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Le Ciel De Nadira. Giovanni MongiovìЧитать онлайн книгу.

Le Ciel De Nadira - Giovanni Mongiovì


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vie sans son père, et il était certain qu’il ne s’en serait sorti seul, jamais, au grand jamais. D’ailleurs Rabel était là, enterré sous ses pieds, et il l’aurait attendu fidèlement ; cette fois sans que personne ne puisse le distraire. Il se sentait mourir chaque fois qu’il pensait que les dernières paroles que son père aurait voulu lui dire étaient mortes dans sa bouche. Puis il fixait les saints sur la parois rocheuse et, au contraire de ce que Roul lui avait dit, il ne parvenait pas à ne pas les haïr.

      Chapitre 9

      Hiver 1060 (452 de l’hégire), Rabaḍ de Qasr Yanna et des alentours

      Umar invita toutes les femmes de la maison à se retirer dans leur chambre. Il poussa délicatement Ghadda par les épaules, en la faisant aller dans sa chambre et caressa le visage de Jala.

      Seulement Nadira se trouvait encore sur l’entrée, elle désirait des explications.

      “ Umar, dis-moi qui est cet homme. ”

      “ Seulement un riche marchand de passage qui avait envie de me provoquer. ”

      “ Ne te semble t’il pas étrange qu’il se soit mis en voyage de Qasr Yan-na justement à cette heure-ci sans passer la nuit là bas ? ”

      “ Évidemment pour voir le ” ciel de Nadira ” on ne peut attendre l’aube. ” répondit Umar sarcastique, encore plein de jalousie qu’il ne par-venait pas à dissimuler.

      “ Tu ferais bien d’informer le Qā’id… à l’aube ! Il me semble entendre un certain désaccord envers mon seigneur Ali. ”

      Umar le regarda avec un air de suffisance et lui dit :

      “ maintenant tu te mêles également des questions sur la sécurité du Ra-baḍ ?

      L’ adhān de la nuit est passé déjà depuis un certain temps… va dans ta chambre, ma sœur ! ”

      Nadira à ce point, tandis que l’autre ennuyé s’éloignait, se retrouva à fixer l’argile cuite des tuiles.

      Doucement chaque brasier, chaque lumière et chaque bougie de la maison furent éteints, en mettant fin à cette longue journée.

      Corrado, encore lié au poteau, ne donnait plus de signe de vie depuis longtemps, et Apollonia s’était assoupie, recroquevillée entre ses genoux, elle avait en effet dormi encore moins que son frère.

      Idris, un peu plus loin, restait là tranquillement et observait le ciel étoilé, en attendant le moment où il aurait pu libérer le prisonnier et rentrer chez lui.

      Une espèce de coup retentit dans la cour ; suivit de crépitements qui ressemblaient à un feu. Apollonia ouvrit les yeux et vit une lueur insolite provenir des écuries. Idris commença alors à hurler, en se démenant comme un fou pour attirer l’attention des autres. Mezyan, en attendant descendait à une vitesse vertigineuse par le escaliers de la terrasse, en annonçant à son compagnon d’en bas :

      “ Les écuries ont pris feu ! ”

      !Appelle Umar ! ”

      !Appelle les autres ! ”

      Mezyan se mit à frapper comme un fou sur la porte, tandis que Idris couru pour appeler les hommes qui faisaient la garde à l’entrée du village ; Justement le Qā’id, en effet, avait conseillé à Umar de faire mon-ter la garde aux points stratégiques du Rabaḍ.

      Apollonia se redressa et, dans le silence qui précède la tempête, pendant que Mezyan continuait de frapper à la porte, elle regarda autour d’elle. Des ombres obscures comme les démons d’Averne se déplaçaient autour de la maison et dans les rues du village.

      Elle s’efforça de mieux voir pour comprendre s’il s’agissait des habitants du Rabaḍ accourus pour l’urgence, toutefois elle conclut que ses compatriotes n’auraient pas été aussi silencieux et prudents en s’approchant. Elle se serra contre Corrado, et lui, en sentant le toucher sur sa peau, ouvrit les yeux.

