Эротические рассказы

L'année terrible. Victor HugoЧитать онлайн книгу.

L'année terrible - Victor Hugo


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      France! ô deuil! voir un astre aux cieux diminuer!

      Je sens l’ascension lugubre de la honte.

      Morne angoisse! un fléau descend, un autre monte.

      N’importe. Poursuivons. L’histoire en a besoin.

      Ce siècle est à la barre et je suis son témoin.

       1870

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

      Toulon, c’est peu; Sedan, c’est mieux.

      L’homme tragique,

      Saisi par le destin qui n’est que la logique,

      Captif de son forfait, livré les yeux bandés

      Aux noirs événements qui le jouaient aux dés,

      Vint s’échouer, rêveur, dans l’opprobre insondable.

      Le grand regard d’en haut lointain et formidable

      Qui ne quitte jamais le crime, était sur lui;

      Dieu poussa ce tyran, larve et spectre aujourd’hui,

      Dans on ne sait quelle ombre où l’histoire frissonne

      Et qu’il n’avait encore ouverte pour personne;

      Là, comme au fond d’un puits sinistre, il le perdit.

      Le juge dépassa ce qu’on avait prédit.

      Il advint que cet homme un jour songea:–Je règne.

      Oui. Mais on me méprise, il faut que l’on me craigne.

      J’entends être à mon tour maître du monde, moi.

      Terre, je vaux mon oncle, et j’ai droit à l’effroi.

      Je n’ai pas d’Austerlitz, soit, mais j’ai mon Brumaire.

      Il a Machiavel tout en ayant Homère,

      Et les tient attentifs tous deux à ce qu’il fait;

      Machiavel à moi me suffit. Galifet

      M’appartient, j’eus Morny, j’ai Rouher et Devienne.

      Je n’ai pas encor pris Madrid, Lisbonne, Vienne,

      Naples, Dantzick, Munich, Dresde, je les prendrai.

      J’humilierai sur mer la croix de Saint-André,

      Et j’aurai cette vieille Albion pour sujette.

      Un voleur qui n’est pas le roi des rois, végète.

      Je serai grand. J’aurai pour valets, moi forban,

      Mastaï sous sa mitre, Abdul sous son turban,

      Le czar sous sa peau d’ours et son bonnet de martre;

      Puisque j’ai foudroyé le boulevard Montmartre,

      Je puis vaincre la Prusse; il est aussi malin

      D’assiéger Tortoni que d’assiéger Berlin;

      Quand on a pris la Banque on peut prendre Mayence.

      Pétersbourg et Stamboul sont deux chiens de faïence;

      Pie et Galantuomo sont à couteaux tirés;

      Comme deux boucs livrant bataille dans les prés,

      L’Angleterre et l’Irlande à grand bruit se querellent;

      D’Espagne sur Cuba les coups de fusil grêlent;

      Joseph, pseudo-César, Wilhelm, piètre Attila,

      S’empoignent aux cheveux; je mettrai le holà;

      Et moi, l’homme éculé d’autrefois, l’ancien pitre,

      Je serai, par-dessus tous les sceptres, l’arbitre;

      Et j’aurai cette gloire, à peu près sans débats,

      D’être le Tout-Puissant et le Très-Haut d’en bas.

      De faux Napoléon passer vrai Charlemagne,

      C’est beau. Que faut-il donc pour cela? prier Magne

      D’avancer quelque argent à Lebœuf, et choisir,

      Comme Haroun escorté le soir par son vizir,

      L’heure obscure où l’on dort, où la rue est déserte,

      Et brusquement tenter l’aventure; on peut, certe,

      Passer le Rhin ayant passé le Rubicon.

      Piétri me jettera des fleurs de son balcon.

      Magnan est mort, Frossard le vaut; Saint-Arnaud manque,

      J’ai Bazaine. Bismarck me semble un saltimbanque;

      Je crois être aussi bon comédien que lui.

      Jusqu’ici j’ai dompté le hasard ébloui;

      J’en ai fait mon complice, et la fraude est ma femme.

      J’ai vaincu, quoique lâche, et brillé, quoique infâme.

      En avant! j’ai Paris, donc j’ai le genre humain.

      Tout me sourit, pourquoi m’arrêter en chemin?

      Il ne me reste plus à gagner que le quine.

      Continuons, la chance étant une coquine.

      L’univers m’appartient, je le veux, il me plaît;

      Ce noir globe étoilé tient sous mon gobelet.

      J’escamotai la France, escamotons l’Europe.

      Décembre est mon manteau, l’ombre est mon enveloppe;

      Les aigles sont partis, je n’ai que les faucons;

      Mais n’importe! Il fait nuit. J’en profite. Attaquons.

      Or il faisait grand jour. Jour sur Londres, sur Rome,

      Sur Vienne, et tous ouvraient les yeux, hormis cet homme

      Et Berlin souriait et le guettait sans bruit.

      Comme il étaitaveugle il crut qu’il faisait nuit.

      Tous voyaient la lumière et seul il voyait l’ombre.

      Hélas! sans calculer le temps, le lieu, le nombre,

      A tâtons, se fiant au vide, sans appui,

      Ayant pour sûreté ses ténèbres à lui,

      Ce suicide prit nos fiers soldats, l’armée

      De France devant qui marchait la renommée,

      Et sans canons, sans pain, sans chefs, sans généraux,

      Il conduisit au fond du gouffre les héros.

      Tranquille, il les mena lui-même dans le piège.

      –Où vas-tu? dit la tombe. Il répondit: que sais-je?


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