Lutter Contre Tout Ennemi. Джек МарсЧитать онлайн книгу.
de plaisanter. Ce n’était pas une véritable réunion stratégique, juste une conversation.
Soudain, deux hommes avaient fait irruption dans la pièce.
« FBI ! » hurla l’un d’entre eux. « J’ai un message important pour le Président. »
L’un de ces hommes était l’agent Luke Stone.
Sa vie avait changé à cet instant et elle n’avait plus jamais été la même. Son mariage avait presque été anéanti par un scandale. Sa fille avait été kidnappée. Susan avait vieilli de dix ans en six mois et elle avait dû essuyer plusieurs attaques terroristes et politiques.
Maintenant, elle se retrouvait à devoir dormir toute seule dans cette vieille maison pleine de courants d’air. Ils avaient dépensé un milliard de dollars pour rénover l’endroit et elle n’avait pas envie d’y vivre. Hum. Il allait falloir qu’elle en parle à Kat.
« Susan ? »
Elle leva les yeux et vit Kurt Kimball. Son apparition soudaine la tira hors de sa rêverie. Kurt était un homme de grande taille et aux épaules larges, avec une tête ronde et lisse comme une boule de billard. Son regard était vif et alerte. Il était l’image même de la vitalité à l’âge de cinquante-trois ans. Il était ce genre de personnes à penser que la cinquantaine, c’était un peu comme la trentaine. Jusqu’à ce qu’elle devienne Présidente, Susan aurait sûrement été de son avis. Mais maintenant, elle n’en était plus aussi sûre. Il lui restait deux ans avant la cinquantaine. Et si les choses continuaient comme ça, au moment où elle atteindrait ce cap, la cinquantaine allait plutôt être pour elle l’équivalent de la soixantaine.
« Salut, Kurt. »
« Susan, l’agent Stone est là. Il a interrogé Don Morris au Colorado hier soir. Il pense avoir des informations qui pourraient nous intéresser. Je ne lui ai pas encore parlé, mais mes hommes m’ont appris qu’il avait été impliqué dans un incident quand il est rentré ce matin à Washington. »
« Un incident ? Quel genre d’incident ? » Ça n’avait pas l’air d’être une bonne nouvelle. Mais en même temps, quand est-ce que l’agent Stone n’avait pas été, d’une manière ou d’une autre, impliqué dans un incident ?
« Il y a eu une fusillade à Georgetown. Deux hommes dans un pickup ont apparemment essayé de le tuer. Luke en a descendu un, mais l’autre a réussi à s’enfuir. »
Susan regarda Kurt. « Est-ce que ça a quelque chose à voir avec Don Morris ? »
Kurt secoua la tête. « On ne sait pas. Mais c’est arrivé à deux pâtés de maisons de l’appartement de Trudy Wellington. Comme vous le savez, Wellington a disparu, mais apparemment Stone s’est rendu directement à son appartement après son entrevue avec Morris. Tout ça, c’est plutôt… inhabituel. »
Susan prit une profonde inspiration. Stone lui avait plus d’une fois sauvé la vie. Il avait également sauvé sa fille des griffes de kidnappeurs. Il avait sauvé d’innombrables vies au cours de l’attaque de l’Ébola et la crise nord-coréenne. Il avait même rendu service au monde en assassinant au passage le dictateur de la Corée du Nord. C’était un atout inestimable pour Susan. C’était un peu son arme secrète. Mais il était également instable. Il était violent et il s’impliquait parfois dans ce qu’il ne devrait pas.
« En tout cas, » dit Kurt, « il est ici pour faire son rapport. Je pense qu’on devrait inaugurer la nouvelle salle de crise et entendre ce qu’il a à nous dire. »
Susan hocha la tête. C’était presque un soulagement d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. La salle de crise de la Maison Blanche était un espace dédié uniquement à cet effet et ça n’avait rien à voir avec la salle de réunion qu’ils avaient utilisée à l’Observatoire naval. C’était un centre de commandement entièrement rénové et mis à jour, avec tout un équipement de pointe. Cela leur permettrait d’augmenter considérablement leur capacités stratégiques – en tout cas, c’était ce qu’on lui avait dit.
