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Un Prix de Courage . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Un Prix de Courage  - Морган Райс


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n’avait jamais vécu.

      Thor ne savait pas combien ils restèrent debout là, perdus dans leur chagrin, incapables de laisser partir ce corps. Indra passa la paume de sa main sur le visage de Conval, en formant des petits cercles et en chantant les yeux fermés une litanie que Thor ne comprit pas. À voir la façon dont elle menait la cérémonie, il était évident que c’était important pour elle. Thor sentait un sentiment de paix en l’écoutant. Les garçons, eux, ne savaient pas quoi dire et se contentaient de l’observer en silence, l’air morose.

      Enfin, Indra se tut et fit un pas en arrière. Conven s’avança, les yeux noyés de larmes, et s’agenouilla au chevet de son frère. Il prit sa main entre les siennes et courba la tête.

      Conven repoussa alors le bateau qui se mit à danser sur les eaux calmes de la rivière. Comme s’il comprenait l’importance de la cérémonie, le courant l’emporta soudain en douceur, de plus en plus loin. Krohn gémissait en le voyant s’éloigner. Une étrange brume s’éleva alors et enveloppa l’embarcation qui disparut.

      Thor eut l’impression que son corps, lui aussi, avait été aspiré par le monde infernal.

      Lentement, les garçons se tournèrent les uns vers les autres, puis en direction du champ de bataille et du paysage qui s’étendait au-delà. Ils avaient atteint un carrefour. Le monde infernal se trouvait derrière eux. Devant eux, d’une part et d’autre du paysage, une vaste prairie et un désert cuit par le soleil leur faisaient face.

      Thor se tourna vers Indra.

      – Pour atteindre l’Insubmersible, il nous faut traverser ce désert ? demanda-t-il.

      Elle hocha la tête.

      – Y a-t-il un autre moyen ?

      Elle secoua la tête.

      – Il y a d’autres chemins mais moins directs. Vous perdriez des semaines. Si vous voulez avoir la moindre chance de rattraper ces voleurs, c’est le seul moyen.

      Les autres scrutèrent l’horizon d’un air déterminé. Au loin, la chaleur formait d’étranges vagues dans la paysage.

      – L’endroit n’a pas l’air accueillant, dit Reece en s’approchant de Thor.

      – Personne n’a survécu à la traversée de ce désert, dit Indra. C’est très grand et peuplé de créatures hostiles.

      – Nous n’avons pas assez de provisions, dit O’Connor. On n’y arriverait pas.

      – Mais c’est le chemin pour trouver l’Épée, répondit Thor.

      – Si elle existe toujours…, dit Elden.

      – Si les voleurs ont atteint l’Insubmersible, intervint Indra, alors votre précieuse Épée est perdue à jamais. Vous risqueriez vos vies pour un rêve. Le mieux à faire, c’est de retourner vers l’Anneau.

      – Nous ne ferons pas demi-tour, dit Thor d’un ton déterminé.

      – Surtout maintenant, ajouta Conven qui fit un pas en avant, le regard brillant de feu et de chagrin.

      – Nous trouverons l’Épée ou nous mourrons en essayant, dit Reece.

      Indra secoua la tête et soupira

      – Je n’en attendais pas moins de vous, les garçons, dit-elle. Téméraires jusqu’au bout.

*

      Thor et ses compagnons marchaient côte à côte à travers le désert, en plissant les yeux devant le soleil brûlant et en soufflant sous l’écrasante canicule. Thor s’était réjoui de quitter enfin le sinistre monde infernal et de revoir les soleils. Il avait rapidement déchanté. Du soleil, sous ces latitudes, il n’y avait que cela : un soleil jaune dans un ciel jaune, pesant sur le groupe de tous ses rayons. Pas un brin d’ombre à l’horizon. La tête de Thor lui faisait mal. Il traînait les pieds. Il avait l’impression de marcher depuis des années. Il voyait que les autres étaient dans le même état.

