La fin de la mafia mondiale. Rolf NagelЧитать онлайн книгу.
une augmentation et je suis détaché de mon lieu de travail pour te conseiller. Jour et nuit bien sûr, ma chérie. Marian, je flotte sur un nuage. Et passe le bonjour et mes sincères remerciements à Monsieur ton père, même si je ne le connais pas. J'espère le rencontrer bientôt en personne. Je t'embrasse. » Karl débordait de joie.
« Moi aussi, mon chéri. C'était une soirée magnifique et une nuit formidable. Pour rien au monde, je ne voudrais en être privée. Il me reste un peu de temps avant de voir mon père et je voudrais t'acheter un petit cadeau. Oui, je dirai bonjour à mon père de ta part. Alors, à plus tard, et prends soin de toi. Bisous ! »
Karl se régala à boire son thé tout en passant tranquillement en revue tout ce qui venait de lui arriver. Puis il quitta la banque et rejoignit le chauffeur sur le parking. « Conduisez-moi à mon appartement, s'il vous plaît, je désire me changer. »
La porte de l'appartement se referma et Karl se laissa tomber sur son lit avec un profond soupir. Cinq minutes de calme seulement, un peu de calme simplement. Après un certain temps, il alla dans la salle de bains pour enfin se doucher et se raser. Ensuite, il enfila une chemise propre et un costume. Il se rendit en sifflotant chez la fleuriste pour régler ses dettes et se procurer un nouveau bouquet de fleurs pour sa bien-aimée.
« Ah ! le gentleman d'hier ! Vous nous rendez visite tous les jours maintenant ? », le salua la jolie fleuriste. La veille, dans sa hâte, il n'avait pas remarqué à quel point c'était une jeune beauté, qui se démarquait avec ses longs cheveux noirs.
Karl répondit : « Il me faut un bouquet multicolore, mais un peu plus gros qu'hier, non, deux fois plus gros. »
« Volontiers, Monsieur », dit la fleuriste tout en rejetant habilement et sensuellement son abondante chevelure en arrière.
Il remarqua que la jeune demoiselle flirtait un peu avec lui. Cela n'avait jamais été le cas avant. Il se pouvait que l'amour rende sexy ou était-ce dû au fait qu'il avait auparavant toujours paru renfrogné et antipathique. Cela ne lui déplaisait pas qu'apparemment, cette jeune femme le trouve séduisant. Karl était étonné de la rapidité à laquelle les choses pouvaient changer. Hier encore, il était Marie-la-poisse et aujourd'hui, Marie-couverte-d'or.
Marian était arrivée plus tôt que prévu à Paris et flânait sur la célèbre avenue des Champs-Élysées. Une rue prestigieuse avec toutes les boutiques de luxe imaginables. Les rayons chauds du soleil brillaient sur l'artère commerçante et les gens se promenaient gaiement. Entre-temps, elle avait fait l'acquisition d'une chaîne en or, petite mais précieuse, avec un pendentif en forme de cœur pour son Karl bien-aimé.
Elle se dirigeait maintenant vers le café-restaurant d'exception qui se trouvait au coin. Par beau temps, on pouvait s'y asseoir dehors et regarder passer la foule bariolée. Tout comme son père, elle adorait simplement être assise là et laisser libre cours à ses pensées. En général, elle et son père avaient beaucoup de points communs.
Dans un pensionnat suisse, tous reçurent une éducation de première qualité
Comme son père auparavant, Marian avait passé sa jeunesse dans un pensionnat excessivement cher en Suisse.
Les pères du premier cercle et le père de Don Rosso avaient déjà fait preuve de clairvoyance et avaient envoyé leurs enfants dans cet internat privé. Ainsi, leurs descendants grandissaient ensemble et jouissaient d'une excellente éducation. L'autre avantage était que les enfants pouvaient ainsi construire une amitié solide et une relation de confiance forte le temps de leur scolarité. Ça aussi, les pères l'avaient souhaité. Le cercle premier devait constituer une communauté de confiance incontestable, et que pouvait-il y avoir de mieux que de commencer sur les bancs de l'école. Don Rosso avait fait de même avec sa fille.
Ce pensionnat strict était situé sur une colline, non loin de la merveilleuse ville suisse de Lucerne, au bord du Lac des Quatre-Cantons. Du haut de la colline, on avait vue sur la belle petite ville avec son fleuve et son célèbre emblème, le pont de la Chapelle.
