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La Voisine Idéale. Блейк ПирсЧитать онлайн книгу.

La Voisine Idéale - Блейк Пирс


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lui envahissait la poitrine. La plupart des gens voyaient en lui le profileur vétéran bourru qui affichait rarement la moindre émotion et encore moins une chose comme de l’émerveillement mais, seul dans sa voiture, il était libre de contempler bouche bée les surfeurs dont la silhouette se découpait sur fond de soleil cramoisi et de bateaux à voile. Cependant, alors même qu’il s’émerveillait devant la beauté de cette scène façon carte postale, la culpabilité avait commencé à monter en lui pour lui dire qu’il n’était pas ici pour jouir de la vue mais pour travailler.

      Pourtant, quand il parcourut la dernière partie de la route avant qu’elle ne finisse sur le quai, il jeta un coup d’œil jaloux aux foules de gens qui parcouraient les rues en tenue estivale. Alors qu’il était presque 20 heures, il portait encore son uniforme officieux, un manteau de sport gris usé et une chemise élégante blanc cassé terne. En temps normal, il y aurait aussi ajouté un sweat mais, par cette journée de chaleur, cela aurait été trop, même pour lui. Toutefois, il portait quand même son pantalon bleu marine délavé traditionnel et ses mocassins marron gravement éraflés. Sa tenue était comme un costume conçu pour que les suspects et les témoins se détendent face à ce gentleman âgé en apparence distrait qui leur posait des questions personnelles.

      Il tourna à droite dans Ocean Drive, à juste un pâté de maisons de la plage. C’était plus une ruelle qu’une rue et il dut se faufiler entre des voitures mal garées pour rejoindre l’adresse qu’on lui avait fournie. Quand il arriva, il se gara dans une zone de chargement, mit son insigne de la police de Los Angeles sur le tableau de bord et descendit.

      Il fut immédiatement submergé par le mélange de brise rafraîchissante et d’odeur salée de l’air, ce qui le changeait beaucoup de ses lieux de fréquentation habituels du centre-ville, qui sentaient plutôt les gaz d’échappement et l’asphalte. Marchant rapidement, il arriva au sentier que les gens du coin appelaient le Strand. Un demi-pâté de maisons vers le nord, il vit les rubans de la police et plusieurs agents qui empêchaient les piétons d’accéder à une partie du Strand.

      Quand il partit dans cette direction, ses instincts d’enquêteur prirent le dessus sur son appréciation des environs. Il vit quand même les gens jouer au volley sur le sable après leur journée de travail et les mères faire leur promenade du soir avec des poussettes, mais il examina aussi les maisons qui se trouvaient près de la scène de crime.

      Elles faisaient toutes face à la plage et leurs portes n’étaient qu’à quelques mètres des passants. Très peu avaient une cour et presque aucune n’avait de portail de protection. Dans ce quartier, les habitants semblaient mettre l’accent sur l’accès facile à la plage plutôt que sur les mesures de sécurité.

      Il se sentait légèrement hors de son élément, dans cet environnement. Même s’il habitait dans le centre de Los Angeles, il devait admettre, non sans embarras, qu’il se rendait rarement à la plage parce qu’il passait le plus clair de son temps aux alentours du poste du centre-ville où il travaillait.

      Dans cette partie de la ville, tout propriétaire ou locataire de logement avait une mesure de sécurité, que ce soit un portail, des barres aux fenêtres, un système de sécurité ou tout cela. Son amie et collègue profileuse, Jessie Hunt, avait tout cela, avec des caméras, des vigiles sur site, un garage surveillé et plus de serrures à ses portes que d’interrupteurs pour la lumière. Bien sûr, elle avait ses raisons pour cela. Pourtant, Garland n’était pas habitué au laisser-faire de ce quartier de bord de mer, mais il faudrait qu’il s’y fasse. On ne lui avait pas vraiment donné le choix.

      En temps normal, Garland Moses choisissait ses affaires. Après tout, pendant des décennies, il avait été un célèbre profileur du FBI dans la section des Sciences Comportementales. Comme il avait été veuf jeune et n’avait pas eu d’enfants, il avait travaillé sans relâche. Quand il avait finalement déménagé en Californie du Sud pour sa retraite, on l’avait persuadé de travailler pour la police de Los Angeles en tant que consultant, mais seulement à la condition qu’il puisse choisir ses affaires.

