UKAPISME - Une Gauche perdue. Christopher FordЧитать онлайн книгу.
Question in Ukraine, 1880–1920» ; Graduate Program in Political Science, York University, Toronto, 1985, Kowalewski, Zbigniew. “«For the Independence of Soviet Ukraine». International Marxist Review, 4.2 (1989): 85–106 , voir aussi Bojcun « Approaches to the Study of the Ukrainian Revolution », Journal of Ukrainian Studies, 24.1 (1999): 21–39.
12 Visotskii, Oleksandr. Ukrainski sotsial-demokrati ta eseri: dosvid peremoh I porazok. Serya ‘Spadschina’ Kyiv, ‘Osnovni Tsinnosti’, 2004.
13 Bachinskyi, P. ed., Dokumenty trahichnoı¨ isioriı¨ Ukraı¨ny (1917–1927 rr), Zhurnal “Okhorona pratsi” , Kyiv, 1999.
14 Il s'agit d'une répétition du paradigme de l'historiographie soviétique officielle, avec des articles de Lyubovets, Richyskiy, Skripnik.
[Note du Traducteur : ainsi, même si on ne connait guère les « oukapistes » en Ukraine aujourd'hui, le parti stalinien oligarchique a jugé nécessaire de les attaquer, sentant le danger possible que contient cette tradition !]
15 Dans le cadre des manoeuvres internes au parlement ukrainien, on a eu une rumeur selon laquelle certains oligarques allaient créer un Parti Communiste nommé Parti Communiste Ukrainien.
16 Lyst TsK Vikonomy Kominternu Pro Vzayemovidnostini Mizh UKP i KP(b)U, 27 août 1924 (Bachinskyi 523).
[NdT : l'appellation Nezalezhnyky, indépendantistes, reprise par Christopher Ford, a servi à désigner l'UKP et le courant social-démocrate qui les a précédés. Un autre surnom est employé, qui dérive de leur sigle, celui d'oukapistes, qui, selon la thèse française d'Eric Aunoble, v. ci-dessous note 196, aurait aussi signifié « utopie ».]
17 Version adoptée par Isaak Mazepa ou Panas Fadenko, figures des courants modérés dans l'émigration du POSDU, et continuée par les historiens de l'école nationaliste. Textes clefs : Stachiw, Borys, Unczak, Mace.
18 Himka, John-Paul. “Comments on Manfred Turban, « Roman Rosdolsky’s Reconsideration of the Traditional Marxist Debate on the Schemes of Reproduction on New Methodological Grounds», Selected Contributions of Ukrainian Scholars to Economics. Ed. I. S. Koropeckyj. Cambridge, MA: Harvard Ukrainian Research Institute, 1984, p.140-141.
19 Bien que Georgi Plekhanov soit reconnu comme « père du marxisme russe », il fut en fait le premier théoricien marxiste mais pas le première à avoir popularisé les idées de Marx dans l'empire russe. C'est Mykola Ziber, membre de la Hromada de Kyiv, l'a précédé et il est à l'origine de la genèse de la tradition marxiste ukrainienne, avec le groupe d'étude des oeuvres économiques de Marx qu'il avait formé avec Serhii Podolynski dans les années 1870.
20 Rosdolsy, Roman, «Engels and the “Non historic” Peoples: The National Question in the Revolution of 1848», Glasgow: Critique Books, 1987, p.13, n. 48.
[NdT : Drahomanov ou Drahomanov, l'un des premiers éditeur et biographe de Bakounine, était un populiste ukrainisant émigré à la fin du XIX° siècle.]
21 Pour Serhii Podolynski l'avenir socialiste consistait dans un « auto-gouvernement communal » avec « transfert de la terre aux communes paysannes et des usines aux coopératives [artels] ouvrières ». Cf. Roman Serbyn, In defense of an Independent Ukrainian socialist movement : Three letters from Serhii Podolynsky to Valerian Smirno, Journal of Ukrainian Studies, 1982 p. 20. De même Marx pensait que la commune paysanne pouvait servir de « point de départ » pour une révolution communiste en Russie, dont la victoire était conditionnée par la « révolution prolétarienne à l'Ouest ». Par cette liaison la Russie pouvait sauter par dessus les vicissitudes du capitalisme. Marx, Lettres à Vera Zassoulitch, mars 1881. Par contre le déterminisme économique de Plekhanov opposait à la commune paysanne une conception étatique et autoritaire de la « dictature du prolétariat ».
