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Aventures du Capitaine Hatteras. Jules VerneЧитать онлайн книгу.

Aventures du Capitaine Hatteras - Jules Verne


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fort, non moins que de la pharmacie de voyage.

      [1] Jus de citron.

      Si les armes ne furent pas nombreuses à bord, ce qui pouvait rassurer les esprits timides, la soute aux poudres regorgeait, détail de nature à effrayer. L'unique canon du gaillard d'avant ne pouvait avoir la prétention d'absorber cet approvisionnement. Cela donnait à penser. Il y avait également des scies gigantesques et des engins puissants, tels que leviers, masses de plomb, scies à main, haches énormes, etc., sans compter une recommandable quantité de blasting-cylinders[1], dont l'explosion eût suffi à faire sauter la douane de Liverpool. Tout cela était étrange, sinon effrayant, sans parler des fusées, signaux, artifices et fanaux de mille espèces.

      [1] Sortes de pétards.

      Les nombreux spectateurs des quais de New Princes Docks admiraient encore une longue baleinière en acajou, une pirogue de fer-blanc recouverte de guttapercha, et un certain nombre de halkett-boats, sortes de manteaux en caoutchouc, que l'on pouvait transformer en canots en soufflant dans leur doublure. Chacun se sentait de plus en plus intrigué, et même ému, car avec la marée descendante le Forward allait bientôt partir pour sa mystérieuse destination.

       Table des matières

      UNE LETTRE INATTENDUE.

      Voici le texte de la lettre reçue par Richard Shandon huit mois auparavant.

      «Aberdeen, 2 août 1859

      «Monsieur Richard Shandon,

      «Liverpool,

      «Monsieur,

      «La présente a pour but de vous donner avis d'une remise de seize mille livres sterling[1] qui a été faite entre les mains de MM. Marcuart & Co., banquiers à Liverpool. Ci-joint une série de mandats signés de moi, qui vous permettront de disposer sur lesdits MM. Marcuart, jusqu'à concurrence des seize mille livres susmentionnées.

      [1] 400,000 francs.

      «Vous ne me connaissez pas. Peu importe. Je vous connais. Là est

       l'important.

      «Je vous offre la place de second à bord du brick le Forward pour une campagne qui peut être longue et périlleuse.

      «Si, non, rien de fait. Si, oui, cinq cents livres[1] vous seront allouées comme traitement, et à l'expiration de chaque année, pendant toute la durée de la campagne vos appointements seront augmentés d'un dixième.

      [1] 12,500 francs.

      «Le brick le Forward n'existe pas. Vous aurez à le faire construire de façon qu'il puisse prendre la mer dans les premiers jours d'avril 1860 au plus tard. Ci-joint un plan détaillé avec devis. Vous vous y conformerez scrupuleusement. Le navire sera construit dans les chantiers de MM. Scott & Co., qui régleront avec vous.

      «Je vous recommande particulièrement l'équipage du Forward; il sera composé d'un capitaine, moi, d'un second, vous, d'un troisième officier, d'un maître d'équipage, de deux ingénieurs[1], d'un ice-master[2], de huit matelots et de deux chauffeurs, en tout dix-huit hommes, en y comprenant le docteur Clawbonny de cette ville, qui se présentera à vous en temps opportun.

      [1] Ingénieurs-mécaniciens [2] Pilote des glaces.

      «Il conviendra que les gens appelés à faire la campagne du Forward soient Anglais, libres, sans famille, célibataires, sobres, car l'usage des spiritueux et de la bière même ne sera pas toléré à bord, prêts à tout entreprendre comme à tout supporter. Vous les choisirez de préférence doués d'une constitution sanguine, et par cela même portant en eux à un plus haut degré le principe générateur de la chaleur animale.

      «Vous leur offrirez une paye quintuple de leur paye habituelle, avec accroissement d'un dixième par chaque année de service. A la fin de la campagne, cinq cents livres seront assurées à chacun d'eux, et deux mille livres[1] réservées à vous même. Ces fonds seront faits chez MM. Marcuart & Co., déjà nommés.

      [1] 50,000 francs.

      «Cette campagne sera longue et pénible, mais honorable. Vous n'avez donc pas à hésiter, monsieur Shandon.

      «Réponse, poste restante, à Gotteborg (Suède), aux initiales K.Z.

      «P.-S. Vous recevrez, le 15 février prochain, un chien grand danois, à lèvres pendantes, d'un fauve noirâtre, rayé transversalement de bandes noires. Vous l'installerez à bord, et vous le ferez nourrir de pain d'orge mélangé avec du bouillon de pain de suif[1]. Vous accuserez réception dudit chien à Livourne (Italie), mêmes initiales que dessus.

      [1] Pain de suif ou pain de cretons très-favorable à la nourriture des chiens.

      «Le capitaine du Forward se présentera et se fera reconnaître en temps utile. Au moment du départ, vous recevrez de nouvelles instructions.

      «Le capitaine du Forward «K.Z.»

       Table des matières

      LE DOCTEUR CLAWBONNY.

      Richard Shandon était un bon marin; il avait longtemps commandé les baleiniers dans les mers arctiques, avec une réputation solidement établie dans tout le Lancastre. Une pareille lettre pouvait à bon droit l'étonner; il s'étonna donc, mais avec le sang-froid d'un homme qui en a vu d'autres.

      Il se trouvait d'ailleurs dans les conditions voulues; pas de femme, pas d'enfant, pas de parents: un homme libre s'il en fut. Donc, n'ayant personne à consulter, il se rendit tout droit chez MM. Marcuart & Co, banquiers.

      «Si l'argent est là, se dit-il, le reste va tout seul.»

      Il fut reçu dans la maison de banque avec les égards dus à un homme que seize mille livres attendent tranquillement dans une caisse; ce point vérifié, Shandon se fit donner une feuille de papier blanc, et de sa grosse écriture de marin il envoya son acceptation à l'adresse indiquée.

      Le jour même, il se mit en rapport avec les constructeurs de Birkenhead, et vingt-quatre heures après, la quille du Forward s'allongeait déjà sur les tins du chantier.

      Richard Shandon était un garçon d'une quarantaine d'années, robuste, énergique et brave, trois qualités pour un marin, car elles donnent la confiance, la vigueur et le sang-froid. On lui reconnaissait un caractère jaloux et difficile; aussi ne fut-il jamais aimé de ses matelots, mais craint. Cette réputation n'allait pas, d'ailleurs, jusqu'à rendre laborieuse la composition de son équipage, car on le savait habile à se tirer d'affaire.

      Shandon craignait que le côté mystérieux de l'entreprise fût de nature à gêner ses mouvements.

      «Aussi, se dit-il, le mieux est de ne rien ébruiter; il y aurait de ces chiens de mer qui voudraient connaître le parce que et le pourquoi de l'affaire, et comme je ne sais rien, je serais fort empêché de leur répondre. Ce K.Z. est à coup sûr un drôle de particulier; mais au bout du compte, il me connaît, il compte sur moi: cela suffit. Quant à son navire, il sera joliment tourné, et je ne m'appelle pas Richard Shandon, s'il n'est pas destiné à fréquenter la mer glaciale. Mais gardons cela pour moi et mes officiers.»

      Sur ce, Shandon s'occupa de recruter son équipage, en se tenant dans les conditions de famille et de santé exigées par le capitaine.

      Il connaissait un brave garçon très-dévoué, bon marin, du nom de James Wall. Ce Wall pouvait avoir trente ans, et n'en était pas à son premier voyage dans les mers du Nord. Shandon lui proposa la place de


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