En hiver, on allait à la montagne faire du ski et en été, on pouvait se baigner dans le lac. Bien évidemment, seuls les enfants des parents les plus riches étaient logés à l'internat, ce qui assurait également aux futurs adultes les meilleurs contacts dans la société influente internationale. Naturellement, personne n'était au courant à l'internat du rôle réel que certains parents avaient dans la mafia. Marian se rappelait vaguement qu'il ne devait y avoir eu qu'un seul incident, lorsqu'un garçon avait affirmé que des enfants appartenaient à des familles de criminels. Il était impossible d'établir les preuves de cette affirmation, et Don Rosso et ses amis s'étaient immédiatement plaints auprès de la direction. Sur ces entrefaites, le garçon avait été renvoyé de l'école et on n'avait plus jamais entendu parler de lui ou de sa famille. On ne sut jamais si la déclaration du garçon reposait sur une pure spéculation ou sur un soupçon fondé.
Les épouses et les enfants des familles n'avaient à aucun moment été impliqués dans les affaires des pères. Ils entendaient seulement, en passant, que les pères étaient membres d'une organisation secrète. Mais il leur était interdit à tous de prononcer le moindre mot à ce sujet et il n'y avait jamais eu d'écart à cette règle. Même y penser était interdit. La plupart d'entre eux avaient apparemment banni complètement cela de leur esprit.
Marian arriva au café et reconnu Don Rosso, ses lunettes de soleil sur le nez, assis confortablement au soleil à une table pour quatre personnes. Devant lui, une bouteille d'eau et un expresso. Ses deux bodyguards s'étaient installés à une table derrière lui et observaient les alentours avec attention.
Don Rosso aimait certes toujours Palerme, sa ville natale, mais il avait voyagé entre-temps dans tellement de pays qu'il avait abandonné l'attitude typique d'un Sicilien. Il s'habillait plutôt comme un banquier londonien et avait leur allure bourgeoise. Il avait au demeurant une stature plutôt normale et n'avait pas un physique qui se remarquait particulièrement. Il avait toujours été un père très aimant qui avait éduqué sa fille unique dans un juste équilibre entre rigueur nécessaire et amour bienveillant. Quand la mère mourut jeune d'une maladie incurable, Don Rosso se chargea également du rôle de la mère et essaya de le remplir dans la mesure du possible. Marian et son père avait une relation empreinte de confiance, et un lien très fort les unissait. Elle avait le souvenir d'une enfance heureuse, et son père s'efforçait en permanence de satisfaire tous ses désirs.
« Bonjour papa », adressa-t-elle à son père en l'embrassant sur les deux joues. Ses yeux en disaient long, si bien que Don Rosso pouvait déjà tout y lire.
« Content de te voir si heureuse, ma fille », dit-il de sa voix virile, « Oui, je peux déjà tout lire sur ton visage, mais assieds-toi et raconte-moi tout en détail. »
Marian lui raconta sa rencontre avec Karl sur le banc du parc. Les choses s'étaient mises en place comme prévu et de surcroît, elle était tombée éperdument amoureuse de Karl, sans savoir vraiment pourquoi. Elle lui décrivit tout avec tellement d'enthousiasme et de détails que Don Rosso le vivait comme s'il avait été là.
En tant que père, il était maintenant très heureux et satisfait de voir à quel point tout le travail portait ses fruits. Il ne manquait plus que Karl se joigne à l'organisation à l'avenir, et tout serait parfait. Les choses ne pouvaient pas mieux tourner pour Don Rosso.
« Papa, merci beaucoup d'avoir intercédé si rapidement pour Karl auprès de la banque. Ce matin, il était visiblement inquiet d'arriver en retard. » Elle regarda son père avec reconnaissance et tous deux s'amusèrent de l'affolement de Karl.
« Cela va de soi, mon enfant, ce n'est vraiment pas compliqué pour moi, et il m'importe que ma princesse soit heureuse. Prenez-vous quelques semaines de vacances, et viens ensuite me présenter le type qui ose me prendre ma fille. »
Le sourire aux lèvres, il demanda à sa fille ce qu'elle désirait boire.
« Papa, nous devrions fêter ça avec un bon champagne, non ? » Don Rosso, qui ne buvait que très rarement