Des Choses Dangereuses (Les Liens Du Sang-Livre 3). Amy BlankenshipЧитать онлайн книгу.
était Micah. Il avait pris l'habitude d'y venir la voir et de signer pour qu'elle sorte les week-ends et vacances. C'est quand ils étaient allés dans la forêt qu'il lui avait appris à se battre, avec et sans armes.
Lorsqu'ils ne s'entraînaient pas, ils se transformaient pour aller courir, savourant leur délicieuse liberté. Grâce à Micah, elle était plus intelligente, plus vive, et plus dure que la plupart des métamorphes femelles. Micah avait toujours été son héros et il était le seul de la famille qui ne pensait pas qu'être une fille constituait un handicap.
Elle se rappelait encore la première fois où Micah était venu la chercher à l'école pour le week-end. Ils étaient partis dans les forêts et avaient campé, avant que Micah ne lui annonce qu'ils allaient courir. Alicia n'avait jamais vu une telle opportunité se présenter à elle auparavant, et elle était si excitée que quand ils avaient changé de forme, elle avait démarré à toute vitesse et avait exécuté trois tours complets autour du camp.
Quand elle s'était arrêtée dans sa course, elle avait tourné son regard sur Micah qui se tenait les côtes, en proie à un gros fou rire. Au début elle avait cru qu'il se moquait d'elle, mais il s'était avéré qu'il se moquait de la stupidité de leur famille. Aucun d'entre eux n'avait pris le temps de lui transmettre son héritage de couguar, ni ne lui avait beaucoup laissé la permission de courir. La contempler toute à sa liberté lui donnait l'impression de voir un chaton s'aventurer au-dehors pour la première fois.
Elle avait grandi en pensant que tous les vampires étaient des monstres parce que c'était le discours que Nathaniel avait tenu auprès de ses enfants. Nathaniel s'était trompé. Si Kane n'avait pas été libéré de la tombe à laquelle son père l'avait condamné, elle aurait certainement été tuée au cimetière l'autre nuit.
Elle était reconnaissante à Kane d'avoir été là pour la sauver mais elle n'allait pas pour autant arrêter de chercher son frère bien-aimé. Elle serait beaucoup plus attentive, cette-fois-ci. Elle pouvait remercier Kane pour autre chose, aussi... grâce à lui, Michael l'avait embrassée. Elle se demanda si Michael n'avait vu qu'une enfant en la regardant. Quelque part, elle en doutait. Elle sourit à son reflet. Ç’avait été un baiser terrible.
Elle pivota devant le miroir afin de s'assurer qu'elle ne ressemblait pas à l'enfant qu'ils voyaient tous en la regardant. Sa jupe en cuir noir était fendue de l'ourlet jusqu'à mi-cuisse et elle l'avait intentionnellement laissée à moitié dé-zippée. Sa chemise noire était faite principalement d'une matière fine et légère, avec une brassière très étroite en soie en dessous.
Elle cacha une ou deux mèches de ses cheveux blonds sous une perruque de Cléopâtre qu'elle avait dégoté dans une malle de costumes pour Halloween entreposée au grenier. Bien qu'elle devait reconnaître que cette tenue moulante la rendait terriblement sexy.
Elle aurait parié que si Quinn, ou quiconque la connaissant, la voyait à ce moment-là, ils n'auraient pas deviné le moins du monde qui elle était. Quinn était si occupé à filer Kat à la trace et à tenter de faire comme si ce n'était pas le cas, qu'il n'avait de toute façon accordé aucune attention à Alicia. Maintenant que lui et Kat étaient ensemble… il avait tourné toute son attention sur sa compagne. Tout ce qu'il avait fait avait consisté à engager deux vigiles métamorphes pour surveiller Alicia et lui avait ordonné de rester hors de vue jusqu'à ce qu'ils aient décidé quand ce ne serait plus risqué pour elle de venir jouer.
Ses gardes du corps étaient bêtes comme leurs pieds, tout dans les muscles et rien dans la tête. Il n'en avait pas fallu beaucoup pour qu'elle les roule et s'échappe de sa petite prison. Elle allait chercher Micah cette nuit, avec ou sans leur approbation.
Quinn lui dit que Micah les avaient laissés en partant sur ses deux jambes et qu'il connaissait le chemin s'il lui prenait l'envie de rentrer, mais elle savait avec certitude que Micah ne partirait pas comme ça… ou du moins pas sans l'emmener avec lui. Micah avait des ennuis… elle le sentait. Alicia redressa les épaules et releva le menton d'un air de défi.
