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Le Piège Zéro. Джек МарсЧитать онлайн книгу.

Le Piège Zéro - Джек Марс


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que vous soyez protégées de tout.”

      Il ne savait pas d’où lui étaient venus les mots, mais ils lui paraissaient être autant à son propre bénéfice qu’à celui de ses filles. C’était une leçon qu’il avait vraiment besoin d’apprendre. “Et ça ne veut pas dire que je n’essaierai pas,” ajouta-t-il. “Je n’arrêterai jamais d’essayer de vous garder en sécurité. Comme vous devez toujours essayer, vous aussi, d’assurer votre propre sécurité.”

      “Comment ?” demanda Sara. L’air distant était revenu dans ses yeux. Reid savait exactement à quoi elle pensait : comment elle, une jeune fille de quatorze ans pesant quarante kilos toute mouillée pouvait empêcher quelque chose comme l’incident de se produire à nouveau ?

      “Eh bien,” dit Reid, “apparemment ta sœur a esquivé la bibliothèque pour se rendre à des cours d’auto-défense.”

      Sara tourna vivement les yeux vers sa sœur. “C’est vrai ?”

      Maya fit les gros yeux. “Merci d’avoir vendu la mèche, Papa.”

      Le regard de Sara se posa de nouveau sur lui. “Je veux apprendre à tirer avec une arme.”

      “Wow.” Reid leva une main. “Allons-y doucement. Ce n’est pas une demande à prendre à la légère…”

      “Pourquoi pas ?” renchérit Maya. “Tu ne nous crois pas assez responsables ?”

      “Bien sûr que si,” répliqua-t-il immédiatement, “C’est juste que…”

      “Tu as dit qu’il fallait qu’on assure notre propre sécurité nous aussi,” ajouta Sara.

      “Oui, je l’ai dit, mais il y a d’autres moyens de…”

      “Mon ami Brent va chasser avec son père depuis qu’il a douze ans,” le coupa Maya. “Il sait tirer au fusil. Alors pourquoi pas nous ?”

      “Parce que c’est différent,” répondit Reid avec insistance. “Et ne vous liguez pas contre moi. C’est injuste.” Jusqu’ici, il avait trouvé que ça se passait plutôt bien mais, à présent, elles utilisaient ses propres mots contre lui. Il pointa Sara du doigt. “Tu veux apprendre à tirer ? Pas de souci. Mais uniquement avec moi. Et d’abord, il faut que tu reprennes l’école et je veux lire des rapports positifs de la part du Dr. Branson. Quant à toi,” dit-il en désignant Maya, “plus de cours secrets d’auto-défense, ok ? Je ne sais pas ce que ce type t’enseigne, mais si vous voulez apprendre à vous battre et à vous défendre, vous me demandez.”

      “Vraiment ? Tu m’apprendras ?” Maya semblait enthousiasmée à cette idée.

      “Oui, je le ferai.” Il attrapa son menu et l’ouvrit. “Si tu as d’autres questions, j’y répondrai. Mais je pense que c’est déjà pas mal pour une seule soirée, non ?”

      Il s’estimait chanceux que Sara ne lui ait posé aucune question à laquelle il n’aurait pas su quoi répondre. Il n’avait pas envie de devoir expliquer le suppresseur de mémoire… ça aurait pu compliquer les choses et renforcer leurs doutes sur qui il était vraiment. Mais il n’avait pas non plus envie de répondre qu’il ne savait pas quelque chose. Elles auraient immédiatement pensé qu’il leur cachait des trucs.

      Il faut régler ça, pensa-t-il. Il fallait qu’il s’en occupe, et vite. Plus d’attente ni d’excuses.

      “Et sinon,” dit-il par-dessus son menu, “ça vous dirait de visiter Zurich demain ? C’est une ville magnifique. Je vous promets des tonnes d’histoire, de shopping et de culture.”

      “Carrément,” accepta Maya. Mais Sara ne répondit pas. Quand Reid regarda de nouveau par-dessus son menu, elle avait le visage pensif et les sourcils froncés. “Sara ?” demanda-t-il.