      Ils marchaient depuis une demi-journée. Thor ne savait pas combien de temps encore ils pourraient continuer. Il jeta un coup d’œil à Indra, qui portait sa capuche, et se demanda si elle avait raison. Peut-être étaient-ils téméraires de traverser… Mais il avait promis de trouver l’Épée – et quel choix avaient-ils ?

      Leurs pas soulevaient des nuages de poussière tourbillonnants, ce qui rendait l’air irrespirable. À l’horizon, on n’apercevait qu’une terre cuite par les rayons du soleil, plate aussi loin que portait le regard. Il n’y avait pas le moindre signe de construction, de route ou de montagne. Rien. Seulement le désert. Thor avait l’impression d’être arrivé au bout du monde.

      Une seule pensée le réconfortait : au moins, pour la première fois, ils avaient une destination. Ils n’étaient plus à la merci des trois frères et de leur stupide carte. Maintenant, ils écoutaient Indra et Thor lui faisait plus confiance qu’aux trois frères. Il était certain, cette fois, d’aller dans la bonne direction. Il n’était seulement pas certain de survivre au voyage.

      Thor entendit alors un bruit étrange, comme un souffle léger. En baissant les yeux, il s’aperçut que le sable autour de lui commençait à tourbillonner. Les autres se rendirent compte, eux aussi. Le sable semblait s’amasser sous leurs pieds tout en formant des cercles qui s’élevèrent lentement vers le ciel. Bientôt, un grand nuage de poussière se forma et monta de plus en plus haut.

      Thor sentit son corps se dessécher, comme si toute l’eau en lui s’échappait. Il eut soudain terriblement soif, plus soif que jamais.

      Il porta une main paniquée à sa ceinture pour attraper fébrilement sa gourde. Il la pencha au-dessus de sa bouche… Mais l’eau n’atteignit jamais ses lèvres et monta vers le ciel.

      – Que se passe-t-il ? cria Thor en direction de Indra.

      Elle leva des yeux effrayés vers les nuages, en se couvrant de sa capuche.

      – Une pluie inversée ! hurla-t-elle.

      – C’est quoi ? cria Elden en se tenant la gorge.

      – Il pleut vers le haut ! cria-t-elle. Toute l’humidité est aspirée vers le ciel !

      Ce qui restait d’eau dans l’outre jaillit par le goulot, puis l’outre elle-même, faite de peau, se dessécha jusqu’à prendre l’allure d’un fruit sec.

      Thor tomba à genoux et porta désespérément les mains à sa gorge. Il ne pouvait presque plus respirer. Tout autour de lui, ses compagnons étaient dans le même état.

      – De l’eau ! supplia Elden à ses côtés.

      Il y eut alors un grand bruit de tonnerre, comme celui d’un millier d’éclairs, et Thor vit le ciel s’assombrir de façon dramatique. Un nuage d’orage apparut, filant dans le ciel à une vitesse folle.

      – BAISSEZ-VOUS ! cria Indra. Le ciel se renverse !

      Elle avait à peine prononcé ces mots que le ciel s’ouvrit, déversant un mur d’eau qui emporta les compagnons avec la force d’un océan.

      Thor se sentit rouler, encore et encore. Impossible de savoir combien de temps. Enfin, il refit surface sur le sol du désert et l’immense vague poursuivit son chemin derrière lui. Une terrible averse suivit alors et Thor renversa la tête pour boire, boire, boire jusqu’à plus soif, comme les autres. Enfin, il se sentit à nouveau hydraté.

      Lentement, ils se mirent sur leurs pieds, pantelants, avec l’impression d’être passés sous un broyeur. Ils s’entreregardèrent. Ils avaient survécu ! Une fois le choc passé, tous éclatèrent de rire.

      – Nous sommes en vie ! cria O’Connor.

      – Ce désert n’a rien de pire à nous envoyer ? demanda Reece, heureux d’être vivant.

      Indra secoua la tête d’un air sombre.

      – Vous criez trop vite victoire, dit-elle d’une voix inquiète. Après les pluies, les animaux du désert viennent s’abreuver.

      Un


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