      Pourtant, tel n’était pas le cas aujourd’hui. Dans ce cas, le capitaine du Poste Central, Roy Decker, l’avait supplié de faire une exception. Le mari de la victime, un cadre riche de l’industrie pétrolière et gazière du nom de Garth Barton, avait donné plus de 400 000 dollars au syndicat de la police au cours des trois dernières années. Même si le couple vivait maintenant à Manhattan Beach, qui avait ses propres services de police, Barton travaillait dans le centre-ville et il connaissait tout à fait la réputation de Garland Moses, le profileur légendaire.

      – Barton insiste pour que vous travailliez sur cette affaire, lui avait dit Decker au téléphone. Il suggère qu’il pourrait cesser de financer le syndicat si vous refusez. J’aimerais que vous me fassiez cette faveur personnelle, Garland.

      Comme c’était la première faveur que le capitaine lui ait jamais demandée, il était tenté de la lui accorder. Quand il avait accepté, Decker avait continué à parler vite, comme s’il avait craint que Garland ne change d’avis.

      – Je promets que la police de Manhattan Beach vous obéira, à vous et à votre équipe préférée, lui avait assuré le capitaine. En fait, on dirait que cette perspective les enthousiasme. Apparemment, Barton a la réputation d’être un véritable emmerdeur et ils sont plus que contents de laisser quelqu’un d’autre traiter avec lui, particulièrement quand il est sous le coup de l’émotion, comme il l’est maintenant d’après eux.

      En approchant de la zone délimitée du Strand, Garland oublia les problèmes politiques et se concentra à nouveau sur le crime lui-même. Il ne savait que peu de choses. Priscilla Barton avait été trouvée morte dans la maison d’une voisine et on soupçonnait que c’était un meurtre. Garland arriva à la scène de crime et regarda autour de lui pour voir si Ryan Hernandez, l’inspecteur de la SSH qu’il avait demandé comme collaborateur pour cette affaire, était arrivé.

      Ne le voyant pas, il approcha de l’agent de la police de Manhattan Beach le plus proche et lui montra son badge.

      – Garland Moses, consultant en profilage criminel pour la police de Los Angeles. Qui est le chef, ici ?

      L’agent, dont le badge nominatif indiquait Timms et qui semblait avoir tout juste vingt-deux ans, déglutit avec difficulté.

      – C’est le sergent Breem qui s’occupe de tout jusqu’à ce que l’inspecteur arrive, dit-il d’une voix tremblante d’anxiété. Il est à l’intérieur en ce moment.

      – Puis-je aller le voir ? demanda Garland.

      – Oui, monsieur. Il est dans le hall. C’est là que se trouve le corps.

      – Merci, dit Garland.

      Il partit dans cette direction puis s’arrêta et se retourna.

      – Connaissiez-vous les Barton, agent Timms ?

      – Pas vraiment, dit Timms. Je n’ai jamais interagi avec eux en personne, mais je les connaissais par réputation.

      – C’est-à-dire ?

      – M. Barton appelait souvent pour se plaindre de ses voisins, des problèmes de bruit, de ce genre de choses.

      – Et Mme Barton ? insista Garland en gribouillant frénétiquement sur son minuscule bloc-notes.

      – Je ne veux pas dire de mal d’une personne décédée, dit Timms avec hésitation.

      – Vous ne faites rien de la sorte. Vous partagez seulement des informations et c’est grâce aux informations que nous attraperons son assassin.

      Timms hocha la tête, apparemment convaincu.

      – OK, dit-il en baissant la voix jusqu’à un murmure. Elle avait la réputation d’être un peu obsédée par les célébrités, de façon inoffensive mais agaçante. À quelques reprises, des habitants célèbres des lieux se sont plaints qu’elle avait l’habitude de les suivre, sinon même d’essayer de s’en faire des amis, de s’asseoir avec eux pour boire un verre. Ce n’était rien de grave. Ce n’est pas comme si elle


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