Avec toute cette chair qu'elle offrait à la vue du passant, avec un peu de chance, elle aurait l'air d'une prostituée pour les loups-garous et leur penchant pour le kidnapping, ou bien d'un dîner prometteur pour quelque vampire sans méfiance. Elle était sûre que si elle affrontait l'un ou l'autre en tête à tête, elle pourrait saisir l'occasion de les faire parler avant de les tuer.
Elle avait assez joué les espionnes par le passé pour comprendre ce qui allait vraiment se passer, et elle n'en blâmait pas Kane du tout. Tant que le vampire n'était ni Michael ni Kane, il serait digne de mourir sous sa main. Tout comme les loups-garous… s'il s'avérait bien qu'ils trempaient dans du trafic d'esclaves ou qu'ils retenaient Micah, alors ils ne valaient pas mieux que les vampires sans âme.
Elle passa le petit cristal en forme de cœur autour de son cou. C'était plus qu'une simple babiole. Elle avait étudié la magie depuis toujours, et cette fois-ci, ce cristal rendrait impossible toute tentative d'envoûtement pour un vampire… même pour un vampire puissant comme Kane ou Michael. Et elle se souvenait encore de quelques sorts simples issus du grimoire que Kane lui avait repris.
Ce soir, elle allait découvrir ce que ça ferait de faire vraiment partie de cette famille... elle allait participer à cette guerre, que cela plaise ou non à ses frères et aux jaguars.
*****
Damon s'enfonça confortablement dans son fauteuil rembourré et laissa son regard se perdre dans la cheminée, sur les flammes qui se mêlaient aux ombres projetées sur son enclos en briques. Saisissant son verre de vin rouge, il le regarda s'agiter et sentit tout son calme le quitter. Il pouvait encore entendre Syn lui murmurer des choses.
Alors que le verre explosait contre la pierre, il posa les doigts sur sa tempe gauche, en sachant qu'il venait tout juste de réveiller son festin de minuit.
La pulpeuse brunette s'assit dans le lit sur sa gauche, et fit une moue déçue en réalisant qu'elle était seule sous les draps. Repoussant les couvertures, elle rampa d'une démarche ouvertement lascive à travers le lit mais il ne lui laissa pas le temps de penser que sa tentative de séduction allait porter ses fruits. Trop rapide pour un œil humain, Damon fut aussitôt à côté du lit, les doigts fermement serrés autour de la gorge de la jeune femme.
Ce geste n'était pas censé altérer sa beauté ou la blesser, seulement la garder immobile le temps que les pupilles du vampire s'élargissent et qu'il l'hypnotise. Jusque là, il n'avait pas eu à le faire. Elle avait été une partenaire consentante pour l'essentiel, mais il était temps à présent de mettre fin à leur charmante amitié. Ouvrant lentement la bouche, Damon dévoila ses canines effilées. Il ne savait pourquoi il agissait ainsi, les femmes réagissaient toujours de la même façon quand il le faisait.
Elle écarquilla des yeux horrifiés et il étouffa immédiatement le cri qui traversait son esprit ensommeillé. Les mortelles ne valaient rien... tout comme Katie. Le bruit fracassant du métal défoncé lui revint en mémoire et cette réminiscence le rendit d'humeur massacrante.
« Je vais te faire une faveur, petite, dit-il alors que ses lèvres esquissaient un début de sourire sarcastique. Tu es venue à Los Angeles pour être mannequin, mais cette ville est pleine de gamines dans ton genre qui veulent toutes la même chose que toi, alors voici ce que tu vas faire. Crois-moi... c'est pour le mieux. »
Il s'approcha plus près d'elle et plongea son regard dans le sien.
« Tu détestes cet endroit. Tu détestes L.A. et tu veux rentrer dans la petite ville d'où tu viens. Si tu restes ici, les monstres vont t'utiliser tout comme je le fais en ce moment même. Rentre chez toi et retrouve le garçon dont tu as brisé le cœur en partant, et implore son pardon parce que personne ne voudra de toi ici. »
Il lui lâcha la nuque avant de la regarder refouler ses larmes, alors qu'elle retombait brutalement sur le lit. Il n'était pas d'humeur à écouter ses jérémiades.
« Tu dois partir... maintenant. »
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