Эротические рассказы

Jacques le fataliste et son maître. Dénis DiderotЧитать онлайн книгу.

Jacques le fataliste et son maître - Dénis Diderot


Скачать книгу
le Fataliste et de son maître (de Diderot), à Versailles, chez Locard, et à Paris, chez tous les marchands de nouveautés, 1803, in-12.

      L'auteur de cette suite est encore inconnu. Il a été fait, à ce sujet, plusieurs questions dans l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, qui n'ont point obtenu de réponses. Le seul renseignement qu'on trouve dans le livre est cette note:

      «Pardon, pardon, trois fois pardon, si j'entreprends de continuer les aventures de Jacques et de son maître. Il était écrit de tous les temps que je ferais cette folie-là. Je ne puis m'opposer à ma destinée... P.L.C.»

      Il a été joué aux Variétés, en 1850, sous le titre de Jacques le Fataliste, un vaudeville en deux actes de M. Dumanoir, Clairville et Bernard Lopez, dans lequel Bouret et Rameau jouent un rôle.

      Nous avons eu peu de modifications à faire au texte adopté; les corrections que M. Brière avait apportées aux éditions précédentes étant presque toutes justifiées. Cependant, nous sommes revenu sur quelques-unes; M. Dubrunfaut possède de ce roman une fort belle copie qui paraît avoir servi à l'impression de la première édition. Il a bien voulu nous la confier, et nous l'avons suivie de préférence dans les cas douteux, entre autres, p. 27, pour le membre de phrase: «Et à elle donc,» mis dans la bouche du maître par tous nos prédécesseurs, même par Buisson.

       Table des matières

      ET

      SON MAÎTRE

       Table des matières

      Comment s'étaient-ils rencontrés? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-il? Que vous importe? D'où venaient-ils? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils? Est-ce que l'on sait où l'on va? Que disaient-ils? Le maître ne disait rien; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.

      LE MAÎTRE.

      C'est un grand mot que cela.

      JACQUES.

      LE MAÎTRE.

      Et il avait raison...

      Après une courte pause, Jacques s'écria: Que le diable emporte le cabaretier et son cabaret!

      LE MAÎTRE.

      Pourquoi donner au diable son prochain? Cela n'est pas chrétien.

      JACQUES.

      C'est que, tandis que je m'enivre de son mauvais vin, j'oublie de mener nos chevaux à l'abreuvoir. Mon père s'en aperçoit; il se fâche. Je hoche de la tête; il prend un bâton, et m'en frotte un peu durement les épaules. Un régiment passait pour aller au Camp devant Fontenoy; de dépit je m'enrôle. Nous arrivons; la bataille se donne.

      LE MAÎTRE.

      Et tu reçois la balle à ton adresse.

      JACQUES.

      Vous l'avez deviné; un coup de feu au genou; et Dieu sait les bonnes et mauvaises aventures amenées par ce coup de feu. Elles se tiennent ni plus ni moins que les chaînons d'une gourmette. Sans ce coup de feu, par exemple, je crois que je n'aurais été amoureux de ma vie, ni boiteux.

      LE MAÎTRE.

      JACQUES.

      Si je l'ai été!

      LE MAÎTRE.

      Et cela par un coup de feu?

      JACQUES.

      Par un coup de feu.

      LE MAÎTRE.

      Tu ne m'en as jamais dit un mot.

      JACQUES.

      Je le crois bien.

      LE MAÎTRE.

      Et pourquoi cela?

      JACQUES.

      C'est que cela ne pouvait être dit ni plus tôt ni plus tard.

      LE MAÎTRE.

      Et le moment d'apprendre ces amours est-il venu?

      JACQUES.

      Qui le sait?

      LE MAÎTRE.

      À tout hasard, commence toujours...

      Jacques commença l'histoire de ses amours. C'était l'après-dînée: il faisait un temps lourd; son maître s'endormit. La nuit les surprit au milieu des champs; les voilà fourvoyés. Voilà le maître dans une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet, et le pauvre diable disant à chaque coup: «Celui-là était apparemment encore écrit là-haut...»

      Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait qu'à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques, en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu'il me plairait. Qu'est-ce qui m'empêcherait de marier le maître et de le faire cocu? d'embarquer Jacques pour les îles? d'y conduire son maître? de les ramener tous les deux en France sur le même vaisseau? Qu'il est facile de faire des contes! Mais ils en seront quittes l'un et l'autre pour une mauvaise nuit, et vous pour ce délai.

      L'aube du jour parut. Les voilà remontés sur leurs bêtes et poursuivant leur chemin.—Et où allaient-ils?—Voilà la seconde fois que vous me faites cette question, et la seconde fois que je vous réponds: Qu'est-ce que cela vous fait? Si j'entame le sujet de leur voyage, adieu les amours de Jacques... Ils allèrent quelque temps en silence. Lorsque chacun fut un peu remis de son chagrin, le maître dit à son valet: Eh bien, Jacques, où en étions-nous de tes amours?

      JACQUES.

      Nous en étions, je crois, à la déroute de l'armée ennemie. On se sauve, on est poursuivi, chacun pense à soi. Je reste sur le champ de bataille, enseveli sous le nombre des morts et des blessés, qui fut prodigieux. Le lendemain on me jeta, avec une douzaine d'autres, sur une charrette, pour être conduit à un de nos hôpitaux. Ah! monsieur, je ne crois pas qu'il y ait de blessures plus cruelles que celle du genou.

      LE MAÎTRE.

      Allons donc, Jacques, tu te moques.

      JACQUES.

Яндекс.Метрика