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Un Reve de Mortels . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Un Reve de Mortels  - Морган Райс


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essayer », dit Ario, qui s’avança alors que le garde se détournait.

      Ario attrapa le long fil de fer et passa les bras à travers la cellule, et les siens, bien plus maigres, passèrent en entier jusqu’aux épaules.

      Ces quinze centimètres supplémentaires étaient ce qu’il leur fallait. Le crochet agrippa tout juste le bout de l’écharpe rouge, et Ario commença à la tirer vers lui. Il s’arrêta quand le garde, qui faisait face à une autre direction, assoupi, leva la tête et regarda autour de lui. Ils attendirent tous, en sueur, priant pour que le garde ne regarde pas dans leur direction. Ils patientèrent pendant ce qui parut être une éternité, jusqu’à ce qu’enfin le garde recommence à somnoler.

      Ario tira l’écharpe de plus en plus près, la faisant glisser à travers le sol de la prison, jusqu’à ce finalement elle passe à travers les barreaux et dans la cellule.

      Godfrey tendit la main, mit l’écharpe, et ils s’éloignèrent tous de lui, pleins de crainte.

      « Que diable fais-tu ? » demanda Merek. « L’écharpe est recouverte de la peste. Tu peux nous infecter tous. »

      Les autres prisonniers de la cellule reculèrent, eux aussi.

      Godfrey se tourna vers Merek.

      « Je vais commencer à tousser, et je ne vais pas m’arrêter », dit-il, portant l’écharpe, une idée s’imposant dans son esprit. « Quand le garde viendra, il verra mon sang et cette écharpe, et vous lui direz que j’ai la peste, qu’ils ont fait une erreur en ne me séparant pas. »

      Godfrey ne perdit pas de temps. Il commença à tousser violemment, prit le sang sur son visage et l’étala de haut en bas de son corps pour le faire paraître pire. Il toussa plus fort qu’il ne l’avait jamais fait, jusqu’à ce qu’au bout du compte il entende la porte de la cellule s’ouvrir et le garde rentrer.

      « Faites taire votre ami », dit le garde. « Vous avez compris ? »

      « Il n’est pas un ami », répondit Merek. « Seulement un homme que nous avons rencontré. Un homme qui a la peste. »

      Le garde, préoccupé, baissa les yeux, vit l’écharpe rouge et ses yeux s’écarquillèrent.

      « Comment est-il arrivé là-dedans ? » demanda le garde. « Il aurait dû être séparé. »

      Godfrey toussait encore et encore plus, son corps tout entier était tenaillé par une quinte de toux.

      Il sentit rapidement des mains rudes se saisir de lui et le trainer dehors, le pousser. Il tituba à travers le hall, et avec une dernière poussée, il fut jeté dans la fosse avec les victimes de la peste.

      Godfrey était étendu sur les corps infectés, essayait de ne pas respirait trop fort, de détourner la tête, et de ne pas respirer la maladie de l’homme. Il pria Dieu pour ne pas l’attraper. Ce serait une longue nuit, d’être allongé là.

      Mais il n’était plus gardé à présent. Et quand il ferait jour, il se lèverait.

      Et il frapperait.

      CHAPITRE HUIT

      Thorgrin se sentit plonger vers le fond de l’océan, la pression s’accumulant dans ses oreilles tandis qu’il coulait dans les eaux glaciales, il avait l’impression d’être transpercé par des millions de dagues. Pourtant tandis qu’il s’enfonçait plus profondément, la plus étrange des choses se produisit : la lumière ne s’assombrit pas, mais se fit plus brillante. Alors qu’il battait des jambes et des bras, en train de couler, tiré vers le bas par le poids de la mer, il regarda vers le bas et fut surpris de voir, dans un nuage de lumière, la dernière personne qu’il s’attendait à voir là : sa mère. Elle lui sourit, la lumière si intense qu’il pouvait à peine voir son visage, et elle tendit les mains vers lui avec des bras aimants alors qu’il coulait, se dirigeant droit vers elle.

