Sanctuaire. Amy BlankenshipЧитать онлайн книгу.
ou seras-tu comme lui, malin à la tête dure ? J'espère que je ferais une bonne mère et je sais que Trevor sera un bon père."
Envy sourit à son reflet, se représentant la petite âme nichée là. "Tu es déjà béni… Le sais-tu ? Tu vas avoir tant d'oncles et de parrains, marraines pour te protéger que je te parierai que même la tranche d'une feuille de papier ne pourras te blesser."
Elle perçut un mouvement dans le reflet du miroir et fit volte-face pour voir de quoi il s'agissait. Se rapprochant de la fenêtre du balcon, elle repoussa les rideaux sur les côtés et fut saisie par la présence d'une belle chouette blanche assise sur la rampe en train de la regarder de ses sombres yeux profonds.
La chouette inclina la tête comme pour tenter de déterminer ce qu'elle était avant de détourner la tête dans l'autre direction. Envy n'en avait jamais vu de si près auparavant et elle craignait que la chouette ne disparaisse si elle détournait le regard.
La chouette retourna une fois de plus la tête vers elle avant de tourner le dos et de s'élancer depuis la rampe. Ses ailes étendues se saisissaient du courant d'air et elle vola par dessus la ville vers la Forêt Nationale d'Angeles.
Envy se rappela avoir lu quelque part que les chouettes étaient un signe de sagesse et elle espéra que c'était un signe indiquant qu'elle était en train de faire la chose juste.
Aurora agrippa sa petite épée un peu plus fort et leva de nouveau les yeux vers le flanc de l'immeuble à la recherche d'un signe quelconque de Samuel. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ait pu se montrer suffisamment négligente pour que Samuel parvienne à la prendre par surprise de la sorte. Ce n'était que par chance qu'elle avait réussi à quitter le toit du gratte-ciel indemne.
En tombant, elle s'était résignée au fait qu'elle allait vraiment se faire mal mais elle reçu l'aide inattendue d'un sauveur étrange. Sur ce gratte-ciel en particulier, se trouvaient des statues d'aigles dépassant des murs. Elle était parvenue à s'accrocher à l'une d'entre elle à mi-parcours et s'était balancée afin de se retrouver plaquée dessous, dissimulée au regard de Samuel lorsqu'il avait regardé en bas depuis le toit.
Elle avait tenu pendant un laps de temps qui lui avait semblé une éternité lorsque la perception de son aura commença à s'estomper. Après qu'elle fut assurée du départ de Samuel, elle se hissa et rampa sur la tête de l'aigle.
Fatiguée et essoufflée, Aurora s'appuya contre le mur de l'immeuble afin de se reposer quelques instants. Il lui fallu quelques minutes pour reprendre son souffle mais toute évasion de cette obsession que nourrissait Samuel à son égard était plus que bienvenue. Elle savait exactement pourquoi il la poursuivait sans cesse… le désir, pur et simple.
Elle ne pouvait nier le fait que Samuel soit désirable mais c'était bien l'attrait des démons les plus puissants. Ils étaient beaux à regarder jusqu'à ce soit révélé la nature de ce qu'il y a sous la surface.Samuel était encore plus beau que la plupart des démons, mais de plus d'une façon, il était bien plus sombre qu'eux à l'intérieur.
Elle l'avait évité autant qu'elle avait pu et il semblait qu'elle était enfin parvenue à le semer de nouveau… du moins pour l'instant. Se trouver à proximité lui donnait la nausée et Aurora ignorait pendant combien de temps encore elle pourrait continuer à lutter contre lui avant de céder et de se laisser happer par la routine de ce qu'elle connaissait.
Elle le haïssait mais en même temps elle avait presque envie de ce qu'il avait à lui offrir… ce qu'elle avait accepté après avoir passé tant de temps avec lui. Être seule était excitant… mais c'était presque autant effrayant qu'excitant.
Elle ressentait quelque chose pour Samuel… avait à l'occasion tiré du plaisir de son corps et pendant de brefs instants avait même apprécié sa compagnie. Dans l'autre dimension, elle lui avait échappé bon nombre de fois uniquement pour finir par se retrouvée acculée par des démons qui n'étaient pas à sa solde. Elle s'était retrouvée à ça d'être tuée et une minuscule part d'elle-même avait accueilli avec soulagement l'idée d'une libération… quelque soit la façon d'y accéder.
