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Président Élu. Джек МарсЧитать онлайн книгу.

Président Élu - Джек Марс


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qui travaillez-vous ? demanda Rutledge.

      Luke haussa les épaules.

      – Je travaille pour la présidente.

      Il ne voyait aucun intérêt à aborder son passé, la Special Response Team, la Delta Force, tout cela. Si ce gars voulait savoir, il n’avait qu’à chercher. En vérité, Luke se sentait bizarrement déconnecté de ce qu’il avait été autrefois. Il ne savait pas trop ce qu’il pourrait faire de bien ici.

      – Eh bien, je travaille aussi pour la présidente, déclara Rutledge. Et je peux vous dire que ces allégations, quelles qu’elles soient, sont fausses. Pas un mot n’est vrai. Susan n’a rien à voir avec le meurtre de cet homme, ni la campagne, ni Pierre. Il n’y a pas eu de corruption. Il n’y a pas eu de paiement pour détourner les œuvres de charité de Pierre. Je le sais parce qu’au début de la campagne, nous avons fouillé à fond pour chercher les points faibles, pour trouver des cadavres dans les placards. Financièrement, il n’y en avait pratiquement aucun. Je sais qu’il y a eu des problèmes personnels, et il est possible qu’ils aient joué un rôle dans le résultat de l’élection, mais Pierre est l’homme d’affaires le plus clean que j’ai jamais rencontré.

      – Connaissiez-vous la victime ? demanda Kurt.

      Rutledge haussa les épaules.

      – Le connaître ? Non. J’ai entendu parler de lui. Mais je ne l’ai jamais rencontré, ne lui ai jamais parlé. Le chef de la sécurité de Pierre a averti la campagne de l’existence de ce type il y a peut-être neuf mois. Il y avait eu plusieurs tentatives de piratage des bases de données de la société, toutes remontant jusqu’à l’agence d’enquête de Norman. C’était plutôt du travail d’amateur. À partir de là, le personnel de Pierre a déterminé que Norman travaillait pour Monroe, mais personne ne s’en est trop inquiété. Et nous n’allions certainement pas l’assassiner. Comme je l’ai dit, il n’y avait rien à trouver pour lui. Vous devez vous rappeler que tout cela s’inscrivait dans le contexte de l’été dernier, lorsque nous savions tous que le peuple n’allait jamais élire un fou comme Jefferson Monroe président des États-Unis.

      À trois places de Rutledge, quelqu’un leva la main. C’était un homme d’âge moyen, à l’air maladif et aux cheveux clairsemés. Il avait un long nez et pas vraiment de menton. Son corps maigre manquait totalement de tonus musculaire. Il portait un costume gris mal ajusté dans lequel il semblait flotter. Mais il avait des yeux très, très durs. Voici au moins une personne dans cette salle qui n’avait visiblement pas peur.

      Bizarrement, il portait un autocollant Bonjour, mon nom est sur le devant de son costume. Dessous était griffonné avec un gros marqueur noir Brent Staples.

      Luke le connaissait de nom. C’était un stratège de campagne de la vieille école, qui travaillait dans les relations publiques. Luke pensait que Susan et lui s’étaient disputés à un moment donné, mais qu’ils avaient dû se réconcilier pour la campagne. Cela avait beaucoup apporté à Susan.

      – Je n’aime pas dire ça, déclara-t-il (mais Luke devina qu’en fait il s’en délectait, quoi que ce fût), mais Jefferson Monroe a l’air de moins en moins fou, alors que tout le monde dans cette pièce le paraît de plus en plus.

      – Que voulez-vous dire par là, Brent ? releva Susan.

      – Je veux dire que vous risquez à nouveau de vous isoler, Susan. Vous êtes toute seule dans une situation très délicate. Je veux dire que vous vous isolez du peuple américain. Du point de vue de l’homme de la rue, vous avez perdu l’élection, et ça fait mal. Il se pourrait bien qu’il y ait malfaisance de la part de votre adversaire. Mais personne ne sait si c’est vraiment vrai, et si ça l’est, personne ne sait quel en a été l’impact sur le résultat. En attendant, vous dites que vous ne vous retirerez pas. De plus, un homme qui enquêtait sur vous a été assassiné. Et il semble que vous penchez pour éviter l’interrogatoire de la police. Ma question est la suivante : qui commence à ressembler au criminel ici ? Qui commence à avoir l’air fou ?

