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La Liaison Idéale. Блейк ПирсЧитать онлайн книгу.

La Liaison Idéale - Блейк Пирс


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fille semblait avoir un peu moins de vingt ans. Même si Jessie n’avait pas vu la chambre de Lizzie, elle aurait deviné qu’elle avait une personnalité moins exubérante que sa colocataire. Ses cheveux marron étaient attachés et serrés derrière la tête et son maquillage était tellement discret qu’il en était presque invisible. Ses vêtements étaient conventionnels : un sweat de l’Université d’État de Californie et un pantalon. Elle portait un collier avec un crucifix.

      Jessie regarda Ryan en fronçant les sourcils. Elle n’appréciait pas sa façon de faire. Cependant, Ryan haussa les épaules comme pour dire qu’il en avait assez d’être patient.

      – Lizzie, commença Jessie de sa voix la plus gentille, nous enquêtons sur ce qui s’est passé et nous avons besoin de vous poser quelques questions.

      – Ils m’ont donné quelque chose, dit Lizzie. Je me sens un peu bizarre.

      – Nous comprenons, lui assura Jessie en l’aidant à se mettre en position assise, et nous allons bientôt vous emmener à l’hôpital pour qu’on vous examine. Cependant, nous avons d’abord besoin de vous poser quelques questions simples, d’accord ?

      – Ouais.

      – Comment avez-vous fait la connaissance de Michaela ? demanda Jessie.

      – Nous sommes allées au lycée ensemble, dit Lizzie en parlant lentement et en se concentrant sur chaque mot. Elle l’a quitté vite, mais nous sommes restées en contact. Quand j’ai eu mon bac, nous avons décidé de devenir colocataires. Elle était une bonne colocataire.

      Jessie jeta un coup d’œil à Ryan. La fille était vraiment claquée. Ils auraient du mal à lui soutirer des informations. Ryan leva les sourcils, agacé. Jessie réessaya.

      – Lizzie, est-ce que Michaela a de la famille par ici ?

      Avec un grand effort, Lizzie secoua la tête.

      – Est-ce qu’elle avait un petit ami ou quelqu’un avec qui elle aurait récemment cassé ?

      – Pas de petit ami, répondit paresseusement Lizzie.

      – Peut-être un collègue avec lequel elle aurait des problèmes ?

      Les yeux de Lizzie, qui avaient été vitreux, se concentrèrent brièvement.

      – Mick était serveuse, dit-elle catégoriquement.

      – OK, répondit Jessie, étonnée par l’intensité de la réponse. Est-ce qu’elle avait des conflits avec quelqu’un là où elle travaillait ?

      – Elle était serveuse, répéta Lizzie avec véhémence.

      Jessie renonça et se tourna vers Ryan.

      – Je crois que nous allons devoir attendre pour pouvoir lui parler. Ça ne mène à rien.

      – De toute façon, je préférerais qu’on fasse comme ça, dit l’urgentiste, qui était resté à côté. Après ce qu’elle a subi et avec les médicaments qu’elle a pris, je préférerais vraiment qu’on l’examine.

      – Allez-y, lui dit Ryan. Nous viendrons lui parler demain.

      Ils regardèrent l’urgentiste sangler Lizzie à un brancard et fermer les portières de l’ambulance. Quand le véhicule s’éloigna dans l’obscurité nocturne, Jessie pensa à quelque chose.

      – L’inspecteur de la Vallée n’est pas encore arrivé.

      – En fait, je ne crois pas qu’il faudra que nous soyons ici quand il arrivera, remarqua Ryan. Je ne veux pas qu’il nous demande de préciser quelle ressemblance nous cherchons.

      – Tu ne veux pas lui demander pourquoi il arrive avec un tel retard ? demanda Jessie, étonnée.

      – Si, mais je crois que nous nous retrouverions confrontés au même refus qu’avec Costabile. Il faut que nous en sachions plus avant de nous en prendre à ces gens-là.

