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Un Prix de Courage . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Un Prix de Courage  - Морган Райс


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jamais remarquée.

      – Tu te complais dans la pitié, mais des femmes souffrent plus que toi, chaque jour, partout. Ce qui t’est arrivé n’est rien face au destin du monde. M’entends-tu ? Ce n’est rien.

      Sa mère soupira.

      – Si tu veux survivre et faire de ce monde ton foyer, tu dois être forte. Plus forte que les hommes. Les hommes finiront par t’avoir, d’une manière ou d’une autre. Il ne s’agit pas de ce qui arrive à ton corps, il s’agit de la façon dont tu perçois les événements, la façon que tu as de réagir. Tu peux contrôler cela. Tu peux choisir de te laisser mourir ou tu peux te montrer forte. C’est cela qui différencie les filles des femmes.

      Gwen savait que sa mère essayait de l’aider, mais elle haïssait l’absence de compassion dans ses propos. Et elle haïssait qu’on lui fasse la leçon.

      – Je te déteste, lui dit Gwendolyn. Je t’ai toujours détestée.

      – Je le sais, répondit sa mère, et je te hais tout autant. Cela ne veux pas dire que nous ne nous comprenons pas. Je ne veux pas de ton amour, je veux que tu sois forte. Ce monde ne peut être gouverné par des faibles ou des couards, mais par ceux qui balayent l’adversité d’un geste comme si ce n’était rien. Tu peux te laisser mourir, si tel est ton souhait. Tu as bien le temps pour ça. Mais quel ennui ! Sois forte et vis ta vie. Vis ta vie ! Sois un exemple pour les autres. Un jour, je t’assure, tu mourras de toute façon. Tant que tu vis, tu n’as qu’à vivre.

      – Laisse-moi tranquille ! cria Gwen, incapable d’entendre un seul mot de plus.

      Sa mère lui jeta un regard froid. Enfin, après un silence interminable, elle fit volte-face et quitta la pièce en trottinant comme un paon. Elle claqua la porte derrière elle.

      Dans le silence qui suivit, Gwen se mit à pleurer, et pleura, pleura, pleura. Plus que jamais, elle souhaita que tout disparaisse.

      CHAPITRE SIX

      Kendrick se tenait au bord du Canyon et contemplait la brume tourbillonnante. Son cœur se brisait. Il était difficile pour lui de voir sa sœur dans cet état. Kendrick se sentait impuissant et souillé, comme s’il avait été lui-même la cible de l’agression. Il voyait sur les visages des Silésiens qu’ils ne considéraient pas seulement Gwen comme leur souveraine, mais aussi comme un membre de leur famille. Tous étaient abattus. Andronicus leur avait porté un coup terrible à tous.

      Kendrick se sentait coupable. Il aurait dû savoir que sa jeune sœur tenterait de faire quelque chose, car elle était courageuse et fière. Il aurait dû prévoir qu’elle essayerait de se rendre à l’ennemi avant qu’on ne puisse l’arrêter. Il aurait dû trouver le moyen d’empêcher ça. Il connaissait sa nature. Il savait qu’elle accordait facilement sa confiance et qu’elle avait bon cœur. En tant que guerrier, il connaissait également la brutalité de certains chefs de guerre. Il était plus âgé et plus sage qu’elle. Il l’avait laissé tomber.

      Kendrick se sentait également coupable de voir une situation si sombre tomber sur les épaules d’une jeune fille si jeune, d’à peine seize ans, tout juste couronnée. Elle n’aurait pas dû porter ce poids toute seule. Même Kendrick aurait eu du mal à le supporter à sa place, ou même leur père. Gwen faisait de son mieux, étant donné les circonstances. Peut-être mieux que tout autre à sa place. Kendrick, lui non plus, n’avait aucune solution. Aucun d’entre eux n’avait de solution.

      Kendrick pensa à Andronicus et s’empourpra. C’était un chef sans principe, sans morale, sans humanité. Il était clair à présent que tous les Silésiens auraient connu un sort fatal après leur reddition : ils auraient été tous tués ou réduits en esclavage, jusqu’au dernier.

