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Prestation de Serment. Джек МарсЧитать онлайн книгу.

Prestation de Serment - Джек Марс


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Et si dans deux ans, Gunner ne jouait plus à des jeux imaginaires ? C’était un véritable fouillis dans la tête de Luke.

      Oui, c’était horrible. Et ça n’aurait jamais dû arriver. Mais ils avaient fait face à des problèmes encore plus importants. Luke, Ed Newsam et une petite poignée d’autres personnes avaient réussi à déjouer une violente tentative de coup d’état, et ils avaient remis en place ce qui restait du gouvernement démocratiquement élu des États-Unis. Il était possible qu’ils aient sauvé la démocratie américaine elle-même.

      C’était une bonne chose, mais Becca ne semblait pas très intéressée par ça pour l’instant.

      Elle était assise à la table de la cuisine dans un peignoir bleu et elle buvait sa deuxième tasse de café. « C’est facile à dire pour toi. Cette maison est dans ma famille depuis une centaine d’années. »

      Les longs cheveux de Rebecca flottaient sur ses épaules. Ses yeux bleus étaient encadrés par des cils épais. Luke trouva que ses traits avaient l’air tirés. Et ça le rendait malade. Il était malade de penser à tout ce qui était arrivé, mais il ne savait pas quoi lui dire pour qu’elle se sente mieux.

      Une larme coula sur la joue de Becca. « Mon jardin est là-bas, Luke. »

      « Je sais. »

      « Je ne peux plus travailler dans mon jardin parce que j’ai peur. J’ai peur dans ma propre maison, une maison où je vais depuis que je suis née. »

      Luke resta silencieux.

      « Et monsieur et madame Thompson… ils sont morts. Tu le sais ça, non ? Ces hommes les ont tués. » Elle regarda Luke d’un air dur. Ses yeux exprimaient la colère. Becca avait tendance à se fâcher sur lui, parfois pour des broutilles. Parce qu’il n’avait pas fait la vaisselle ou il avait oublié de sortir les poubelles. Quand elle était fâchée sur lui, elle avait un regard semblable à celui qu’elle avait pour l’instant. Luke l’appelait le regard de reproche. Et à cet instant précis, pour Luke, ce regard était de trop.

      Il revit mentalement l’image de ses voisins, monsieur et madame Thompson. Si Hollywood devait faire un casting pour un gentil couple âgé de voisins, ce seraient exactement les Thompson. Il les aimait beaucoup et il n’aurait jamais voulu que leur vie se termine ainsi. Mais beaucoup de personnes sont mortes ce jour-là.

      « Becca, je n’ai pas tué les Thompson, OK ? Je suis désolé qu’ils soient morts et je suis vraiment désolé que vous ayez été enlevés, toi et Gunner – j’en serai désolé le reste de ma vie et je ferai tout mon possible pour arranger les choses. Mais ce n’est pas moi qui ai fait tout ça. Je n’ai pas tué les Thompson. Je n’ai pas envoyé des hommes pour vous enlever. On dirait que tu mélanges tout dans ton esprit et je ne suis pas d’accord. »

      Il fit une pause. Ça aurait été un bon moment pour arrêter de parler mais il ne le fit pas. Les mots sortaient de sa bouche comme un raz-de-marée.

      « Tout ce que j’ai fait, c’est lutter à travers un blizzard de coups de feu et de bombes. Des gens ont essayé de me tuer toute la journée et toute la nuit. On m’a tiré dessus, une bombe a explosé près de moi, on a essayé de me tuer sur la route. Et j’ai sauvé la Présidente des États-Unis, ta Présidente, d’une mort certaine. C’est ça, ce que j’ai fait. »

      Il haleta, comme s’il venait de faire un sprint.

      Il regrettait tout. C’était vrai. Ça lui faisait du mal de penser que le boulot qu’il faisait pouvait lui avoir causé de la peine. Ça lui faisait plus mal qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer. C’était exactement la raison pour laquelle il avait quitté ce boulot l’année dernière, mais il avait été rappelé cette nuit-là – une nuit qui s’était prolongée par une journée et une autre nuit interminable. Une nuit durant laquelle il avait pensé qu’il avait perdu sa famille à jamais.