Samuel s'était toujours montré juste à temps pour la sauver… avait joué le héros à plusieurs reprises. Elle n'était pourtant pas dupe. Il ne l'avait pas secourue parce qu'il l'aimait et il l'avait toujours punie assez brutalement pour avoir fugué. Elle avait été son bien… sa propriété cible de sa cruauté… sa propriété à qui il faisait l'amour. A présent qu'elle avait retrouvé son arme, peut-être avait-elle une chance de se défaire complètement de lui.
Baissant les yeux vers la lame dans sa main, Aurora soupira profondément. Elle avait découvert l'arme quand elle était jeune. Elle avait été orpheline et pendant très longtemps elle avait cru que son nom était Rat des rues. C'était un démon qui l'avait le premier appelée par son véritable nom… juste avant de tenter de la tuer. Alors qu'elle était en train de se défendre, elle avait sentit la lame apparaître simplement dans sa main… elle avait gagné ce combat.
Elle n'avait jamais pu savoir comment le démon avait su son nom mais au final cela n'avait aucune réelle importance que ce soit ça son nom ou pas. C'était largement mieux que Rat des rues.
Après ça, la lame avait été sa protection jusqu'à ce qu'elle soit aspirée par la faille. Elle avait passé les derniers millénaires dans un royaume contrôlé par les démons et sous l'autorité de Samuel. L'arme n'était jamais plus apparue pour la sauver dans la faille… peu importait la gravité du danger dans lequel elle s'était trouvée. Elle soupira en faisant le vœu d'avoir une personne à qui elle pourrait en parler… à qui elle pourrait poser les questions nécessitant des réponses.
La lame se mit soudain à luire intensément alors qu'elle était une fois de plus absorbée par son corps. Puisque la lame semblait croire qu'elle était en sécurité, alors elle l'était probablement. Aurora ressentit le soulagement détendre ses muscles et décida qu'il était temps pour elle de descendre de son perchoir avant que quelqu'un ne la voit.
Elle avait souhaité mourir lorsqu'elle était dans la faille mais elle avait une chance d'être libre à présent… elle ne voulait plus mourir, alors faire un plongeon la tête la première depuis un gratte-ciel n'était pas ce qu'elle aurait choisit.
Grimpant sur les ailes de l'aigle, elle regarda vers un balcon situé plusieurs étages plus bas et évalua la distance. Aurora s'agrippa au rebord de l'aile et se balança en direction du balcon, savourant la sensation d'être en chute libre. Se posant sans bruit en position accroupie, elle regarda à travers la vitre et se figea.
Par l'espace entre les rideaux, elle perçut du mouvement et se pencha un peu plus pour mieux voir. Elle resta bouche bée en voyant une femme dans une courte nuisette de soie sourire timidement à un homme assis sur le canapé de l'autre côté de la pièce, lui faisant face. La femme laissa tomber la soie de ses épaules, la laissant pendre sur ses bras… exposant le peu qui la couvrait en dessous.
Aurora déplaça son regard vers l'homme et vit son regard s'assombrir de passion. Il se leva, ôta sa chemise, la balançant par dessus son épaule avant de se déplacer vers la femme tel un chat, s'approchant lentement de sa proie. La femme sourit encore et laissa tomber la soie, cette fois jusqu'au sol… exposant ce qu'elle avait à offrir.
L'homme se rapprocha et pris la femme dans ses bras. Ils s'embrassèrent passionnément avant qu'il ne baisse la main pour la soulever. Ses longues jambes enroulées autour de sa taille, la femme balança la tête en arrière, exposant sa gorge, lorsqu'il la déplaça légèrement.
La respiration d'Aurora se fit plus rapide lorsque les lèvres de l'homme fondirent sur la chair offerte, provoquant des frissons chez sa partenaire. Il se détourna et parti vers une autre pièce, refermant la porte derrière eux, l'empêchant ainsi d'en voir plus. Aurora sentit un petit sourire triste effleurer ses lèvres et l'espace d'un instant elle aurait voulu être humaine.
Elle pivota sur elle même et s'appuya contre l'immeuble, se laissant lentement glisser le long du mur jusqu'à ce qu'elle se retrouve assise, les genoux relevés devant elle.
Elle avait passé son enfance à