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Un Reve de Mortels . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Un Reve de Mortels  - Морган Райс


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voix ferme derrière eux. « Nous sommes les seuls. Tous les autres sont morts. »

      Darius eut l’impression d’avoir été frappé à l’estomac. Il avait le sentiment d’avoir abandonné tout le monde, et malgré lui, il sentit une larme couler le long de sa joue.

      Il avait envie de sangloter. Une partie de lui voulait mourir. Il pouvait difficilement le concevoir : tous ces guerriers issus de tous ces villages d’esclaves… Cela avait été le début de ce qui allait être la plus grande révolution de tous les temps, une qui aurait changé la face de l’Empire pour toujours.

      Et elle s’était achevée brusquement par un massacre de masse.

      Désormais toute chance de liberté était détruite.

      Tandis que Darius marchait, à l’agonie à cause de ses blessures et contusions, des entraves de fer rentrant dans sa peau, il regarda autour de lui et commença à se demander où il était. Il se demanda qui étaient ces prisonniers, et où ils étaient menés. En les examinant, il réalisa qu’ils étaient tous à peu près de son âge, et ils semblaient extraordinairement en bonne forme. Comme s’ils étaient tous des combattants.

      Ils passèrent un tournant dans le tunnel sombre, et la lumière du soleil les rencontra soudain, se déversant à travers les barreaux de fer au-devant, au bout du tunnel. Darius fut brutalement poussé en avant, frappé dans les côtes par une matraque ; il se précipita en avant avec les autres jusqu’à ce que les barreaux soient ouverts, et qu’on lui donne un dernier coup de pied, dans la lumière du jour.

      Darius trébucha avec les autres et ils tombèrent tous, en groupe, dans la poussière. Darius en recracha et leva ses mains pour se protéger de la lumière crue du soleil. D’autres roulèrent sur lui, tous emmêlés par les entraves.

      « Relevez-vous ! » cria un contremaître.

      Ils marchèrent de garçon en garçon, les frappant avec des matraques, jusqu’à ce qu’enfin Darius de remette péniblement sur pieds. Il trébucha tandis que les autres, enchaînés à lui, tentaient de retrouver leur équilibre.

      Ils étaient debout et faisaient face au centre d’une cour circulaire et poussiéreuse, d’environ quinze mètres de diamètre, encadrée de hauts murs de pierre, et des barreaux à toutes les ouvertures. Devant eux, debout au centre, les dévisageant avec un air renfrogné, se tenait un contremaître de l’Empire, à l’évidence leur commandant. Il était menaçant, plus grand que les autres, avec ses cornes et peau jaunes, et ses yeux rouges brillants, sans chemise, les muscles saillants. Il portait une armure noire sur les jambes, des bottes, et du cuir clouté aux poignets. Il arborait les titres d’un officier de l’Empire, et il faisait les cent pas, les examinait avec désapprobation.

      « Je suis Morg », dit-il, la voix sombre, tonitruante d’autorité. « Vous vous adresserez à moi en tant que monsieur. Je suis votre nouveau gardien. Je suis toute votre vie à présent. »

      Il respirait tout en marchant, sonnant plus comme un grondement.

      « Bienvenue dans votre nouvelle maison », continua-t-il. « Votre foyer temporaire, je précise. Car avant que la lune soit levée, vous serez tous morts. Je vais prendre beaucoup de plaisir à vous voir mourir, en fait. »

      Il sourit.

      « Mais tant que vous êtes là », ajouta-t-il, « vous vivrez. Vous vivrez pour me satisfaire. Vous vivrez pour faire plaisir aux autres. Vous vivrez pour contenter l’Empire. Vous êtes nos objets de divertissement maintenant. Nos choses de spectacle. Notre divertissement signifie votre mort. Et vous le réaliserez bien. »

      Il esquissa un sourire cruel tout en continuant à faire les cent pas et en les étudiant. Un grand cri s’éleva quelque part au loin, et le sol tout entier trembla sous les pieds de Darius. Cela sonnait comme le cri de centaines de milliers de personnes assoiffées de sang.

      « Entendez-vous ce cri ? » demanda-t-il. « C’est celui de la mort. Une soif de mort. Là-bas, derrière ces murs, s’étend la grande arène. Dans celle-ci, vous vous battrez contre d’autres, vous vous battrez vous-même, jusqu’à ce qu’aucun d’entre vous ne reste. »

      Il soupira.