      « Mon fils », dit-elle, la voix claire comme le cristal malgré les eaux. « Je suis là avec toi. Je t’aime. Ce n’est pas encore ton temps. Sois fort. Tu as passé le test, cependant il y en a encore plusieurs à venir. Fais face au monde et n’oublie jamais qui tu es. N’oublie jamais : ton pouvoir ne vient pas de tes armes, mais d’à l’intérieur de toi. »

      Thorgrin ouvrit la bouche pour lui répondre, mais comme il le faisait, il se retrouva englouti par les eaux, déglutissant, et coulant.

      Thor se réveilla en sursaut, regardant tout autour, se demandant où il était. Il sentit une matière rêche sur ses poignets et se rendit compte qu’il était ligoté, les mains dans le dos, contre un poteau de bois. Il parcourut la cale sombre du regard, sentit le roulis, et sut immédiatement qu’il était sur un navire. Il pouvait le dire par la manière dont son corps bougeait, par les rayons de lumière qui rentraient, par l’odeur moisie des hommes piégés sous le pont.

      Thorgrin regarda autour de lui, aussitôt sur ses gardes, se sentant faible, et il essaya de se rappeler. La dernière chose dont il se souvenait était ce terrible orage, le naufrage, lui et ses hommes tombant du bateau. Il se souvint d’Ange, se souvint de l’agripper comme si sa vie en dépendait, et il se souvint de l’épée à sa ceinture, l’Épée de la Mort. Comment avait-il survécu ?

      Thor regarda tout autour, se demandant comment il était en train de naviguer en mer, confus, à cherchant désespérément ses frères, Ange. Il se sentit soulagé en distinguant des formes dans l’obscurité, et les vits tous non loin, attachés avec des cordes aux poteaux : Reece et Selese, Elden et Indra, Matus, O’Connor, et à quelques mètres d’eux, Ange. Thor était ravi de voir qu’ils étaient en vie, même s’ils paraissaient épuisés, abattus par l’orage et les pirates.

      Thor entendit des rires tapageurs, se disputant, s’encourageant, quelque part au-dessus, puis ce qui sonnait comme des explosions à ses oreilles tandis que des hommes tombaient les uns sur les autres sur le pont creux, et il se souvint : les pirates. Ces mercenaires qui avaient essayé de le couler dans la mer.

      Il reconnaîtrait ce son n’importe où, celui d’individus rustres, en mer sans occupation, cruels – il en avait trop rencontré avant. Il réalisa, en chassant ses rêves, qu’il était leur prisonnier maintenant, et il lutta avec ses liens, tentant de se libérer.

      Mais il ne le pouvait pas. Ses bras étaient bien attachés, tout comme l’étaient ses chevilles. Il n’irait nulle part.

      Thorgrin ferma les yeux, essaya de faire appel au pouvoir au fond de lui, le pouvoir dont il savait qu’il pouvait déplacer des montagnes s’il le décidait.

      Mais rien ne vint. Il était trop exténué par l’épreuve du naufrage, sa force était encore trop faible. Il savait de ses expériences passées qu’il avait besoin de temps pour récupérer. Du temps, il le savait, qu’il n’avait pas.

      « Thorgrin ! » s’éleva une voix soulagée, transperçant l’obscurité. C’était une voix qu’il reconnut bien, et il jeta un coup d’œil pour voir Reece, attaché à quelques mètres de là, le dévisageant avec joie. « Tu es vivant ! » ajouta-t-il.

      « Nous ne savions pas si tu t’en sortirais ! »

      Thor se tourna pour voir O’Connor attaché de l’autre côté, également heureux.

      « J’ai prié pour toi chaque minute », dit une voix douce et tendre dans l’obscurité.

      Thor regarda à côté pour voir Ange, des larmes de joie dans les yeux, et il put sentit combien elle se souciait de lui.

      « Tu lui dois la vie, tu sais », dit Indra. « Quand ils t’ont libéré, c’est elle qui a plongé et t’a ramené. Sans son courage tu ne serais pas assis ici maintenant. »

      Thor dévisagea Ange avec un respect renouvelé, un nouveau sentiment de reconnaissance et de dévotion.

      « Petite, je trouverais une manière de te rendre la pareille », lui dit-il.

      « Tu


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