Le seul problème ? C’était que c’était au sous-sol et que Susan aimait les fenêtres.
« Donne-moi juste une minute pour aller me changer, OK ? » Susan montra la robe de designer qu’elle portait. « Je ne pense pas que ce soit très indiqué pour une réunion des renseignements. »
Kurt sourit. Il la regarda de haut en bas.
« Non, viens comme ça. Tu es superbe. Ils seront impressionnés – ça veut dire que tu t’es remise direct au travail après l’inauguration. »
Luke se trouvait dans l’ascenseur qui descendait vers la salle de crise. Il était fatigué – il avait été interrogé pendant deux heures par la police de Washington, avant de pouvoir se reposer quelques heures. Il avait complètement raté la cérémonie d’inauguration de la Maison Blanche.
Mais la reconstruction du bâtiment et son inauguration n’étaient pas vraiment des priorités à ses yeux. En entrant, il avait à peine fait attention aux lieux et à la foule qui s’extasiait devant. Il était perdu dans ses pensées – il pensait à sa vie, à Becca et à Gunner, à Don Morris et aux choix qu’il avait faits et qui l’avaient mené à cette fin. Luke avait également tué un homme la nuit dernière et il ne savait toujours pas pourquoi.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur une salle de crise ovale. Elle était plus petite et on s’y sentait plus à l’étroit que dans la salle de réunion qu’ils avaient utilisée à l’Observatoire naval. Elle était également moins ad hoc. L’endroit ressemblait au module de commandement d’un vaisseau spatial hollywoodien. Il était conçu pour une utilisation maximale de l’espace, avec de grands écrans encastrés dans les murs à un mètre les uns des autres, et un écran géant de projection sur le mur du fond. La table de réunion était équipée de fentes d’où sortaient des tablettes et des micros – qui pouvaient facilement être rangés dans ces mêmes compartiments, si la personne préférait utiliser son propre ordinateur.
Tous les sièges en cuir autour de la table étaient occupés – majoritairement par des décideurs d’âge moyen et à moitié obèses. Quant aux sièges le long des murs, ils étaient occupés par de jeunes assistants, qui tapaient des messages sur leur tablette ou parlaient au téléphone.
Susan Hopkins était assise dans un fauteuil, vers le bout de la table. Tout au fond, se tenait Kurt Kimball, le conseiller à la sécurité nationale de Susan. Les mêmes têtes que d’habitude occupaient les sièges qui les séparaient.
Kurt vit Luke entrer et il frappa des mains. On aurait dit le bruit d’un livre qui tombait sur un sol en pierre. « Un peu de silence, tout le monde ! Silence, s’il vous plaît. »
Peu à peu, le brouhaha diminua. On n’entendait plus que quelques assistants qui parlaient le long du mur.
Kurt frappa à nouveau dans les mains.
CLAP. CLAP.
La pièce devint totalement silencieuse.
« Salut, Kurt, » dit Luke. « Ce n’est pas mal, votre nouveau centre de commandement. »
Kurt hocha la tête. « Agent Stone. »
Susan se tourna vers Luke et ils se serrèrent la main. « Madame la Présidente, » dit-il. « Ça fait plaisir de vous revoir. »
« Bienvenue, Luke, » dit-elle. « Quel genre de nouvelles avez-vous à nous apprendre ? »
Il regarda Kurt. « Vous êtes prêts à écouter mon rapport ? »
Kurt haussa les épaules. « C’est pour ça qu’on est là. Si vous n’étiez pas là, on serait à l’étage et on profiterait des festivités. »
Luke hocha la tête. Ça avait été une longue journée et il était encore tôt. Il avait envie d’en finir le plus vite possible et d’aller dans la maison de