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Il Suffira D'Un Duc. Bianca BlytheЧитать онлайн книгу.

Il Suffira D'Un Duc - Bianca Blythe


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un sourire.

      — Comment a-t-il réagi ? Vous a-t-il touchée ?

      — Il m’a touché les poignets, mais c’était parce que je le lui avais demandé.

      — Si j’étais seule avec lui, je lui demanderais de toucher bien plus que mes poignets, soupira Daisy.

      Margaret ouvrit des yeux ronds, et les joues de Daisy rosirent.

      — Il n’était pas question de plaisir, dit hâtivement Margaret. Naturellement !

      — Naturellement, répéta Daisy d’un air dubitatif.

      — J’étais attachée à son lit. De toute évidence, quand il est entré, j’ai dû lui demander de me détacher. Et le meilleur emplacement pour placer des liens a toujours été sur les poignets. Il paraît que cela rend difficile l’usage des mains.

      — Les mains sont assez importantes, acquiesça Daisy.

      — Oui. J’imagine que ce serait bien plus inconfortable s’ils commençaient à ligoter le torse des gens.

      — Ah, la technique bovine.

      Margaret lança à son amie un regard perplexe.

      — Habituellement utilisée par les cow-boys à l’aide de quelque chose appelée un lasso, ajouta Daisy.

      Pendant un moment, elles restèrent silencieuses, songeant aux excentricités très répandues dans les anciennes colonies britanniques. Un tout autre soir, Margaret aurait peut-être ajouté un commentaire sur le dégoût passionné des américains pour le thé, mais ce n’était pas le moment de bavarder, même pour des bavardages d’un genre indubitablement intéressant.

      — Je suis passée par la fenêtre et me suis enfuie, dit Margaret. Elle est probablement contrariée.

      — Elle est probablement scandalisée. La plupart des femmes seraient restées là. Vous auriez pu rafler un duc.

      — Personne n’aurait cru qu’il était en train de me compromettre, de toute façon, soupira Margaret.

      — Je ne crois pas que ce soit vrai.

      — B-bien sûr que si, bégaya Margaret.

      Daisy ne voyait peut-être pas comment les autres gens interagissaient avec Margaret, mais Margaret si. Elle faisait tapisserie, et celles qui faisaient tapisserie ne se retrouvaient jamais dans le lit des ducs.

      — Le duc aurait déclaré que ma mère et moi avions mis en scène une fausse situation compromettante, dit Margaret. Et tout le monde l’aurait cru.

      C’était évident.

      Complètement.

      Daisy inclina la tête, déplaçant ses longues mèches blondes. Margaret avait peut-être interrompu Daisy alors qu’elle se brossait les cheveux.

      Il était tard, et Margaret ne devrait pas être ici. Si seulement ses parents avaient acheté une maison à Mayfair, au lieu de leur grande résidence avec ses jardins exceptionnellement grands. Si seulement Margaret avait pu rentrer directement chez elle.

      — Il n’aurait peut-être pas fait cela, dit Daisy.

      — Je ne pouvais pas le forcer à m’épouser. Je ne pouvais pas commencer ma vie d’épouse de cette façon.

      — Bien sûr que non, dit chaleureusement Daisy. Et c’est la vraie raison pour laquelle vous êtes ma plus chère amie. Et la raison pour laquelle le duc aurait eu de la chance d’avoir été obligé de vous épouser.

      — Balivernes, dit Margaret.

      Le duc pouvait épouser n’importe qui. Il ne devrait pas se voir imposer une femme dont tout le monde était heureux de ne pas tenir compte.

      Elle secoua la tête.

      — Je suis désolée. Je n’avais pas l’intention de venir ici et d’être aussi abattue. J’ai – euh – bien peur d’avoir perdu mon réticule. Pas qu’il ait contenu beaucoup d’argent de toute façon. Pensez-vous que je puisse emprunter le prix d’une course en fiacre ?

      Daisy se redressa.

      — Vous avez l’intention de rentrer chez vous ?

      Margaret hocha la tête.

      — Après ce que votre mère à fait ?

      Une étrange indignation résonna dans la voix de Daisy, une expression que Margaret n’associait pas au caractère habituellement plaisant de Daisy.

      Margaret hocha à nouveau la tête.

      — Bien sûr.

      — Je suis certaine que ma mère vous hébergerait.

      Margaret haussa les sourcils.

      — Enfin, dit Daisy en baissant les yeux tandis que ses joues rosissaient, avant de relever les yeux et de se pencher vers Margaret. Nous ne sommes pas obligées de le lui dire.

      Margaret pouffa de rire.

      — Je suis sûre qu’elle attend impatiemment que je parte.

      — Vous pourriez grimper par la fenêtre, dit Daisy.

      — La dernière fois, je suis tombée.

      — Vous ne pouvez pas tomber chaque fois.

      — Je doute que l’obscurité améliore mes compétences.

      — Dans ce cas, nous le lui dirons, corrigea Daisy. Evidemment, vous ne pouvez vous en retourner. Qui sait ce que votre mère fera ensuite ?

      Margaret se renfrogna momentanément. Puis elle releva le menton, suivant cette tradition utilisée depuis toujours par les gens essayant de faire au mieux dans une situation discutable. Il était douteux que ce geste ait le mérite d’exaucer les souhaits, mais Margaret fit néanmoins le vœu de ne pas s’inquiéter.

      — Il me suffit d’un plan. Enfin, il me suffit d’un bon plan. Et ensuite, je pourrai quitter la maison et vivre heureuse pour le restant de mes jours.

      Margaret n’allait pas laisser sa mère continuer à contrôler sa vie. Pas quand les plans de sa mère impliquaient de l’attacher à des lits.

      — Ce qu’il vous faut, dit Daisy, c’est vous marier.

      Margaret regarda soupçonneusement son amie.

      En général, Daisy affichait un caractère raisonnable que Margaret appréciait. Margaret n’avait jamais cru que Daisy avait l’habitude de proférer des déclarations insensées, et il était regrettable que Daisy ait apparemment perdu la raison à ce moment très précis.

      — Je ne vais pas prétendre que le duc m’ait compromise.

      — Alors, n’épousez pas le duc, dit Daisy. Mais souvenez-vous, si vous vous mariez, vous ne serez plus sujette aux folles tentatives de votre mère.

      Margaret se renfrogna. Techniquement, Daisy marquait un point. Sa mère avait soudoyé quelqu’un, avant que la saison ne débute, pour chanter ses louanges auprès du marquis de Metcalfe. Malheureusement pour la mère de Margaret, la femme qu’elle avait choisie avait fini par épouser le marquis. Maman avait trainé Margaret à tous les bals de cette saison, la transportant parfois à un bal différent avant que Margaret n’ait eu l’occasion de goûter les canapés. Tout le travail de Maman n’avait servi à rien : personne ne courtisait Margaret. Personne ne le ferait probablement jamais.

      — Personne ne m’épousera, dit Margaret. C’est pour cela que je suis dans cette situation.

      — Votre situation attachée sur un lit ? dit Daisy en esquissant un sourire.

      Margaret croisa les bras.

      — Ce n’est pas drôle.

      Daisy


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