La Pluie De Sang. Amy BlankenshipЧитать онлайн книгу.
au toucher parce que ton souffle contre mon cou est trop bon pour être près de la normale.
En guise de réponse, elle perçut un grognement à côté de son oreille. Elle trouva ce son tellement séduisant qu’elle en entendit une réponse tout au fond d’elle-même. Il était si proche d'elle… mais ne la touchait pas. C'était comme s'il avait pris le contrôle et qu'elle nageait dans un tourbillon de passion, attendant que la moindre petite vague la tire vers le bas. Elle voulait vraiment expérimenter ce délicieux petit effet secondaire. Maintenant, s'il était partant !
Elle effaça mentalement ce qu’il s’était passé au Brouet de la Sorcière, il y a moins d'une heure… puisque c'était arrivé sous la contrainte, Lacey pensait à la dernière fois où ils s'étaient touchés. C'était arrivé ici même, dans ce bureau. Elle avait cru qu'elle serait morte à l'aube et avait voulu passer les dernières heures perdues à prendre du bon temps avec lui. Ren avait été celui qui avait mis un terme à tout ça parce qu'il avait entendu ses pensées.
Grâce à lui, elle n'avait plus de menace de mort au-dessus de sa tête. Il ne pouvait donc pas lui en tenir rigueur. Si elle avait son mot à dire, il lui reprocherait rapidement autre chose, avec l'humeur dans laquelle elle était, elle espérait que l’instant serait magique et excitant en même temps.
– Puisque tu es celui qui m'as laissé me mettre accidentellement le feu, de cette manière… tu veux bien m’aider à l’éteindre la flamme ? Ou bien est-ce que je dois moi-même aller me trouver un pompier ? demanda-t-elle, en se souvenant de son dernier rejet.
Ren resserra son étau sur le bureau quand la chaleur qu'il ressentait se transforma rapidement en une colère d'enfer. Venait-elle de le menacer d'aller chercher quelqu'un d'autre pour étancher son désir ? L'image d'elle et de Vincent faisant l'amour dans un passé pas si lointain traversa sa tête comme une locomotive.
Il aurait aussi dû la mettre en garde du fait qu’il était extrêmement jaloux, mais c'était un point discutable, car il semblait être le seul à ressentir cette émotion particulière.
– Non seulement je t'apprendrai à utiliser les pouvoirs qui ont été éveillés en toi, mais aussi à contrôler ceux qui mettront les autres en danger, chuchota-t-il à voix basse avant de la prendre dans ses bras.
Lacey cligna des yeux quand Ren la rapprocha de lui. Elle nota intérieurement que le bureau s'estompait au loin. Au bout de quelques secondes, elle se retrouva dans la chambre dans laquelle elle s'était réveillée… c’est-à-dire, la sienne ! Son regard s'égara vers le lit, espérant qu'elle allait enfin obtenir ce dont elle avait secrètement envie depuis qu'elle avait rencontré Ren. Mais à la place, il lui saisit le bras et la tira loin du lit, la faisant froncer les sourcils dans sa confusion.
Poussée dans une salle de bain communicante, elle ne put étouffer un cri, choquée de se retrouver soudainement sous une douche d'eau glacée qui descendait en cascade sur le dessus de sa tête. Frissonnant, elle tendit la main et coupa l'eau en se rendant compte qu'elle était encore habillée. Elle comprenait maintenant que sa peau était sensible comme jamais elle ne l’avait été. C'était encore bien plus froid que le froid qu’elle n’avait imaginé.
– Et ça ? Quel intérêt ? demanda-t-elle en regardant Ren avec une envie de meurtre au fond des yeux.
– Leçon numéro un, grogna ce dernier en se penchant vers elle pour qu’elle comprenne, ne laisse pas la chaleur sexuelle que tu captes t'atteindre au point de coucher avec n'importe qui.
Le regard que Lacey portait sur lui ne s'atténua pas à mesure que ses dents claquaient.
– Tu as raison. Qu'est-ce qui m'a pris de te demander une chose pareille ? Je te promets que la prochaine fois, je choisirai à qui poser la question. De manière réfléchie.
Elle attendit qu'il revienne à la charge, mais fut confrontée à un silence total qui la rendit nerveuse, et le fait qu'elle ne pouvait pas voir ses yeux sous ces lunettes de soleil stupides ne l’aidait pas non plus.
