Эротические рассказы

La Bête humaine. Emile ZolaЧитать онлайн книгу.

La Bête humaine - Emile Zola


Скачать книгу
reprit-il. Et vous êtes sûr qu'il est mort?

      —Dame! ça m'a semblé. Avec la lanterne, on verra bien.

      —Enfin, qu'est-ce que vous en dites? Un accident, n'est-ce pas?

      —Ça se peut. Quelque gaillard qui se sera fait couper, ou peut-être bien un voyageur qui aura sauté d'un wagon.

      Jacques frémissait.

      —Venez vite! venez vite!

      Jamais une telle fièvre de voir, de savoir, ne l'avait agité. Dehors, tandis que son compagnon, sans émotion aucune, suivait la voie, balançant la lanterne, dont le rond de clarté suivait doucement les rails, lui courait en avant, s'irritait de cette lenteur. C'était comme un désir physique, ce feu intérieur qui précipite la marche des amants, aux heures de rendez-vous. Il avait peur de ce qui l'attendait là-bas, et il y volait, de tous les muscles de ses membres. Quand il arriva, quand il faillit se cogner dans un tas noir, allongé près de la voie descendante, il resta planté, parcouru des talons à la nuque d'une secousse. Et son angoisse de ne rien distinguer nettement, se tourna en jurons contre l'autre, qui s'attardait à plus de trente pas en arrière.

      —Mais, nom de Dieu! arrivez donc! s'il vivait encore, on pourrait le secourir.

      Misard se dandina, s'avança, avec son flegme. Puis, lorsqu'il eut promené la lanterne au-dessus du corps:

      —Ah! ouitche, il a son compte.

      L'individu, culbutant sans doute d'un wagon, était tombé sur le ventre, la face contre le sol, à cinquante centimètres au plus des rails. On ne voyait, de sa tête, qu'une couronne épaisse de cheveux blancs. Ses jambes se trouvaient écartées. De ses bras, le droit gisait comme arraché, tandis que le gauche était replié sous la poitrine. Il était très bien vêtu, un ample paletot de drap bleu, des bottines élégantes, du linge fin. Le corps ne portait aucune trace d'écrasement, beaucoup de sang avait seulement coulé de la gorge et tachait le col de la chemise.

      —Un bourgeois à qui on a fait son affaire, reprit tranquillement

       Misard, après quelques secondes d'examen silencieux.

      Puis, se tournant vers Jacques, immobile, béant:

      —Faut pas toucher, c'est défendu… Vous allez rester là, à le garder, vous, pendant que moi, je vas courir à Barentin prévenir le chef de gare.

      Il leva sa lanterne, consulta un poteau kilométrique.

      —Bon! juste au poteau 153.

      Et, posant la lanterne par terre, près du corps, il s'éloigna de son pas traînard.

      Jacques, resté seul, ne bougeait pas, regardait toujours cette masse inerte, effondrée, que la clarté vague, au ras du sol, laissait confuse. Et, en lui, l'agitation qui avait précipité sa marche, l'horrible attrait qui le retenait là, aboutissait à cette pensée aiguë, jaillissante de tout son être: l'autre, l'homme entrevu le couteau au poing, avait osé! l'autre était allé jusqu'au bout de son désir, l'autre avait tué! Ah! n'être pas lâche, se satisfaire enfin, enfoncer le couteau! Lui que l'envie en torturait depuis dix ans! Il y avait, dans sa fièvre, un mépris de lui-même et de l'admiration pour l'autre, et surtout le besoin de voir ça, la soif inextinguible de se rassasier les yeux de cette loque humaine, du pantin cassé, de la chiffe molle, qu'un coup de couteau faisait d'une créature. Ce qu'il rêvait, l'autre l'avait réalisé, et c'était ça. S'il tuait, il y aurait ça par terre. Son coeur battait à se rompre, son prurit de meurtre s'exaspérait comme une concupiscence au spectacle de ce mort tragique. Il fit un pas, s'approcha davantage, ainsi qu'un enfant nerveux qui se familiarise avec la peur. Oui! il oserait, il oserait à son tour!

      Mais un grondement, derrière son dos, le força à sauter de côté. Un train arrivait, qu'il n'avait même pas entendu, au fond de sa contemplation. Il allait être broyé, l'haleine chaude, le souffle formidable de la machine venait seul de l'avertir. Le train passa, dans son ouragan de bruit, de fumée et de flamme. Il y avait beaucoup de monde encore, le flot des voyageurs continuait vers Le Havre, pour la fête du lendemain. Un enfant s'écrasait le nez contre une vitre, regardant la campagne noire; des profils d'hommes se dessinèrent, tandis qu'une jeune femme, baissant une glace, jetait un papier taché de beurre et de sucre. Déjà le train joyeux filait au loin, dans l'insouciance de ce cadavre que ses roues avaient frôlé. Et le corps gisait toujours sur la face, éclairé vaguement par la lanterne, au milieu de la mélancolique paix de la nuit.