      Elle leva les yeux vers lui. “Est-ce que Maman savait ?”

      La question avait déjà été évoquée une fois, quand Maya l’avait posée moins d’un mois plus tôt, mais il fut tout aussi surpris de l’entendre de la bouche de Sara.

      Il secoua la tête. “Non, elle n’était pas au courant.”

      “Est-ce que ce n’est pas…” Elle hésitait, mais elle prit une profonde inspiration pour se donner le courage de parler, “Est-ce que ne rien dire, ce n’est pas un peu comme mentir ?”

      Reid replia son menu et le posa sur la table. Soudain, il n’avait plus faim du tout. “Si, ma chérie. C’est exactement comme mentir.”

      *

      Le lendemain matin, Reid et les filles prirent le train allant au nord, depuis Engelberg jusqu’à Zurich. Ils n’avaient pas reparlé de son passé, ni de l’incident. Si Sara avait d’autres questions, elle les gardait pour elle, du moins pour l’instant.

      Au lieu de ça, ils profitèrent des vues panoramiques sur les Alpes suisses durant le trajet en train de deux heures, tout en prenant des photos par la fenêtre. Ils passèrent ensuite le reste de la matinée à admirer l’architecture médiévale à couper le souffle de la vieille ville et à se balader sur les berges de la rivière Limmat. Même si elles clamaient ne pas apprécier l’histoire autant que lui, les deux filles furent ébahies par la beauté de la cathédrale Grossmünster du douzième siècle. Toutefois, elles se mirent à râler quand Reid commença à leur faire un cours sur Huldrych Zwingli et ses réformes religieuses du seizième siècles ayant eu lieu ici.

      Même si Reid passait un super moment avec ses filles, son sourire était au moins partiellement forcé. Il était anxieux à l’idée de ce qui allait se passer ensuite.

      “On fait quoi maintenant ?” demanda Maya après leur déjeuner dans un petit café avec vue sur la rivière.

      “Vous savez ce qui serait vraiment top après un repas comme ça ?” dit Reid. “Un film.”

      “Un film,” répéta platement son ainée. “Ouais, je crois que nous avons vraiment bien fait de faire tout ce trajet jusqu’en Suisse pour faire un truc que nous pouvons faire à la maison.”

      Reid sourit. “Pas n’importe quel film. Le Musée National Suisse n’est pas loin et ils diffusent un documentaire sur l’histoire de Zurich depuis le Moyen Âge jusqu’à maintenant. Ça a l’air cool, pas vrai ?”

      “Non,” dit Maya.

      “Pas vraiment,” appuya Sara.

      “Euh. Eh bien, c’est moi le père et j’ai décidé qu’on irait le voir. Ensuite, nous ferons tout ce que vous voudrez toutes les deux et je ne me plaindrai pas. Je vous le promets.”

      Maya soupira. “Ça me paraît honnête. Passe devant.”

      Moins de dix minutes plus tard, ils arrivèrent devant le Musée National Suisse, qui diffusait réellement un documentaire sur l’histoire de Zurich. Et Reid avait vraiment envie de le voir. Pourtant, même s’il avait acheté trois tickets, il ne comptait en utiliser que deux.

      “Sara, est-ce que tu as besoin d’aller aux toilettes avant qu’on entre ?” demanda-t-il.

      “Bonne idée.” Elle se dirigea vers les toilettes, et Maya allait la suivre, quand Reid l’attrapa rapidement par le bras.

      “Attends. Maya… Je dois y aller.”

      Elle cligna des yeux en le dévisageant. “Quoi ?”

      “J’ai un truc à faire,” dit-il rapidement. “J’ai un rendez-vous.”

      Maya leva un sourcil inquisiteur. “Pour faire quoi ?”

      “Ça n’a rien à voir avec la CIA. Du moins, pas directement.”

      Elle prit un air dépité. “Je n’arrive pas à y croire.”

      “Maya, je t’en prie,” implora-t-il. “C’est important pour


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