Elle se demandait où était passé le désir que ressentait Ren juste quelques minutes auparavant et pourquoi il avait été remplacé par tant de rage. Cette émotion était si forte qu'elle dut lutter pour la contenir. Elle avait passé toute l'année dernière à protéger ses pensées et les émotions des personnes qui lui étaient néfastes, et maintenant, elle était presque devenue pro dans ce domaine… sauf lorsqu’elle se trouvait autour de lui. Mais elle ne savait pas pourquoi.
Et au lieu de frapper ce gros con comme elle l’aurait voulu, elle prit la porte glacée de la douche et lui claqua au visage pour ne pas avoir à le regarder. Elle retira sa robe trempée et la balança par-dessus la porte de la douche, puis elle sourit en entendait comme le bruit d’une serpillère mouillée qui heurtait quelque chose dans son élan. Elle espérait que lui aussi, il s’était pris cette douche froide en pleine figure, car il le méritait vraiment.
Regardant le verre dépoli qui était maintenant derrière elle, Lacey voulut faire quelques pas de danse lorsqu’elle vit la forme déformée du corps de Ren. Elle le vit enlever ses lunettes de soleil pour les sécher. Un petit goût de vengeance refroidit sa colère. Elle alluma l'eau chaude et gémit d'extase pendant qu'elle réchauffait sa chair glacée.
Toujours en ébullition, Ren grinça des dents face à sa réaction et au fait qu’elle venait de lui dire qu'elle demanderait l'aide de quelqu'un d'autre la prochaine fois qu'elle serait autant excitée. La jeter sous la douche froide était l’idée de son tempérament et son tempérament n'était pas toujours intelligent. Il devait réparer son erreur avant qu'elle ne tente de mettre sa menace à exécution… essayer de trouver la clé parce qu'il ne permettrait jamais à quelqu'un d'autre de la toucher d'une telle façon.
Ses lèvres se séparèrent pour l'avertir qu'elle condamnerait à mort toute personne qu'elle tenterait de séduire, mais il grinça des dents pour empêcher la formation de ces mots en colère. Elle ne le prendrait que comme un défi, de toute façon. Et c’est probablement directement vers son amant qu’elle irait courir, puisque tuer cet idiot n'aurait pas beaucoup d'importance.
Il fit courir une main à travers sa frange pour la balayer de ses yeux et commença à faire les cent pas pendant que son esprit avançait à toute allure. Il était vrai qu'il devait tester ses limites sur la part du monde qui l'entourait et qu'elle était en train de crypter. La dernière chose dont ils avaient besoin, c'était qu'elle se mette en colère parce que le démon à côté d'elle était de mauvaise humeur. Il s'entraînait à cela depuis bien plus longtemps qu'elle… et c'est lui qui lui apprendrait à gérer ça.
Son rythme ralentit alors qu’il se mit à réaliser qu'elle n'était pas la seule à avoir besoin de se familiariser avec de nouvelles choses. Pour l'amour du ciel, il n'avait même pas quitté la salle de bain pour qu'elle puisse prendre une douche en paix. Avait-il peur de la perdre de vue ? Une fois de plus, la réponse à cette question était évidente.
Il tourna lentement son regard vers le verre légèrement givré qui les séparait. Sa vue était bien trop bonne pour qu'il traîne ici.
Dans un soupir frustré, il tourna les talons et quitta la salle de bains à pas de fourmi. Il devait s'éloigner de sa nudité pour pouvoir penser clairement. Il s'arrêta au milieu de sa chambre quand il remarqua Storm, qui s'appuyait de façon décontractée contre le montant du lit avec quelques sacs à provisions à ses pieds.
– Je vais faire vite, car dans quelques minutes, elle va sortir de là le cul à l’air en te blâmant.
Storm sourit en se disant que son ami traversait une période difficile. Il lui semblait qu'aucun d’entre deux ne passait une bonne journée, mais celle de Ren était sur le point de devenir pire que la sienne.
– Alors, dépêche-toi avant que je ne te téléporte moi-même hors d'ici, déclara Ren en lui rendant son sourire, qui mourut rapidement sur ses lèvres quand il réalisa à quel point Storm savait que Lacey allait sortir nue. Il pencha la tête en voyant le sang s'accumuler dans son oreille ; puis, le Voyageur du Temps détourna les yeux et dit en lui montrant des sacs :
– Elle