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Un Prix de Courage . Морган РайсЧитать онлайн книгу.

Un Prix de Courage  - Морган Райс


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que sa mère approchait avec une épaisse couverture et la drapait sur les épaules de Gareth. Ce dernier, toujours tremblant, fit quelques pas lents vers le feu ronflant pour s’y réchauffer le dos. Il s’assit par terre, tout en gardant contre lui Larka qui continuait de pleurer. Sarka lui tendit le plateau.

      – Pose-le à côté de moi, ordonna Gareth. Lentement !

      Sarka s’exécuta en lui lançant un regard noir. Elle jeta un coup d’œil inquiet à sa sœur et posa d’un geste agacé le plateau par terre.

      L’odeur bouleversa Gareth. Il tendit sa main libre pour attraper un morceau de viande, tout en maintenant la dague sous la gorge de Larka. Il mâcha, mâcha, mâcha, les yeux fermés, savourant la moindre bouchée. Il mâchait plus vite qu’il ne pouvait avaler et des morceaux restèrent dans sa bouche et sa gorge.

      – Du vin ! réclama-t-il.

      La mère lui apporta une outre, que Gareth pressa devant sa bouche ouverte, pour faire passer. Il prit de grandes inspirations, mangea, but… Il commençait à se sentir à nouveau lui-même.

      – Maintenant, laisse-la ! dit le père.

      – Pas question, répondit Gareth. Je passe la nuit là, comme ça, avec elle dans mes bras. Elle sera en sécurité, tant que je le serai, moi aussi. Vous voulez jouer au héros ? Ou bien vous voulez que votre fille vive ?

      Ils échangèrent des regards hésitants.

      – Puis-je te poser une question ? demanda Sarka. Si tu es un si bon roi, pourquoi traites-tu tes sujets ainsi ?

      Gareth lui renvoya son regard, stupéfait, puis il renversa la tête et éclata de rire.

      – Qui a dit que j’étais un bon roi ?

      CHAPITRE CINQ

      Gwendolyn ouvrit les yeux. Elle sentait le monde bouger autour d’elle et lutta pour comprendre où elle se trouvait. Elle vit les immenses arches en pierre écarlate des portes de Silesia passer près d’elle, ainsi que des milliers de soldats impériaux aux regards émerveillés. Elle vit Steffen qui marchait près d’elle, puis leva les yeux vers le ciel, balancée par un étrange roulis. Elle comprit qu’on était en train de la porter. Elle était dans les bras de quelqu’un.

      Elle tourna le cou et aperçut les yeux brillants et intenses de Argon. Elle réalisa que c’était lui qui la portait. Steffen marchait à leur côté, comme ils franchissaient les portes ouvertes de Silesia devant des milliers de soldats impériaux. Ceux-ci s’écartaient sur leur passage et les dévisageaient. Un étrange halo les entourait et Gwendolyn se sentait submergée par une sorte de bouclier d’énergie dans les bras de Argon. Elle songea qu’il avait jeté un sort aux soldats pour qu’ils restent à distance.

      Gwen se sentait bien et protégée dans ces bras. Chaque muscle de son corps lui faisait mal. Elle était épuisée. Elle ne savait pas si elle aurait pu marcher. Ses paupières tombaient et elle n’apercevait le monde autour d’elle que par bribes. Elle vit un mur à moitié effondré, un parapet brisé, une maison brûlée, un tas de gravats. Elle vit qu’elle traversait la cour en direction des portes intérieures, qu’ils franchirent ensuite devant une rangée de soldats.

      Il atteignirent le bord du Canyon et la plate-forme hérissée de pointes métalliques. Comme Argon prenait place, ils descendirent lentement, de retour dans les profondeurs de la basse Silesia.

      En pénétrant dans la cité, Gwendolyn se vit entourée de douzaines de visages. Les aimables Silésiens la regardèrent passer comme un spectacle, les yeux pleins d’inquiétude et d’admiration, alors que Argon la conduisait jusqu’à la place principale.