      Alors, Jacques fut pris du désir de voir la blessure, pendant qu'il était seul. Une inquiétude l'arrêtait, l'idée que, s'il touchait à la tête, on s'en apercevrait peut-être. Il avait calculé que Misard ne pouvait guère être de retour, avec le chef de gare, avant trois quarts d'heure. Et il laissait passer les minutes, il songeait à ce Misard, à ce chétif, si lent, si calme, qui osait lui aussi, tuant le plus tranquillement du monde, à coups de drogue. C'était donc bien facile de tuer? tout le monde tuait. Il se rapprocha. L'idée de voir la blessure le piquait d'un aiguillon si vif, que sa chair en brûlait. Voir comment c'était fait et ce qui avait coulé, voir le trou rouge! En replaçant la tête soigneusement, on ne saurait rien. Mais il y avait une autre peur, inavouée, au fond de son hésitation, la peur même du sang. Toujours et en tout, chez lui, l'épouvante s'était éveillée avec le désir. Encore un quart d'heure à être seul, et il allait se décider pourtant, lorsqu'un petit bruit, à son côté, le fit tressaillir.

      Конец ознакомительного фрагмента.

      Текст предоставлен ООО «ЛитРес».

      Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.

      Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом.

/9j/4AAQSkZJRgABAgAAAQABAAD/2wBDAAgGBgcGBQgHBwcJCQgKDBQNDAsLDBkSEw8UHRofHh0a HBwgJC4nICIsIxwcKDcpLDAxNDQ0Hyc5PTgyPC4zNDL/2wBDAQkJCQwLDBgNDRgyIRwhMjIyMjIy MjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjIyMjL/wAARCBLAC7gDASIA AhEBAxEB/8QAHwAAAQUBAQEBAQEAAAAAAAAAAAECAwQFBgcICQoL/8QAtRAAAgEDAwIEAwUFBAQA AAF9AQIDAAQRBRIhMUEGE1FhByJxFDKBkaEII0KxwRVS0fAkM2JyggkKFhcYGRolJicoKSo0NTY3 ODk6Q0RFRkdISUpTVFVWV1hZWmNkZWZnaGlqc3R1dnd4eXqDhIWGh4iJipKTlJWWl5iZmqKjpKWm p6ipqrKztLW2t7i5usLDxMXGx8jJytLT1NXW19jZ2uHi4+Tl5ufo6erx8vP09fb3+Pn6/8QAHwEA AwEBAQEBAQEBAQAAAAAAAAECAwQFBgcICQoL/8QAtREAAgECBAQDBAcFBAQAAQJ3AAECAxEEBSEx BhJBUQdhcRMiMoEIFEKRobHBCSMzUvAVYnLRChYkNOEl8RcYGRomJygpKjU2Nzg5OkNERUZHSElK U1RVVldYWVpjZGVmZ2hpanN0dXZ3eHl6goOEhYaHiImKkpOUlZaXmJmaoqOkpaanqKmqsrO0tba3 uLm6wsPExcbHyMnK0tPU1dbX2Nna4uPk5ebn6Onq8vP09fb3+Pn6/9oADAMBAAIRAxEAPwDgJLqG NtrOM9cCnxTRzLujcMK5hmLEljljU1rO8E6lckEgFR3oA6SikU7gD0yM4paACgkAZJAA70VlatcM CIVJA6tg0AWH1OBHABLepHarUU0cy7o2DA1zFWLKdoLlME7WIB5oA6KlpAcjPrRQAtNkkSJDI5wo 6mlrD1O4aW5KZIVccA8HigDQ/tW3L4ycf3iO/pVmGZJkyjA+o9K5juBV3TJdlwF3Abj60Ab1FHei gA68VHNPHAm6VtoNSZxXOXk7TXDFieDgDOQKANgalbE4D8n2q2riRA6kEGuU6ela+kTZ3RluRjAJ 60AatFHf+dFABUFxdxW4+dvmPQVJK/lxO46qpNczLI00rOxJJ9aAOgjv7aT7soz/ALpqyCMZHQ96 5TODnJz7Gt/TJfNteWyVOMelAFyilooASq0t9BC4Ut8w+97ClvpTBas69cYFc4xLNknJNAHRw30E zFVfBPA96s1yYJVtwOMeldJZTGe1R264wfegCxRRRQAdOT296glvbeIDfLgn2JqHUrjyLbAPzPwK wCSxJJJPuaAOmguorgfI3zDqPSpq5aCVoZldScg/nXTxP5kSP6gGgB2KKWkoAQsFGWOBVZ9Qt0JX flv7v/16r6vOY0SNT8zZzg9KxT+tAHVRTRzrujbcKf8ArXO6fO0N0gB+UnG3tXRf40AFFFHc0ANd 1QZLAfWoP7QtTu/egAdflNZ2rXBMoiX7o6n1rMoA6xWV1DKcg96WsbSJ380xEkqeQM9K2QOKAAUv 9KKPX9aAGPKkQJdgAOagTULZ32CTBPAOOtY+o3DTXLryFBIAz1HrVOgDrs8cHIorN0m5eWNo3ydv O7NaVABRRSMdqscZIB4oAZLPHAu6RwopkN5BM+xXGRzg1z1zO9xMzNnGThSelRAlSCvDD0oA63+d FVdPuGuLZSw+cHHXqPWrdACUd+D0pahuZDDbSSKu4qOAKAEluooSA7gMegpYbmGcHy3Bx1FcxLI0 shdzlic/SlileGQOhwfagDrKKZDJ50SvjaT2J6U+gAo/z9aKrX0rQ2jup2npmg
Скачать книгу
Яндекс.Метрика