      A ce moment là, Umar sortait dans la cour, juste à temps pour assister à la seconde explosion, provoquée par l’éclatement imprévu d’une sub-stance inflammable. Les flammes s’élevaient encore plus rapidement du toit de l’entrepôt des céréales. En attendant les personnes commençaient à sortir de leurs habitations.

      Mezyan et une autre dizaine d’hommes faisaient déjà la navette entre le puits le plus proche et les écuries. Maintenant ils commencèrent à en-tendre des hurlements, tandis qu’ailleurs, même depuis certaines maisons, s’élevaient d’autres flammes ; l’entier Rabaḍ prenait feu. Le bruit sans équivoque de ferraille rendit évident ce qui était en train de se passer : ils attaquaient le village.

      Apollonia prit Corrado par les hanches et recueilli toutes ses forces pour le soulever de manière à ce que la corde à ses poings, puisse sauter au dessus de la bifurcation où elle avait été encastrée. Elle cria sous l’effort, et fini par terre, entraînée par le poids de son frère. Elle le libéra des liens et l’aida à s’asseoir en lui faisant appuyer le dos contre le poteau. Puis elle passa un bras autour de sa nuque et essaya de le soulever… mais lui, ne pouvant marcher, tomba comme un poids mort. Corrado hurla, en sentant une immense douleur aux bras et aux genoux. Apollonia donc se senti impuissante ; elle aurait voulu le charger sur ses épaules, mais elle, si petite et fragile, ne pouvait rien. Elle lui prit enfin le visage entre ses mains et, en le regardant plein de larmes, elle lui promit :

      “ Je ne te laisse pas ici. ”

      “ Va te cacher ! ” répondit Corrado, en haletant

      “ Je vais appeler Michele ; il te portera chez nous ! ”

      Apollonia courut en vitesse, elle courut autant que ses chaussures le lui permettaient, en se perdant dans les ruelles du Rabaḍ.

      Corrado, resté seul, assit les épaules contre le poteau, regarda sur sa gauche, vers la maison d’Umar. Une multitude d’hommes à ce moment traversaient la cour, et le bruit des ferrailles provenant peu avant des quartiers du village, semblaient disparaître. Corrado pensa à ce que sa sœur était en train de risquer en s’éloignant dans les ruelles durant cet at-taque… il était horrifié à la pensée qu’elle ne puisse rentrer.

      Umar, qui en ces instants était près des écuries, confus, impuissant et surtout désarmé, retourna dans la cour en ayant compris la nature de la menace. Toutefois un coup imprévu à la tête l’assomma et le fit s’écrouler par terre. Maintenant les hurlements des femmes de la maison, peut-être de la servitude, peut-être de la maîtresse, s’élevèrent, et en peu de temps une fumée noire s’éleva également de l’habitation de Umar. Corrado re-garda autour de lui pétrifié, et il se rendit compte que dans les rues, il n’y avait aucun homme du Rabaḍ.

      Quand les assaillants sortirent de la maison, deux d’entre eux tiraient Nadira par les bras. Corrado, en entendant les hurlements, compris son identité même avant de la voir.

      A ce point, dans le noir illuminé par les feux, les ennemis inconnus s’approchèrent du prisonnier qui haletait, la nuque appuyée au poteau, il avait une forte fièvre et très peur. Corrado pensa alors qu’il l’aurait tué, comme ils l’avaient fait avec Umar et avec tant d’autres du village.

      “ Eh toi, infidèle, mets-toi debout ! ” ordonna un de ces hommes, en ôtant de son visage le turban qui le cachait.

      Nadira ouvrit les yeux : ce type était le riche marchand qu’elle avait vu il y a peu chez elle.

      “ Je n’y arrive pas, tuez-moi assit ! ” demanda résigné Corrado.

      Cet homme au contraire prit Nadira par la nuque et l’obligea à se mettre à genoux devant Corrado.

      “ Connais-tu cette jeune fille ? ”

      Il la regarda attentivement ; elle était à moins de trois paumes de son vi-sage. Il savait très bien qui elle était, les yeux de Nadira ne pouvaient être confondus, toutefois il ne voyait pas complètement son visage et ses cheveux découverts depuis qu’ encore enfant, elle courait insouciante dans le Rabaḍ.

      En


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