      – Je comprends, dit-elle, mais, pour que les choses soient claires, nous pensons tous les deux qu’il se passe quelque chose de vraiment louche ici, d’accord ? Je veux dire, ce Costabile ressemble plus à un chefaillon de bande qu’à un sergent de police. Ou alors, il est peut-être le Don Corleone du Bureau de la Vallée.

      Ryan la regarda, visiblement dérangé par ses mots, mais n’essaya pas de protester. Jessie décida de le laisser tranquille et continua à parler avant qu’il ne puisse répondre.

      – Je ne crois pas que nous arriverons à trouver quelque chose d’utile ce soir, soupira-t-elle.

      – Non. Nous devrons peut-être continuer demain matin. À ce moment-là, Lizzie sera capable de s’exprimer de façon cohérente, Caldwell saura peut-être de manière définitive si la victime a subi une agression sexuelle et nous pourrons voir si quelqu’un a essayé de mettre au clou l’ordinateur portable ou le téléphone de Michaela.

      – OK, dit Jessie à contrecœur. Il y a une chose que nous savons avec certitude. Ta Cathy la Bavarde avait raison. Dans cette affaire, il y a vraiment quelque chose de louche.

*

      Quand Jessie arriva à la maison, Hannah était réveillée.

      Quand Jessie entra, la jeune fille détourna tout juste les yeux du film qu’elle regardait. Il était presque une heure du matin et elle avait école le lendemain, mais Jessie n’avait pas la force de se disputer avec elle.

      – La soirée a été longue, dit-elle. Je vais me coucher. Peux-tu baisser le volume et essayer de dormir bientôt pour pouvoir tenir debout demain ?

      Hannah baissa un peu le volume mais, autrement, elle ne répondit pas à sa demi-sœur. Jessie resta dans l’embrasure de la porte de sa chambre pendant un moment en se demandant s’il fallait qu’elle réessaye, mais elle décida finalement que cela n’en valait pas la peine et ferma simplement la porte.

      Cette nuit, elle dormit d’un sommeil agité. Ce n’était pas rare. Pendant les quelques dernières années, presque toutes les nuits, elle avait eu des cauchemars sur un des hommes qui avaient menacé de la tuer. C’était habituellement un mélange de son ex-mari, son père et Bolton Crutchfield.

      Cependant, cette nuit, comme souvent ces derniers temps, ses rêves se concentrèrent sur Hannah. Son esprit était rempli d’un tourbillon d’images déconnectées qui montraient parfois la jeune fille soumise à la menace d’un assaillant masqué et d’autres fois en train de marcher nonchalamment vers le danger.

      Cependant, le rêve qui troublait le plus Jessie était le dernier. Hannah était assise à une table et elle souriait d’un air décontracté pendant qu’un serveur impossible à identifier lui donnait une assiette de membres humains découpés. Alors que Hannah levait une fourchette de chair humaine vers sa bouche, Jessie se réveilla en sursaut, trempée de sueur et respirant avec difficulté.

      Les premiers rayons du soleil matinal entraient par une fente entre les rideaux. Jessie se redressa, passa les jambes par-dessus le côté du lit et se prit la tête dans les mains. Le sang lui battait dans les tempes et elle se sentait un peu nauséeuse. Elle tendit la main vers son ibuprofène et une bouteille de Pepto-Bismol en essayant de ne pas trop interpréter ses rêves.

      Elle savait par expérience que, souvent, ils étaient moins des prédictions que des manifestations de ses peurs. Elle avait ces rêves parce qu’elle avait peur pour l’avenir de Hannah, pas à cause de qu’elle deviendrait selon le destin.

      Du moins, c’était ce qu’elle se disait.

      CHAPITRE SEPT

      Malgré son épuisement, Jessie était très heureuse de repartir au poste.

      Ce matin, elle avait réussi à faire partir Hannah avec seulement dix minutes de retard et elle avait pensé que, si elle ne rencontrait pas trop de circulation, elle pourrait encore arriver au travail avant l’heure de pointe. Elle voulait avoir du temps pour réfléchir tranquillement à l’affaire Michaela Penn, qui lui donnait une


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