élu, la seule à maintenir le Bouclier. Il l’avait résolument jetée dans le cratère de lave en fusion, et de ses propres yeux l’avait vue fondre, s’embraser dans une grosse boule rougeoyante, puis disparaître dans le néant.
Perdue pour toujours.
Le sol avait alors commencé à trembler, et n’avait pas arrêté depuis. Reece avait du mal à garder son équilibre, tout comme les autres, tandis qu’il s’éloignait du bord. Il avait l’impression que le monde s’effondrait autour de lui. Qu’avait-il fait ? Avait-il détruit le Bouclier ? L’Anneau ? Avait-il commis la pire erreur de sa vie ?
Reece se rasséréna en se disant qu’il n’avait pas le choix. Le rocher et l’Épée étaient tout simplement trop lourds pour eux tous à transporter hors de cet endroit – encore mois pour escalader des murs avec – ou pour semer ces violents sauvages. Il s’était retrouvé dans une situation désespérée, et cela avait nécessité des mesures adaptées.
Leur situation, aux abois, ne s’était pas encore améliorée. Reece entendit un grand cri tout autour de lui, et un bruit s’éleva d’un millier de ces créatures, claquant des crocs d’une façon déconcertante, riant et grognant à la fois. Cela ressemblait à une armée de chacals. À l’évidence, Reece les avait énervés ; il avait volé leur précieux objet, et maintenant ils semblaient tous résignés à le lui faire payer.
La situation avait été si mauvaise quelques instants auparavant, elle était maintenant même pire. Reece repéra les autres. Elden, Indra, O’Connor, Conven, Krog et Serna – tous les yeux baissés avec effroi vers le cratère, puis se détournant et regardant autour d’eux avec désespoir. Des milliers de Faws se rapprochaient dans toutes les directions. Reece était parvenu à épargner l’Épée, mais il n’avait pas planifié au-delà, n’avait pas bien réfléchi à la manière de la mettre lui et les autres hors de danger. Ils étaient encore complètement encerclés, sans une porte de sortie.
Reece était déterminé à trouver une issue, et avec le fardeau de l’Épée ne pesant plus sur leurs épaules, ils pouvaient au moins maintenant bouger rapidement.
Reece dégaina son épée, elle siffla à travers l’air avec un bruit particulier. Pourquoi rester passif et attendre que ces créatures attaquent ? Au moins, ils périraient au combat.
« CHARGEZ ! » cria Reece aux autres.
Ils dégainèrent tous leurs armes et se rallièrent derrière lui, le suivant tandis qu’il fonçait à l’opposé du bord du cratère et droit dans l’épaisse masse de Faws, abattant son épée de tous les côtés, tuant à gauche et à droite. Près de lui, Elden leva sa hache et trancha deux têtes d’un coup, pendant qu’O’Connor bandait son arc et tirait dans sa course, éliminant tous ceux qui se tenaient sur son passage. Indra se précipita en avant et, avec son épée courte, en poignarda deux dans le cœur, tandis que Conven sortit ses deux épées et, hurlant comme un fou, chargeait, massacrant sauvagement et tuant des Faws dans toutes les directions. Serna brandissait sa masse, et Krog sa lance, protégeant leur flanc arrière.
Ils étaient une machine de guerre unie, combattant comme un seul guerrier, luttant pour leurs vies, se frayant un passage à travers l’épaisse cohue en essayant désespérément de s’échapper. Reece les conduisit au sommet d’une petite colline, visant une position dominante.
Ils glissèrent tout en avançant, le sol tremblant encore, la pente raide, boueuse. Ils perdirent de l’élan et plusieurs Faws sautèrent sur Reece, le griffant et le mordant. Il se retourna et leur donna des coups de poing ; ils étaient tenaces et s’accrochèrent à lui, mais il réussit à se libérer d’eux, en leur donnant des coups de pieds, puis en les transperçant de son épée avant qu’ils ne puissent attaquer de nouveau. Entaillé et contusionné, Reece continua à se battre, comme ils le faisaient tous, luttant pour leurs vies pour gravir la colline et s’échapper de cet endroit.
Quand ils atteignirent finalement les hauteurs, Reece eut un moment de répit. Il se tint là, le souffle court, et au loin entraperçut le mur du Canyon avant qu’il ne soit dissimulé par la brume épaisse. Il savait que c’était là-bas, leur fil d’Ariane pour retourner à la surface, et il savait qu’ils devaient l’atteindre.
Reece regarda