      Kat Lopez se tenait dans un coin de la salle. Elle secoua la tête et fusilla Brent Staples du regard.

      – Brent, vous dépassez les bornes. Vous savez bien que Susan n’a tué personne. Vous savez que c’est un cirque imaginé par Monroe et son homme de main Gerry O’Brien.

      – Je vous dis à quoi ça ressemble, rétorqua Staples. Pas ce qu’il en est. J’ignore ce qu’il en est, et de toute façon ça n’a guère d’importance. Ce qui compte, c’est à quoi ça ressemble.

      Ses yeux durs scrutèrent chacun dans la salle, le défiant de le contredire.

      Le jeune Tim Rutledge releva le défi :

      – Il me semble qu’ils ont assassiné l’enquêteur pour faire porter le chapeau à Susan. Il me semble qu’ils ont volé l’élection grâce à une fraude électorale et en trafiquant le matériel. Voilà à quoi ça ressemble selon moi.

      Finalement Luke décida d’intervenir. Il se rendait compte à présent ce qui n’allait pas dans toute cette réunion, et qu’il pourrait aussi bien le signaler. Peut-être que ça les aiderait.

      – Il me semble à moi, dit-il lentement, que vous devriez reprendre l’initiative.

      Tous les regards dans la salle se tournèrent vers lui.

      – Voyez ça comme un combat, une bataille. Ils vous ont fait fuir. Ils vous ont mis en déroute. Ils font quelque chose, et vous réagissez. Au moment où vous réagissez, ils font déjà autre chose. Ils sont à l’attaque, et vous êtes dans une retraite désorganisée. Vous devez trouver un moyen de les attaquer, les mettre sur la défensive et reprendre l’initiative.

      – En faisant quoi ? rétorqua Brent Staples.

      Luke haussa les épaules.

      – Je ne sais pas. Ce n’est pas votre boulot ?

      Pendant quelques minutes, Kurt Kimball s’était isolé dans un coin avec deux assistants. Quelque chose l’avait manifestement dérangé. Il revenait à présent dans la salle.

      – J’aime bien votre idée, Stone. Mais ça va être dur de reprendre l’initiative en ce moment.

      Stone haussa un sourcil.

      – Ah ? Pourquoi ça ?

      – On vient d’apprendre qu’au moins une centaine de policiers de Virginie-Occidentale et que la police municipale de Wheeling sont en route vers Washington, en un long convoi. Ils ont l’intention de venir directement à la Maison-Blanche pour placer Susan en détention provisoire et l’amener eux-mêmes au quartier général de la police de Washington DC.

      – Ils n’en ont pas la compétence, intervint Howard, le conseiller de la Maison-Blanche. Est-ce qu’ils ont perdu la tête ?

      – On dirait que tout le monde a perdu l’esprit aujourd’hui, dit Kurt. Et ils revendiquent leur compétence, aussi minime soit-elle.

      – Quelle est-elle ?

      – Ces deux forces de police, ainsi qu’une douzaine d’autres des États voisins, sont habituellement désignées tous les quatre ans comme flics auxiliaires à Washington DC pour assurer la sécurité en cas de débordements lors de l’investiture présidentielle. Ils prétendent que ça fait d’eux des adjoints permanents.

      Howard secoua la tête.

      – Ce n’est pas soutenable devant un tribunal. C’est idiot.

      Kurt leva les mains en l’air, comme si Howard pointait un pistolet sur lui.

      – Soutenable ou pas, ils sont en route. Apparemment, ils croient qu’ils vont entrer ici, prendre Susan et repartir avec elle.

      Il y eut une longue pause. Personne ne parlait dans la salle. Le silence planait tandis qu’ils se dévisageaient l’un l’autre.

      – Ils seront là dans trente minutes, ajouta


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