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L'année terrible. Victor HugoЧитать онлайн книгу.

L'année terrible - Victor Hugo


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      PARIS BLOQUÉ

      O ville, tu feras agenouiller l’histoire.

      Saigner est ta beauté, mourir est ta victoire.

      Mais non, tu ne meurs pas. Ton sang coule, mais ceux

      Qui voyaient César rire en tes bras paresseux

      S’étonnent: tu franchis la flamme expiatoire.

      Dans l’admiration des peuples, dans la gloire,

      Tu retrouves, Paris, bien plus que tu ne perds.

      Ceux qui t’assiégent, ville en deuil, tu les conquiers.

      La prospérité basse et fausse est la mort lente;

      Tu tombais folle et gaie, et tu grandis sanglante.

      Tu sors, toi qu’endormit l’empire empoisonneur,

      Du rapetissement de ce hideux bonheur.

      Tu t’éveilles déesse et chasses le satyre.

      Tu redeviens guerrière en devenant martyre;

      Et dans l’honneur, le beau, le vrai, les grandes mœurs,

      Tu renais d’un côté quand de l’autre tu meurs.

       Table des matières

      A PETITE JEANINE

      Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée.

      Contente, vous jasez, comme, sous la ramée,

      Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux,

      Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux

      De sentir qu’il commence à leur pousser des plumes.

      Jeanne, ta bouche est rose; et dans les gros volumes

      Dont les images font ta joie, et que je dois,

      Pour te plaire, laisser chiffonner par tes doigts,

      On trouve de beaux vers, mais pas un qui te vaille

      Quand tout ton petit corps en me voyant tressaille;

      Les plus fameux auteurs n’ont rien écrit de mieux

      Que la pensée éclose à demi dans tes yeux,

      Et que ta rêverie obscure, éparse, étrange,

      Regardant l’homme avec l’ignorance de l’ange.

      Jeanne, Dieu n’est pas loin puisque vous êtes là.

      Ah! vous avez un an, c’est un âge cela!

      Vous êtes par moments grave, quoique ravie;

      Vous êtes à l’instant céleste de la vie

      Où l’homme n’a pas d’ombre, où dans ses bras ouverts,

      Quand il tient ses parents, l’enfant tient l’univers;

      Votre jeune âme vit, songe, rit, pleure, espère

      D’Alice votre mère à Charles votre père;

      Tout l’horizon que peut contenir votre esprit

      Va d’elle qui vous berce à lui qui vous sourit;

      Ces deux êtres pour vous à cette heure première

      Sont toute la caresse et toute la lumière;

      Eux deux, eux seuls, ô Jeanne; et c’est juste; et je suis,

      Et j’existe, humble aïeul, parce que je vous suis;

      Et vous venez, et moi je m’en vais; et j’adore,

      N’ayant droit qu’à la nuit, votre droit à l’aurore.

      Votre blond frère George et vous, vous suffisez

      A mon âme, et je vois vos jeux, et c’est assez;

      Et je ne veux, après mes épreuves sans nombre,

      Qu’un tombeau sur lequel se découpera l’ombre

      De vos berceaux dorés par le soleil levant.

      Ah! nouvelle venue innocente, et rêvant,

      Vous avez pris pour naître une heure singulière;

      Vous êtes, Jeanne, avec les terreurs familière;

      Vous souriez devant tout un monde aux abois;

      Vous faites votre bruit d’abeille dans les bois,

      O Jeanne, et vous mêlez votre charmant murmure

      Au grand Paris faisant sonner sa grande armure.

      Ah! quand je vous entends, Jeanne, et quand je vous vois

      Chanter, et, me parlant avec votre humble voix,

      Tendre vos douces mains au-dessus de nos têtes,

      Il me semble que l’ombre où grondent les tempêtes

      Tremble et s’éloigne avec des rugissements sourds,

      Et que Dieu fait donner à la ville aux cent tours

      Désemparée ainsi qu’un navire qui sombre,

      Aux énormes canons gardant le rempart sombre,

      A l’univers qui penche et que Paris défend,

      Sa bénédiction par un petit enfant.

      Paris, 30 septembre 1870.

       Table des matières

       Table des matières

      J’étais le vieux rôdeur sauvage de la mer,

      Une espèce de spectre au bord du gouffre amer;

      J’avais dans l’âpre hiver, dans le vent, dans le givre,

      Dans l’orage, l’écume et l’ombre, écrit un livre,

      Dont l’ouragan, noir souffle aux ordres du banni,

      Tournait chaque feuillet quand je l’avais fini;

      Je n’avais rien en moi que l’honneur imperdable;

      Je suis venu, j’ai vu la cité formidable;

      Elle avait faim, j’ai mis mon livre sous sa dent:

      Et j’ai dit à ce peuple altier, farouche, ardent,

      A ce peuple indigné, sans peur, sans joug, sans règle,

      J’ai dit à ce Paris, comme le klephte à l’aigle:

      Mange mon cœur, ton aile en croîtra d’un empan.

      Quand le Christ expira, quand mourut le grand Pan,

      Jean et Luc en Judée et dans l’Inde Épicure

      Entendirent un cri d’inquiétude obscure;

      La terre tressaillit quand l’Olympe tomba;

      D’Ophir à Chanaan et d’Assur à Saba,

      Comme un socle en ployant fait ployer la colonne,

      Tout l’Orient pencha quand croula Babylone;

      La même horreur sacrée est dans l’homme aujourd’hui,

      Et l’édifice sent fléchir le point d’appui;

      Tous tremblent pour Paris qu’étreint une main Vile;

      On


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