      « Il y aura trois tours de combat », ajouta-t-il. « Durant le dernier, si aucun d’entre vous survit, il vous sera accordé votre liberté, une chance de vous battre dans la plus grande des arènes. Mais n’ayez pas trop d’espoir : personne n’a jamais survécu aussi longtemps. »

      « Vous ne mourrez pas rapidement », ajouta-t-il. « Je suis ici pour m’en assurer. Je veux que vous mouriez lentement. Je veux que vous soyez de bons objets de divertissement. Vous apprendrez à vous battre, et l’apprendrez bien, pour prolonger notre plaisir. Car vous n’êtes plus des hommes. Vous n’êtes pas des esclaves. Vous êtes moins que des esclaves : vous êtes des gladiateurs maintenant. Bienvenue dans votre nouveau, et dernier rôle. Cela ne durera pas longtemps. »

      CHAPITRE CINQ

      Volusia marchait dans le désert, ses centaines de milliers d’hommes derrière elle, le son de leurs bottes emplissant les cieux. C’était un doux bruit à ses oreilles, celui de l’ascension, de la victoire. Elle regarda au loin tout en avançant, et elle fut satisfaite de voir des corps s’alignant à l’horizon, partout sur les durs sables secs en périphérie de la capitale de l’Empire. Des milliers d’entre eux, étendus, tous parfaitement immobiles, allongés sur le dos et regardant vers le ciel avec douleur, comme s’ils avaient été aplatis par un gigantesque raz-de-marée.

      Volusia savait qu’il ne s’agissait pas d’un raz-de-marée. C’étaient ses sorciers, les Voks. Ils avaient jeté un sort puissant, et avaient tué tous ceux qui pensaient qu’ils pouvaient la prendre en embuscade et la tuer.

      Volusia sourit d’un air suffisant tout en marchant, en voyant son ouvrage, se délectant en ce jour de victoire, d’avoir encore une fois été plus intelligente que ceux qui voulaient la tuer. C’étaient tous les chefs de l’Empire, tous de grands hommes, des hommes qui n’avaient jamais connu la défaite auparavant, et la seule chose se tenant entre elle et la capitale. À présent ils étaient là, tous ces dirigeants de l’Empire, tous les hommes qui avaient osé défier Volusia, tous les hommes qui avaient pensé qu’ils étaient plus futés qu’elle – tous morts.

      Volusia avançait au milieu d’eux, parfois évitant les corps, parfois les enjambant, et parfois, quand elle en avait envie, elle marchait dessus. Elle éprouvait une grande satisfaction à sentir la chair de l’ennemi sous ses bottes. Cela lui donnait l’impression d’être à nouveau un enfant.

      Volusia leva les yeux et vit la capitale droit devant, ses immenses dômes dorés étincelant distinctement au loin, vit les murs imposants l’encerclant, de trente mètres de haut, remarqua l’entrée, encadrée par des portes voûtées et dorées, et sentit le frémissement de son destin se dérouler devant elle. Maintenant, rien ne se tenait entre elle et son siège de pouvoir final. Plus de politiciens, de dirigeants ou de commandants ne pouvaient se mettre en travers de son chemin pour revendiquer le pouvoir, hormis elle. La longue marche, sa prise d’une cité après l’autre durant toutes ces lunes, son accumulation d’armées une cité à la fois – finalement, tout revenait à cela. Juste derrière ces murs, juste derrière ces brillantes portes dorées, se trouvait sa dernière conquête. Bientôt, elle serait à l’intérieur, elle prendrait le trône, et quand elle l’aurait fait, il n’y aurait rien ni personne pour l’arrêter. Elle prendrait le commandement de toutes les armées de l’Empire, de toutes ses provinces et régions, les quatre cornes et les deux pointes, et enfin, chaque créature de l’Empire, jusqu’à la dernière, devrait la déclarer – une humaine – leur commandante suprême.

      Encore plus, ils devraient l’appeler Déesse.

      Cette pensée la fit sourire. Elle érigerait des statues d’elle-même dans chaque cité, devant chaque lieu de pouvoir ; elle nommerait des vacances d’après elle-même, ferait se saluer les gens par son nom, et l’Empire ne connaîtrait bientôt pas de nom hormis le


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