      Becca ne lui faisait plus confiance. Il le voyait bien. Sa présence l’effrayait. Il était la raison de tout ce qui leur était arrivé. Il vivait une vie dangereuse, il était téméraire et il allait finir par les faire tuer, elle et leur seul fils.

      Des larmes coulèrent silencieusement sur le visage de Becca. Une longue minute s’écoula.

      « Est-ce que ça a vraiment de l’importance ? » dit-elle.

      « Quoi ? »

      « Est-ce que ça a vraiment de l’importance qui est le Président ? Si Gunner et moi, on avait été tués, est-ce que ça aurait vraiment été important pour toi de savoir qui était Président des États-Unis ? »

      « Mais vous êtes vivants, » dit-il. « Vous n’êtes pas morts. Vous êtes vivants et vous allez bien. C’est une grosse différence. »

      « OK, » dit-elle. « Oui, c’est vrai, on est vivant. » Mais c’était un consentement sans en être un.

      « Il faut que je te dise quelque chose, » dit Luke. « Je prends ma retraite. J’arrête. Il se pourrait que j’aie encore quelques réunions dans les prochains jours, mais je ne pars plus en mission. J’ai fait ma part. Maintenant, c’est fini. »

      Elle secoua légèrement la tête. Comme si elle n’avait plus l’énergie pour bouger. « Tu as déjà dit ça. »

      « Oui. Mais cette fois-ci, je le pense. »

      ***

      « Il faut que le bateau soit toujours bien en équilibre. »

      « OK, » dit Gunner.

      Lui et son père étaient occupés à charger le bateau d’équipement. Gunner portait un jean, un t-shirt et un grand chapeau de pêcheur pour protéger son visage du soleil. Il portait également des lunettes de soleil Oakley que son père lui avait données. Il avait d’ailleurs exactement les mêmes.

      Le t-shirt n’était pas trop mal – il était inspiré du film 28 jours plus tard, un film d’horreur britannique plutôt sympa avec des zombies. Le problème, c’est qu’il n’y avait aucun zombie sur le t-shirt. C’était juste un symbole rouge de danger biologique sur un fond noir. Il se dit que c’était logique. Les zombies dans le film n’étaient pas vraiment des morts-vivants. C’étaient des gens qui avaient été infectés par un virus.

      « Positionne cette glacière de travers, » dit son père.

      Son père utilisait parfois des mots bizarres quand ils allaient pêcher. Ça faisait souvent rire Gunner. « De travers ! » cria-t-il. « Oui, mon capitaine. »

      Son père fit un mouvement de la main pour indiquer la position qu’il voulait ; de travers, vers le milieu, et non pas à l’arrière là où Gunner l’avait placée. Gunner fit glisser la grosse glacière bleue pour la mettre à l’endroit indiqué.

      Ils étaient debout, l’un en face de l’autre. Son père le regarda d’un air bizarre, derrière ses lunettes de soleil. « Comment est-ce que tu te sens ? »

      Gunner hésita. Il savait qu’ils étaient préoccupés à son sujet. Il les avait entendus murmurer son nom pendant la nuit. Mais il allait bien. Vraiment. Il avait eu très peur et il était toujours un peu effrayé. Il avait également beaucoup pleuré et c’était tant mieux. Il fallait parfois pleurer. Il ne fallait pas garder ses sentiments pour soi.

      « Gunner ? »

      Apparemment, il ferait mieux d’en parler.

      « Papa, tu tues parfois des gens, n’est-ce pas ? »

      Son père hocha la tête. « Oui, parfois. Ça fait partie de mon boulot. Mais je ne tue que les méchants. »

      « Et comment est-ce que tu fais la différence ? »

      « C’est parfois difficile à dire. Mais parfois, c’est très facile. Les méchants font du mal aux gens qui sont plus faibles qu’eux, ou à des personnes innocentes qui ne demandent rien à personne. Mon boulot, c’est


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