      Quelque chose changeait dans l’air. Kendrick le voyait dans les regards de ses hommes. Lui-même le ressentait. Les Silésiens n’étaient plus déterminés à survivre seulement ou à se défendre. Maintenant, ils voulaient se venger.

      – SILÉSIENS ! tonna une voix.

      La foule se tut et tous levèrent les yeux. De la cite haute, penché sur l’arête du Canyon, Andronicus les regardait, flanché de ses sbires.

      – Je vous donne le choix ! tonna-t-il. Livrez-moi Gwendolyn et je vous laisserai la vie sauve ! Si vous ne le faites pas, je ferai pleuvoir le feu sur vous, dès le coucher du soleil. Un feu si intense qu’aucun de vous n’y survivra !

      Il marqua une pause et sourit.

      – C’est une offre généreuse. Ne réfléchissez pas trop longtemps.

      Là-dessus, Andronicus se retira brusquement.

      Les Silésiens s’entreregardèrent lentement.

      Srog fit un pas en avant.

      – Compagnons de Silesia ! s’écria-t-il devant une masse de guerriers plus graves que jamais auparavant. Andronicus s’en est pris à notre souveraine bien-aimée. La fille de notre bien-aimé Roi MacGil. Une grande Reine. Ce faisant, il s’en est pris à chacun d’entre nous. Il a tenté de souiller son honneur, mais il n’a souillé que le sien !

      – C’EST VRAI ! hurla-t-on dans la foule, comme les hommes serraient le poing sur le pommeau de leurs épées, leurs regards enflammés.

      – Kendrick, dit Srog en se tournant vers lui, que proposes-tu ?

      Kendrick croisa les regards des soldats devant lui.

      – NOUS ATTAQUONS ! cria-t-il.

      Il sentait un feu pulser dans ses veines. La foule poussa des cris d’approbation. La témérité se lisait dans tous les regards. Chacun était prêt à se battre jusqu’à la mort, Kendrick le voyait bien.

      – NOUS MOURRONS COMME DES HOMMES, NON COMME DES CHIENS ! cria-t-il encore.

      – OUI ! répondit la foule.

      – NOUS NOUS BATTONS POUR GWENDOLYN ! POUR NOS MÈRES ET NOS SŒURS ET NOS ÉPOUSES !

      – OUI !

      – POUR GWENDOLYN ! cria Kendrick.

      – POUR GWENDOLYN ! répéta la foule.

      Les soldats poussèrent des hurlements de joie et leur nombre ne fit que croître.

      Avec un dernier cri de guerre, ils suivirent Kendrick et Srog qui les menèrent dans les escaliers, toujours plus haut, en direction de la haute Silesia. Il était temps de montrer à Andronicus ce dont l’Argent était capable.

      CHAPITRE SEPT

      Thor se tenait aux côtés de Reece, O’Connor, Elden, Conven, Indra et Krohn à l’embouchure de la rivière, comme tous regardaient le corps de Conval. L’humeur était sombre. Un terrible poids pesait sur la poitrine de Thor qui contemplait, à ses pieds, son frère de Légion. Conval. Mort. Cela ne semblait pas réel. Aussi loin que Thor se souvenait, ils avaient été six dans ce voyage. Il n’avait jamais imaginé qu’ils pourraient soudain se retrouver à cinq. C’était comme si ce coup du sort rappelait à Thor sa propre mortalité.

      Il pensa à toutes les fois où Conval avait été présent pour lui, toujours à ses côtés, à chaque pas, depuis le jour où Thor avait rejoint la Légion. Il était comme un frère. Conval l’avait toujours défendu. Il avait toujours eu un mot gentil pour lui. Contrairement aux autres, il avait accepté Thor comme un ami dès le début. Le voir étendu là, mort, à cause d’une erreur de Thor… Il en était malade. S’il n’avait pas fait confiance à ces trois frères, Conval aurait peut-être gardé la vie sauve.

      Thor ne pouvait imaginer Conval et Conven séparés, les deux frères jumeaux, inséparables, complémentaires. Comment Conven pouvait-il bien se sentir à présent ? Il semblait avoir perdu l’esprit : le Conven insouciant et heureux que Thor avait connu était parti avec ce coup d’épée.

      Tous se tenaient à l’orée du champ de bataille, les corps des soldats impériaux entassés derrière eux, et contemplaient


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