      Des centaines de personnes affluèrent. Elle aperçut des visages familiers : Kendrick, Srog, Godfrey, Brom, Kolk, Atme et des douzaines d’hommes de la Légion ou de l’Argent qu’elle connaissait… Ils se pressèrent autour d’elle. Des visages de détresse sous le soleil du petit matin, tandis que la brume tourbillonnante s’élevait du Canyon. Une brise froide piqua Gwendolyn. Elle ferma les yeux, pour que tout disparaisse. Elle avait l’impression d’être une chose sur un présentoir et ce sentiment l’écrasait. Elle se sentait humiliée, comme si elle les avait tous laissé tomber.

      Ils poursuivirent leur chemin, passèrent devant eux, suivirent les allées tortueuses de la cité basse, jusqu’à franchir une autre porte sous une arche : celle du petit palais. Gwen perdit connaissance en entrant dans la magnifique demeure de pierre rouge, comme Argon montait une volée de marches et longeait un couloir. Enfin, ils passèrent une petite porte et se retrouvèrent dans une pièce.

      Elle était basse de plafond. C’était une large chambre. Un antique lit à baldaquin trônait en son centre et un feu brûlait dans l’âtre de marbre ancien. Des domestiques se tenaient là. Gwen sentit que Argon la déposait sur son lit doucement. Un groupe se rassembla alors autour d’elle et la contempla avec inquiétude.

      Argon se retira. Il fit quelques pas en arrière et disparut au milieu de la foule. Elle le chercha du regard, cligna des yeux plusieurs fois, mais ne put le retrouver. Il était parti. Elle sentit l’absence de l’énergie protectrice qui l’avait enveloppée comme un manteau. Elle eut l’impression d’avoir plus froid, d’être moins en sécurité, sans lui auprès d’elle.

      Gwen passa la langue sur ses lèvres sèches. Un instant plus tard, elle sentit qu’on plaçait sa tête sur un oreiller et que l’on approchait un verre d’eau de sa bouche. Elle but, but, but, tout en réalisant soudain combien elle avait soif. Elle leva les paupières et vit une femme qu’elle reconnut.

      Illepra, la guérisseuse royale. Celle-ci baissa vers elle ses prunelles brunes remplies d’inquiétude, lui donna de l’eau, promena un linge chaud sur son visage et dégagea les mèches de son visage. Elle posa la paume sur son front et Gwen sentit une énergie bienfaisante la traverser. Elle ferma ses paupières lourdes et, bientôt, s’endormit malgré elle.

*

      Gwendolyn ne savait pas combien de temps elle garda les yeux fermés. Quand elle ouvrit à nouveau les paupières, elle se sentit épuisée et désorientée. Dans ses rêves, elle avait entendu une voix. Elle l’entendait encore :

      – Gwendolyn, dit-elle.

      Elle résonnait comme un écho dans son esprit. Gwen se demanda combien de fois elle avait appelé son nom.

      Elle leva les paupières et reconnut Kendrick à ses côtés. Son frère Godfrey se tenait non loin, flanqué de Srog, Brom, Kolk et de plusieurs autres. Steffen se trouvait de l’autre côté du lit. Elle haïssait les expressions de leurs visages. Ils la regardaient avec un air de pitié, comme si elle revenait d’entre les morts.

      – Ma sœur, dit Kendrick en souriant.

      Elle put entendre l’inquiétude dans sa voix.

      – Dis-nous ce qui s’est passé.

      Gwen secoua la tête, trop fatiguée pour tout raconter.

      – Andronicus…, dit-elle d’une voix rauque qui sonna comme un murmure.

      Elle se racla la gorge.

      – J’ai voulu me rendre à lui… contre la cité… Je lui ai fait confiance. Quelle stupide, stupide…

      Elle secoua la tête, encore et encore. Une larme coula le long de sa joue.

      – Non, tu as fait preuve de noblesse, corrigea Kendrick en prenant sa main. Tu es la plus vaillante d’entre nous.

      – Tu as fait ce qu’aurait fait tout grand chef de guerre, dit Godfrey en faisant un pas en avant.

      Gwen secoua la tête.

      – Il nous a dupés…, dit-elle, et il m’a agressée. Il a forcé McCloud à m’agresser.

      Gwen ne put s’empêcher d’éclater en sanglots en prononçant ces mots, incapable de se contenir. Elle savait que ce n’était pas ainsi qu’un souverain doit se comporter, mais elle ne put rien y faire.

      Kendrick serra sa main plus fort.

      – Ils


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