[NdT : il apparaît donc que le marxisme ukrainien, de par sa prise en compte de la question nationale, avait une conception de la commune rurale russe, qui par ailleurs n'existait justement pas en Ukraine où les rapports entre paysans et grands propriétaires étaient souvent directement des rapports de pure exploitation, beaucoup plus proche de celle des populistes et de celle que Marx avait exposée à Vera Zassoulitch. Mais les marxistes russes autour de Georges Plekhanov avaient occulté cet héritage. On peut ici, comme sur bien d'autre points, rapprocher les marxistes ukrainiens de l'irlandais James Connoly, qui avait lui aussi, de manière d'ailleurs mythique mais là n'est pas la question, valorisé les anciens clans gaélique.]
22 Mykola Porsh écrivait en 1907 : « Les partis « ouvriers » en Russie et ailleurs demandent que la terre, les ressources hydroliques et toutes les richesses naturelles soit le bien du plus grand nombre et passent à l'usage des communes. Ils proposent la création d'une économie communale; coopérative et municipale à la place du capitalisme gaspilleur et pillard. Les peuples tireront le plus grand bénéfice de la propriété communale. » (p. 96). Mykola Porsh, Pro Avtonomiyu Ukrainy, Kyiv, Prosvita, 1907, p. 96.
23 Podolynsky fut membre de l'Association Internationale des Travaillerus ; le Parti Révolutionnaire Ukrainien et le POSDU participèrent à la Seconde Internationale et au mouvement zimmerwaldien.
24 [NdT : le POSDR s'appelait en fait Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie, et non Russe.]
L'antagonisme entre la social-démocratie russe et le socialisme ukrainien a des racines profondes. Il faudrait refaire l'histoire des vrais débuts des deux mouvements au dix-neuvième siècle. On rappellera qu'Engels fut en conflit avec Plekhanov, quand celui-ci refusa de soutenir les droits nationaux ukrainiens. Le révélateur du conflit fut l'essai d'Engels de 1890, « Sur la politique étrangère du tsarisme russe ». Plekhanov contesta le fait qu'Engels reconnaisse que l'Ukraine était une nation. Engels en était venu à penser que l'une des conséquences positives du renversement du tsarisme serait que « la petite Russie [Ukraine] pourrait s'autodéterminer politiquement. » L'année suivante Plekhanov publiait O Bezvykhodnosti Uukrainskago Sotsializma v Rossii. Il y présentait la conquête russe de l'Ukraine comme une nécessité économique et le mouvement ukrainien comme utopique et sans base sociale : « L'abolition du servage, la conscription universelle, l'essor du commerce et de l'industrie … l'influence de la vie urbaine et de la civilisation – tels sont les facteurs qui ont définitivement intégré la population rurale de l'Ukraine, même au plan linguistique, … dans la sphère d'influence dominée par la Russie. » (cité par Rosdolsky, Nonhistoric peoples p. 189).
25 [NdT : ceci mériterait d'être très fortement nuancé, car les positions de Lénine et d'autres bolcheviks et marxistes russes évoluèrent par la suite, mais tel n'est pas le sujet de l'article.]
Il n'y a pas d'étude complète sur la question ukrainienne dans ces débats. Les travaux couvrant cette période comportent : V. Levynsky, L'Internationale socialiste et les peuples opprimés, Vienne, 1920, A. Karpenko, « Lenin's Theory of the National Question and its Contradictions», META, 2 No 3-4, 1979, M. Yurkevych, «A Forerunner of National Communism : Lev Yurkevych (1885-1918»), Journal of Ukrainian Studies,